
Et puis vint le miracle. Le miracle tant attendu, tant espéré. Des klaxons de partout, des passants de partout. En cette deuxième semaine du mois de ramadhan, Annaba ne ressemble plus tout à fait à cette ville morte que votre serviteur a évoquée sur ces mêmes pages. De la circulation, il y en a. Des klaxons, il y en a. Des passants, il y en a. Et des boutiques ont enfin, après une semaine de congé – drôle de congé, tout de même – monté leurs rideaux. Mais pourquoi cette foule et pourquoi cette circulation ? Tout simplement à cause – ou grâce, c’est selon – de vendeurs de l’informel. Eux aussi étaient absents pendant un peu plus d’une semaine mais voilà qu’ils ont réinvesti les rues Khemisti-Mohamed, Ibn-Khaldoun ou même le rond-point El Hattab. De quoi attirer tous les amoureux de produits contrefaits qui pullulent de partout dans la rue bônoise. Parfums, vêtements made in on ne sait où, mais pas certainement in Algeria. Et les consommateurs en veulent. Ils aiment ça. Ils ne veulent surtout pas que cela cesse. C’est toute leur vie. Mais que serait Annaba sans l’informel ? Elle ressemblerait à s’y méprendre à quelque localité isolée de l’intérieur du pays, mais certainement pas à celle qui est considérée comme la quatrième ville d’Algérie. Un calme enchanteur y règnerait. Mais nous sommes bien loin de tout cela. Les consommateurs en veulent encore et toujours plus de l’informel. Son éradication ? Il n’en est apparemment pas question, puisque tout le monde ou presque y trouve son compte. La ville revit, c’est le principal. Quant à disposer d’un véritable centre commercial digne de ce nom avec une galerie marchande et un hypermarché aux normes internationales, il faudra attendre. De toute façon, l’informel est là pour y remédier. De nombreuses artères de la Coquette ressembleraient à s’y méprendre à une allée parsemée de boutiques. Impossible ici de comparer l’ex-rue Gambetta au souk de Tunis. Les vendeurs s’en trouveraient fort vexés. En attendant, du moment que la circulation via l’informel ils sont revenus, c’est le tout le principal alors que nous n’avons pas atteint la moitié du mois de jeûne. Et avec tout ça, la canicule est toujours là. Elle ne s’est pas absentée et serait même sur le point d’emménager à Annaba. Il fait trop chaud !
lestrepublicain - 10 juillet 2014 - Lakhdar Habib
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