
Tout comme le mois sacré, pendant lequel certains commerçants cupides et avides d’argent, exerçant une activité commerciale habituelle, se convertissent en marchands de sucreries ou bien louent carrément leurs locaux pour tirer profit de cette aubaine, la fête de l’Aïd El Adha est, elle aussi, connue pour des activités lucratives éphémères. A quelques jours de la célébration de cette fête religieuse, plusieurs commerces qui nous ont habitués à la vente de tel ou tel produit se sont subitement transformés en la vente de charbons, barbecues, grils, brochettes en métal ou en bois, etc. Certes, c’est une ambiance bon enfant à laquelle s’adonne à cœur joie le commun des mortels à l’occasion des préparatifs de ce sacrifice rituel mais des activités commerciales de ce genre échappent forcément au fisc et aux responsables en charge du secteur. Par ailleurs, des vieux, des jeunes et moins jeunes qui sont versés dans le marché informel ont, eux aussi, transformé leurs échoppes ou leurs charrettes à bras en la vente de bottes de foins, charbons mis en sac, etc. Certains d’entre eux ont étalé à même le sol une gamme d’instruments tranchants tels que les haches, couteaux, crans d’arrêt, destinés au sacrifice du mouton. « Imaginez qu’une échauffourée éclate entre deux vendeurs ou une bataille rangée ente deux bandes rivales. Quelles seraient les conséquences s’ils venaient à s’emparer de ces armes blanches qui sont exposées au vu et au su de tout le monde ? », nous dira un sexagénaire qui trouve que cette vente d’armes blanches sur la voie publique est interdite et inacceptable au vu de la réglemention en vigueur régissant l’activité commerciale. Et de continuer : « Si on n’allait pas l’interdire, on assisterait sûrement à un drame survenu la veille de l’Aïd combien cher aux Musulmans, pendant lequel le sang humain ne doit pas être versé ». Pour votre gouverne, une bagarre avait éclaté, il y a plusieurs années de cela entre deux hommes sous les arcades des halles centrales communément appelées marché Francis. L’un d’eux s’est emparé d’un couteau d’une des boucheries et l’a planté directement dans le cœur de son adversaire. Depuis, tous les bouchers n’exposent plus leurs instruments sur leurs étals. Même les personnes qui ont un canif ou sont pourvues d’une arme blanche pour une utilisation domestique sont exposées à des peines de prison au cas où une fouille au corps serait effectuée par les forces de l’ordre lors d’une rafle », se rappelle avec regret ce vieil homme. Pour cela, il faut que les services compétents interdisent la vente d’instruments tranchants sur la voie publique avant qu’il ne soit trop tard et les bottes de foins qui polluent nos quartiers.
lestrepublicain.com - 01 octobre 2014 - Nejmedine Zéroug
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