Contrairement à toutes les instructions, aussi bien du président de la République que celles du Chef du gouvernement, du ministre de tutelle ou celles du wali à chacune de ses interventions, la direction du Cadastre ne reçoit les citoyens que le lundi. Pourtant, cette audience du lundi est supposée être réservée au premier responsable de cette institution pour des problèmes qui relèvent de sa seule prérogative et le reste de la semaine, les citoyens peuvent régler leurs affaires courantes auprès des agents, sans pour autant attendre le seul lundi. Ce n’est pas comme cela que l’entendent les deux cerbères supposés plantons de cette direction et pour eux passé lundi, personne n’a le droit de s’adresser à un quelconque agent, « vous voulez voir untel, il est en congé, revenez lundi ! » vous disent-ils et de s’enquérir de votre besoin comme si c’était eux les agents chargés de traiter les affaires des citoyens. Si vous demandez à parler à quelqu’un d’autre au lieu et place de celui « en congé », à un responsable comme c’est votre droit le plus absolu dans une institution publique, c’est encore le même refrain, « en congé ». Excédé, vous faites état de votre statut de journaliste, en présentant une carte et demandez à voir le directeur, « en congé ! » lui aussi et attention la réponse est agrémentée d’une réflexion bizarre, « la presse ne nous fait pas peur ! ». Le rôle de la presse n’est pas d’effrayer les gens mais de dénoncer le laxisme, le laisser aller et l’anarchie qui ont mené ce pays au bord du gouffre. La presse dénonce les agents d’institutions de l’Etat qui ne respectent pas les instructions de…l’Etat et par-dessus tout elle dénonce les comportements contraires aux lois de la République et qui sont responsables de toutes les déstabilisations. Et dans ce cas précis, le Cadastre est bien placé puisque tous les problèmes qui bloquent l’obtention du fameux livret foncier viennent de cette institution. La justice croule sous les dossiers liés au foncier et au problème des délimitations ou plus grave, de ceux qui se sont entretués entre parents pour une propriété. Et le Cadastre ne travaille qu’un seul jour de la semaine alors que la Conservation foncière et les Domaines sont chaque jour confrontés à des dizaines, voire des centaines de citoyens dont le problème relève… du Cadastre ! Comment peut-on parler de la construction d’un Etat de droit quand les institutions publiques sont livrées à une telle anarchie et sont dirigées par des plantons comme cela semblait le cas hier. Cette situation reflète bien la situation à Annaba, une absence totale de l’Etat dans laquelle se complaisent des fonctionnaires qui ont oublié pourquoi ils sont payés et pour quels services.
lestrepublicain - 24 décembre 2014 - Amar Nadir
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