
Chez les vendeurs à la sauvette, cette armée des barons de l’informel, on se prépare à l’offensive et on le clame ouvertement à qui veut l’entendre « On est prêt pour la rentrée des classes et pour l’Aïd.
La marchandise est stockée et on attend le jour J pour étaler ». Ces propos ne sont pas ceux d’un ou de deux « soldats » de l’informel mais de plusieurs d’entre eux. Pour preuve, ils ont déjà et dès hier envoyé des « éclaireurs » derrière le marché « El Hattab » pour tater le terrain. Le produit de leur vente est constitué de tabliers et de sacs à dos pour écoliers. C’est au courant de cette semaine que tout va se jouer. Le bras de fer entre les autorités et ces irréductibles sera certainement déterminant car ou bien il donnera un sens, ce que la wilaya, par la voix de son chef a désigné sous le terme « Tolérance Zéro » Entendre par là toute velléité de retour de ce fléau ou alors on assistera, de nouveau, à l’invasion de la « horde sauvage » et ce serait dommage pour la ville et ses habitants qui ont salué unanimement l’action des forces de police contre ces « parasites ». Les résultats de cette action salutaire sont visibles. D’une part le désordre qui régnait dans toutes les rues du centre ville, principales et adjacentes a disparu et d’autre part les commerçants qui ont pignon sur rue, qui paient leurs impots et toutes les charges inhérentes à leur commerce ne cessent de féliciter cette décision des pouvoirs locaux de mettre fin à ce commerce qui ne profite qu’à des particuliers qui ne paient pas un centime à l’Etat. Des commerçants que nous avons interrogés et qui manifestent une satisfaction non voilée. Tous sont unanimes pour dire que ces derniers mois ils ont vu leur chiffre d’affaires doubler. Les libraires se frottent les mains car cette année, disent-ils et si tout va bien, ils pourraient enfin vendre les articles scolaires à une clientèle massive. Celle-ci les boudait quand les vendeurs à la sauvette écoulaient ces produits à prix défiant toute concurrence et dont la qualité médiocre ne rebutait pas une clientèle en quête d’économie. C’est aussi le cas des quincaillers qui lors des Aids précédents se contentaient d’attendre d’hypothétiques clients, tous drainés par l’informel. La rentrée scolaire et la proximité de l’Aid El Adha représentent donc, cette année, un enjeu crucial aussi bien pour l’informel qui envisage de jouer son va tout, pour les forces de sécurité qui doivent se conformer aux consignes de la wilaya et faire preuve de fermeté en ne fléchissant pas et enfin pour les commerçants de la ville qui voient enfin le bout du tunnel après des années de pertes.
lestrepublicain - 30 août 2016 - Djamel Saâdi
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