Les constructions anarchiques que l’on peut voir dans une grande partie de Sidi Harb, et surtout sur la colline qui domine ce quartier où des dizaines de bâtisses collées les unes aux autres, de tous styles et de toutes hauteurs, sont une véritable injure au regard et à l’environnement.
Ce quartier « résidentiel » car il s’agit de maisons et de villas individuelles pour la plupart, tient plus du bidonville, à la vue du spectacle offert. Un phénomène qui échappe littéralement au service de l’urbanisme de la wilaya d’après les explications données hier par la responsable du service chargé du POS (Plan d’occupation du sol). « L’administration ne peut intervenir que pour définir les surfaces à construire par rapport à chaque lot, et les hauteurs des bâtisses. Le reste relève de l’appréciation de chacun des ceux qui ont acquis le lots à construire » En amont, les propriétaires des terrains, pour en tirer le plus de bénéfice possibles, les ont morcelés en une multitude de lots et vendus à des personnes dont « la majorité ignore totalement les règles urbanistiques, chacun voulant construire sa maison ayant la surface exacte du terrain acquis, ce qui nous a causé beaucoup de problèmes pour redéfinir les priorités et les espaces de servitude entre les bâtisses ». Pour éviter cette anarchie, (aussi bien à Sidi Harb qu’à d’autres quartiers concernés par le même problème), l’Etat avait décidé en 1982, d’acquérir ces surfaces et de dédommager les propriétaires, afin d’introduire les outils d’urbanisme pour organiser l’occupation du sol. Une méthode qui n’a pas eu l’effet escompté ; il y a eu des plaintes, des refus, certains ex propriétaires ont même repris leurs terrains par voie de justice, et ce procédé a été finalement abandonné, selon les déclarations de notre interlocutrice. Même les conseils des urbanistes ne sont d’aucun effet sur ces acquéreurs qui font construire leurs maisons dans des styles disparates, désordonnés, (la plupart du temps sans style du tout) sur des lots ne dépassant pas, dans la plupart des cas, les 100 m2, ce qui donne cet effet visuel des plus déplaisants, et il est difficile de croire, en regardant la colline surtout, qu’il s’agit là d’un quartier « chic ». Un autre phénomène est à l‘origine de ce désordre urbanistique, et qui est justement généré par l’absence d’organisation, c’est le fait légitime que chacun des constructeurs veut absolument profiter de la vue sur la plaine qui se déroule jusqu’à la mer. Sur la colline de Sidi Harb, celui qui construit un R+1, voit que son panorama est obstrué par celui qui construit en face de lui, ce qui le pousse à ajouter des étages et ainsi de suite, et cela se produit sur pratiquement toutes les constructions, avec le résultat que l’on connait. Les urbanistes, impuissants, assistent à ce désordre, alors que l’idéal aurait été un ensemble harmonieux de villas assez éloignées les unes des autres, pour meubler les espaces et donner une vue d’ensemble des plus plaisantes. Mais les propriétaires fonciers, en morcelant au maximum les terres, en ont décidé autrement.
lestrepublicain - 27 juin 2015 - Farida H.
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