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Récupération des fonds détournés et placés à l'étranger

Publié le 15/09/2021
Récupération des fonds détournés et placés à l'étranger Des solutions existent
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Récupération des fonds détournés et placés à l'étranger

Des solutions existent

Les entreprises des oligarques, aujourd'hui fermées, peuvent rouvrir, recruter des employés et produire des richesses, sous condition...

Le règlement à l’amiable serait une bonne solution
Le règlement à l’amiable serait une bonne solution



Le plan du gouvernement a ouvert le débat sur la conduite à tenir face à l'argent public détourné vers l'étranger. Les avis divergent entre les partisans d'une sorte de réconciliation économique et les défenseurs d'une ligne dure qui privilégie l'application rigoureuse de la loi, excluant toute autre solution alternative. Que toutes les sensibilités politiques du pays s'expriment sur pareil sujet, prouve que la problématique n'est pas strictement judiciaire. Elle intéresse la société politique. À travers les partis et leurs représentants à l'APN, ce sont toutes les composantes du peuple algérien qui s'associent directement ou indirectement à un débat qui promet d'être passionnant. Et pour cause, il s'agit prioritairement de sommes colossales, propriété de la collectivité nationale, qui lui ont été subtilisées et déposées dans des endroits du monde, aujourd'hui, difficilement accessibles.
Les Algériens auront raison d'exiger le rapatriement de ces milliards de dollars. L'Etat a déjà lancé des procédures auprès des autorités compétentes des pays dépositaires de ces biens. Mais tous les experts sont unanimes à souligner la complexité de ce genre d'opérations. Beaucoup de pays qui ont opté pour la récupération des fonds publics détournés se sont heurtés à un mur administratif infranchissable. Il n'existe, pour ainsi dire, pas d'exemple de grande réussite dans ce genre d'opération. Cela est un fait établi.
Dans les différentes familles politiques, rien n'est véritablement tranché. Si certains leaders partisans pour d'évidentes raisons politiciennes et électoralistes sortent le grand jeu et convoquent les grands principes de justice, pas mal de personnalités politiques adoptent des postures plus réalistes et affichent une disponibilité à entrevoir d'autres alternatives que le tout-judiciaire, dont l'aboutissement n'est pas garanti, même à long terme.
Quelle pourrait donc être cette alternative à une démarche classique, dont le bénéfice politique, social et économique est on ne peut plus discutable? Les expériences dans ce domaine, ne sont certes pas nombreuses, mais elles démontrent tout au moins la possibilité d'une voie consensuelle qui exige une volonté politique et peut réunir un consensus social. L'expérience saoudienne, qui a été la plus radicale, a consisté à retenir les plus grosses fortunes du pays dans un hôtel de luxe et ne les libérer qu' à la condition de rendre les fonds indus, a, disons-le, permis au prince héritier Mohamed Ben Salmane de récupérer plusieurs dizaines de milliards de dollars. Mais quand bien même cette méthode serait inapplicable en Algérie en raison de la nature du traitement du dossier jusque-là, elle n'en démontre pas moins que l'imagination peut servir à solutionner des problèmes, lorsqu'on réunit les conditions du consensus. Cela pour dire que les Algériens ne doivent pas s'interdire une démarche réaliste qui allie l'intérêt social et économique du pays et une certaine rationalité dans l'approche de la solution du problème. Ainsi, les oligarques, actuellement en prison pour de longues années encore, pourraient très bien être amenés, avec l'accord des Algériens, à rapatrier les biens déposés à l'étranger, contre un retour à la vie économique sous surveillance étroite de l'Etat. Les entreprises, aujourd'hui fermées, peuvent rouvrir, recruter des employés et produire des richesses. Leurs propriétaires seraient soumis à un régime précis qui leur laisse la liberté de circuler, mais les oblige à une cosignature avec des représentants de l'Etat de tout acte important de la vie de leurs sociétés. C'est une option parmi d'autres. En tout état de cause, l'idée de réfléchir sérieusement à une issue qui profiterait prioritairement au plus grand nombre d'Algériens n'est pas du tout mauvaise, bien au contraire. Le pays qui se trouve face à une crise économique qui a déjà détruit beaucoup d'emplois, ne doit pas se formaliser pour des questions de principe, s'il parvient à rapatrier d'importants fonds, pouvant constituer un capital investissement de plusieurs milliards de dollars. On ne peut pas cracher sur autant d'argent, susceptible d'assurer des emplois à des dizaines de milliers de jeunes, d'exciter efficacement le secteur privé et ouvrir des perspectives de croissance, actuellement plus que nécessaire pour l'économie du pays.

Saïd Boucetta
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