
L’Onalait était paralysé pendant toute la journée d’hier, par un mouvement de protestation engagé par près de 300 travailleurs en colère, qui ont fermé les portes de l’usine, empêchant toute activité.
Des banderoles exigeant la confirmation dans leur poste, et la concrétisation des promesses faites par la direction étaient accrochées aux portes. Les camions des collecteurs de lait, empêchés d’entrer, ont tous fait demi-tour. Ce mouvement de protestation devrait durer jusqu’ à satisfaction des revendications des travailleurs, dont « près de 80 % sont des contractuels, affiliés au dispositif DAIP. Des pères de famille qui travaillent selon le dispositif des 3x8 heures « pour des salaires minables ». Pourtant, toujours d’après les déclarations des protestataires, la direction a affiché une note en janvier, promettant une augmentation des salaires, que les travailleurs attendent toujours. Ce qui a mis le feu aux poudres au sein d’une communauté déjà très éprouvée, selon les propos recueillis, c’est la suppression pour le mois de mai, de la PRC (prime de rendement collectif) s’élevant entre 4000 et 5000 dinars, un trou énorme dans le budget de ces pères de famille dont la grande majorité ne touche pas plus de 15.000 dinars (certains affiliés au DAIP entre 6000 et 8000 dinars). « Nous ne faisons que demander nos droits, et nous ne mettrons fin à notre grève que lorsque nos revendications seront satisfaites dans leur totalité» menacent-ils. Pour les permanents, qui eux aussi se plaignent de salaires insuffisants, « la grille des salaires est obsolète depuis longtemps, et il faut absolument une révision pour nous permettre d’avoir une paye nous permettant de vivre dans la dignité. Nous n’avons que nos emplois pour faire vivre nos familles. Pour ces travailleurs de l’Onalait, il n’est pas question d’avoir recours à l’aide du syndicat, ce dernier « est composé de cadres de l’administration, c’est tout dire ». Le litige semble d’autant plus compliqué, que les protestataires n’ont plus confiance dans les déclarations du DG, « qui n’a jamais tenu les promesses qu’il nous a faites. Pour nous, l’administration est inexistante, nous sommes livrés à nous-mêmes ». Ajoutons que, à croire les travailleurs, ce blocage risque de durer dans le temps, et survient deux jours seulement après un énième mouvement de protestation des éleveurs et des collecteurs de lait. C’est dire que l’Onalait traverse une période de fortes turbulences, qu’elle n’a pas connues depuis 1987.
lestrepublicain - 28 mai 2015 - Farida H.
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