Les habitants de la petite localité de Bargouga, dans la commune de Sidi Amar sont de plus en plus nombreux à se plaindre de la toxicité de leur environnement, en raison de la proximité immédiate de leur site, du dépôt de stockage à ciel ouvert des déchets solides du complexe d’ArcelorMittal, dont ils ont à maintes reprises dénoncé la nocivité pour leur santé.
Ce sont des dizaines de collines de résidus industriels provenant de la combustion des métaux, générant des nuages noirs à chaque coup de vent, et qui se déposent sur toute la zone, jusqu’aux bâtiments AADL de l’entrée de Sidi Amar. Autre point noir et pas des moindres, la pauvreté de nombreuses familles logeant dans les habitations précaires à quelques mètres seulement du crassier et qui sont les premières affectées par ce fléau, pousse les jeunes, dont de nombreux adolescents et même des enfants, à prélever les déchets ferreux de ces collines hautement toxiques dans le but de les revendre à un prix très dérisoire, environ 50 DA le kilogramme. Nous avons rencontré plusieurs de ces mineurs sur ce site, qui y viennent «travailler » après l’école ou lors des week-ends. Certains seraient même payés par des tiers pour faire cette collecte, au mépris du danger et de leur santé, selon des sources sures. Cette situation, malgré sa gravité et considérée à juste titre comme une véritable fatalité, au point où, selon les habitants de Bergougua notamment, leur localité compte le plus grand nombre de malades chroniques respiratoires de toute la commune, en particulier chez les enfants et les personnes âgées, n’a jamais été à l’ordre du jour des conférences organisées de façon ponctuelle par les responsables de la protection de l’environnement de la wilaya. Des conférences sponsorisées généralement par les pollueurs eux-mêmes, soutenus par l’ANPEP, comme la presse en a souvent fait l’écho. Ajoutons pour notre part que les plus gros problèmes liés à la détérioration progressive et irréversible de l’environnement n’ont jamais été réellement abordés malgré leur impact sur la santé publique. D’éminents spécialistes rattachés au dépt de l’environnement de l’université, à la suite d’enquêtes sur le terrain, ont ficelé des dossiers qui interpellent les responsables concernés dans l’espoir de faire bouger les choses, tirant la sonnette d’alarme sur leur gravité et l’urgence de prendre des mesures énergiques pour la santé publique, mais ont fini par baisser les bras face au laxisme et aux écueils rencontrés. Pour quels intérêts ?
Lestrepublicain - 17 février 2016 - Farida H
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la défense la gestion d'intérêts communs, sur la sécurité, la santé et l'environnement par les collectivités.
" Association de protection de l'environnement Uni-Vert "