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La naissance historique des frontières

Publié le 18/05/2021
La naissance historique des frontières
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Les frontières séparant les États sont tout sauf immuables. Au cours de l'Histoire, elles ont été sans cesse redéfinies par les conflits, les traités et la recherche de formes d’optimisation pour toutes les parties.


Pour délimiter la partie occidentale de leur Empire, les Romains avaient les limes, un système de fortifications établi le long de certaines de ses frontières. A l'époque déjà ces zones représentaient bien plus qu'une simple ligne de démarcation. Elles servaient de lieu de départ pour les opérations offensives et étaient constituées de camps militaires et de champs, cultivés pour nourrir les troupes. À la différence de nos frontières modernes, les "frontières" romaines ne résultaient pas d'accords avec les pays voisins mais des seules considérations stratégiques de l'Empire.

Une féodalité sans frontières
Au temps de la féodalité, en Europe, on ne conçoit pas clairement la notion d'État ni de ses limites territoriales. L'autorité des puissants s'exerce sur les hommes plutôt que sur les territoires qui s'étendent ou rétrécissent au gré des victoires ou des défaites. Les aires sur lesquelles s’exerce l'autorité des souverains varient donc en fonction des guerres et de la fidélité dont font preuve les vassaux envers leurs seigneurs.

A l'époque carolingienne (VIIIe au Xe siècle), comme chez les Romains d'ailleurs, ces zones mal définies sont des lieux de confrontation, souvent appelés "marches". Toujours remises en causes au gré des conflits, les frontières de ces régions ne sont pas matérialisées, comme elles pouvaient l'être chez les Romains, par des fortifications. Pour les voyageurs du Moyen-Age, le sentiment de "passer une frontière" venait uniquement du fait de changer de langue, de coutumes et de seigneur.

Les royaumes et leurs frontières
Les temps changent au cours des cinq derniers siècles du Moyen-Age, lorsque la montée en puissance des monarques remet en cause le système féodal. Les souverains d'alors se dotent d'une ébauche d'organes centraux et se font représenter par des administrateurs, créant de fait les prémisses de ce qu'on appellera plus tard un État. Il faudra attendre la Renaissance pour que ces États bénéficient d'une représentation plus physique grâce aux premières cartes dessinées. Les populations commencent à se reconnaître à la fois dans un souverain et dans un territoire.

Les monarchies ressentent alors le besoin de s'inscrire dans des frontières précises et les rois eux-mêmes conçoivent le principe d'un État à la fois centralisé et unifié. La fixation des limites est parfois accompagnée de politiques linguistiques, comme celle de François Ier d'imposer le français comme seule langue administrative du royaume.

Tiré de: "La naissance historique des frontières, de la féodalité aux nationalités" (Jean-Pierre Bois, Prof. d'histoire, université de Nantes)
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