
A moins de 24 heures du début du mois de la Miséricorde, les habitants du quartier Ibn Badis au chef-lieu de la wilaya d’Annaba ont été bouleversés par une image choquante. Il s’agit de deux enfants subsahariens, dont l’âge ne dépasse pas les 8 ans, ayant fui la guerre au Mali, les conflits sécuritaires et la pauvreté qui sévissent dans plusieurs pays d’Afrique, entre autres, le Niger et la République Centre Africaine. Sous une chaleur caniculaire, épuisés de parcourir les rues et boulevards de la quatrième ville d’Algérie, les deux enfants, à la recherche de repos, ont trouvé refuge derrière une construction collective, datant de la période coloniale, connue sous l’appellation « l’immeuble de France ». Inconscients du danger, ils ont choisi de dormir sur le bitume, d’où le risque d’accidents pouvant conduire à une mort certaine. En effet, grâce au reflex des habitants riverains qui ont averti un automobiliste, celui-ci a pu éviter les deux migrants africains de justesse. Aussitôt, un citoyen transitant par ce quartier du centre-ville, a alerté les services de Police grâce au numéro vert « 1548 » mis à la disposition des citoyens. « C’est triste de voir ces enfants sans abri dormir sur le bitume. Ils risquent un danger de mort certaine. Lorsque j’ai contacté les services de Police, ils m’ont remercié de les avoir avertis. J’espère qu’ils seront aidés », a indiqué le citoyen habitant la commune du chef-lieu. Un autre citoyen a décidé de ramener un carton pour que les enfants ne dorment pas sur le sol. Au bout de quelques minutes, un autre citoyen, sachet à la main, vient d’offrir aux deux enfants de la nourriture. Ces derniers, sans leurs parents, ont préféré garder la nourriture pour l’emmener à leur famille. Une situation provoquant plusieurs réactions parmi les habitants riverains qui ont dénoncé le laisser-aller des autorités dans la prise en charge de ces migrants, principalement les enfants. « C’est une honte ! Dans un pays qui se respecte, une ambulance, à son bord des médecins, serait venus immédiatement pour aider ces enfants », a dénoncé un des habitants riverains. « On parle de racisme, je pense que c’est nous les racistes », a rajouté, très en colère, un trentenaire. Face au manque de prise en charge de la part des organismes humanitaires, en premier lieu le Croissant Rouge Algérien, et le retard d’une décision politique claire de la part du gouvernement algérien quant au statut des migrants subsahariens, notamment les enfants, des milliers d’africains continuent de souffrir le martyr dans plusieurs villes du pays.
Le Provencial - 29 juin 2014 - Rafik Arfaoui
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