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Annaba. Une agression qui suscite l’indignation : Un fils de magistrat accusé de bénéficier de l'impunité

Publié le 03/10/2018

Les voisins affirment voir constamment l’agresseur dans le quartier et on aurait même appelé la police, mais personne n’est venu.

C’est un père éploré, désemparé et désespéré qui est venu à nous. Il envisage le pire, c’est-à-dire se faire justice soi-même, pour mettre fin à la torture psychique qui affecte tous les membres de sa famille qui, depuis un mois, vit sous les menaces de mort d’un voisin qui joue du couteau. Son fils de 26 ans, victime d’une agression à l’arme blanche qui a failli l’emporter, est cloué au lit parce qu’il ne peut ni marcher ni se servir de ses mains.

Son agresseur lui a sectionné 3 doigts, 3 orteils et fait de profondes entailles au bras. Des blessures qui l’ont envoyé à l’hôpital pour subir plusieurs interventions chirurgicales. Le père a dû éloigner son fils de Annaba pour le mettre à l’abri de son agresseur toujours en liberté.

Les faits. Le soir du 4 septembre dernier vers 22h30, Islam, la victime, architecte, enfant d’un couple de pharmaciens, est sur le pas de la porte de la maison familiale à la cité Rym de la plaine ouest à Annaba (13e arrondissement). Il prend le frais en compagnie d’un voisin. Surgit alors un autre voisin, G. F., 40 ans, sans emploi, fils d’un magistrat connu pour avoir occupé des postes à Annaba et dans d’autres villes de l’est du pays. Il saute de son inséparable motocyclette, s’approche rapidement, sort un couteau et frappe Islam en visant la poitrine.

Islam se protège avec la main droite qui du coup perd trois doigts, leurs tendons et un autre tendon du poignet, puis avec l’avant-bras gauche qui va recevoir plusieurs entailles. Le voisin présent bouscule l’agresseur qui tombe à terre, mais ne l’empêche pas de donner un dernier coup qui sectionne 3 orteils et leurs tendons. Islam se réfugie dans la maison.

Le lendemain, le père d’Islam, Abdelaziz, dépose une première plainte à la sûreté urbaine du 13e arrondissement qui sera suivie d’une seconde le 9 septembre, lorsque son fils sort de l’hôpital avec le certificat du médecin légiste qui prescrit 30 jours d’incapacité dans un premier temps, car Islam devra retourner dans une clinique parce que son état s’est détérioré.

Entre-temps, il n’y a aucune réaction de la police. Par contre, l’agresseur lui, fort de l’impunité dont il semble jouir et informé du dépôt de plainte, revient le lendemain devant la maison de la famille de la victime.

De sa moto, dont il ne descend, semble-t-il, jamais, et à dessein, G. F. jette des blocs de pierre contre la porte pour la briser, mais n’y parvient pas. Il insulte ses occupants réfugiés à l’intérieur et, de nouveau, profère à leur encontre des menaces de mort s’ils mettent le nez dehors pour porter plainte. Abdelaziz, dont le fils est toujours à la clinique, ne se démonte pas et retourne au commissariat pour déposer une autre plainte.

Des policiers se seraient alors déplacés pour surveiller le secteur, mais l’agresseur reste en liberté. «Ça ne sert à rien de déposer plainte, nous l’avons fait sans résultat et à plusieurs reprises, car nous avons tous été victimes de cet individu», préviennent les voisins.

Des voisins témoins de tout, mais qui se taisent. Les uns par dépit, les autres par peur des représailles. Ceci dit, l’un d’eux trouve le courage de glisser dans la boîte aux lettres de la famille terrorisée une clé USB avec les vidéos des agressions. Au commissariat, où le père s’est encore rendu, on lui répond qu’«on ne peut pas attraper l’agresseur, car il est toujours sur sa moto et il ne faut surtout pas qu’il lui arrive quelque chose, pas la moindre égratignure».

Hallucinant ! Lorsque l’on pense que des Algériens sont tirés de leur lit ou cueillis au petit matin sans ménagement pour des écrits ou des propos frondeurs. Le 12 septembre, des policiers (une demi-douzaine) ont tenté de capturer l’agresseur qui rentrait chez lui toujours sans descendre de sa moto. Ses proches, en effet, lui ouvrent le garage à l’avance et il s’y engouffre sans s’arrêter.

Ce jour-là, les policiers ont presque réussi, mais le père, magistrat connu sur la place de Annaba, s’est interposé pour arracher son fils de leurs mains. Abdelaziz a depuis mis sa famille à l’abri, car l’agresseur court toujours. Il ignore l’origine de cette soudaine violence.

Une seule explication lui vient à l’esprit : une jalousie de voisin. Mais qu’importe la raison, elle ne justifie en rien l’impunité dont peut jouir un tueur potentiel. Sa famille vit dans torturée par la peur d’un lendemain sanglant promis par G. F. qui a attenté à la vie de leur fils.

Il en a déjà fait un handicapé à vie. Contacté, le chef de sûreté de la wilaya de Annaba (DGSN) s’explique : «Au lendemain de l’agression, j’ai reçu le père de la victime. Je l’ai rassuré personnellement que le mis en cause sera arrêté dans les plus brefs délais. Pour ce faire, une équipe d’agents a été mobilisée exclusivement à cet effet.

La même assurance lui a été signifiée par le chef de la police judiciaire. Pour l’instant, l’accusé se cache. Cependant, il est guetté un peu partout à travers le territoire jusqu’à sa mise hors d’état de nuire et répondre de ses actes devant la justice.» Les voisins affirment le voir constamment dans le quartier et on aurait même appelé la police, mais personne n’est venu.

L’agresseur ne craint pas de se montrer ostensiblement. Pourquoi ? Nous avons appris de sources judiciaires que souvent on laisse des criminels en liberté délibérément sous le prétexte qu’ils sont introuvables pour ensuite classer les plaintes dont ils ont fait l’objet.

On sait que l’impunité pour les riches et les puissants s’est répandue et banalisée au point qu’elle ne suscite plus que de l’indifférence de toutes parts, y compris des services de sécurité. Les résidants de la cité Rym devront-ils se terrer jusqu’à ce qu’il y ait mort d’homme pour voir les autorités s’agiter tardivement pour appliquer la loi ?

SLIM SADKI ET M.-F. GAÏDI [EL WATAN - 02-10-2018]

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Les Commentaires

Comment ce père qui est juge, c'est-à -dire une personne à qui la société a confié le soin de juger équitablement les litiges, les conflits, les contestations et toutes sortes d'illégalités, en disant le droit et en appliquant la loi à égalité pour tout le monde, soit aussi irrespectueux ? Comment, donc, cette personne qui est sensée être juste et irréprochable soit la première à transgresser les régles qu'elle prétend défendre chaque jour dans l'exercice de sa fonction ?

Croyez-moi chers amis, ce genre de situations n'existent nulle part ailleurs dans le monde, sauf dans les rares pays pires que le notre. Il se peut qu'ici et là on trouverait quelques cas qui s'apparenteraient dans une moindre mesure avec notre exemple, mais pas à un point aussi flagrant, aussi évident d'impunité au grand jour, sans se cacher en défiant volontairement tout le monde. Dire que " je ne tolèrerais pas la moindre égratinure à l'encontre de mon coupable fils en dépis des ses graves forfaits " Des propos qui viendraient de la bouche d'un juge, c'est la pire des abérrations. C'est le mépris total de tout respect que ce soit à l'égard des citoyens ou à l'égard des autorités, du moment que son exécrable progéniture est encouragée par le népotisme d'un père apparemment dénudé de scrupules en recourant à toutes sortes d'abus.
Les deux se conduisent en gangster: L'un avec ses méfaits dignes de la pire des espèces et l'autre défiant tous ceux qui s'aventureraient à se mesurer à lui ou oser lui porter atteinte. On se croirait au Far West ou au sein de la mafia New-Yorkaise des années 30.

Quant à la police, lâche et incompétente qui laisse en pâture une famille livrer à elle-même sans lui venir au secours pour la protéger contre un harcèlement répété de la part d'un voyou de bas étage qui n'a pas encore trouver son maître. Comment cette institution se soumet-elle aux ordres dictés par un juge aussi influent soit-il, sans se poser des questions, sans s'interroger sur son rôle. Sa misssion c'est porter assistance aux plus faibles aux plus vulnérables d'entre nous, de protéger la population au lieu de reculer et ne pas oser aller courageusement au-devant de ce juge en s'acquittant consciencieusement de son devoir. C'est justement ce genre de soumissions qui la discrédite aux yeux des citoyens puisqu'elle applique la régle de deux poids deux mesures.
Le précédent commentaire est signé Ricrac.
PERSONNE n'est au dessus des lois


Un fils du magistrat qui joue du rasoir, c'est l'image d'une ville et d'un pays qui fait peur, un pays d' hypers nerveux bien de chez nous. Pour un oui ou un non, un simple regard de travers du coin de l’œil, un mot de travers, une parole mal placée, une simple jalousie...et ça y est un coup de boulet suivi d'un coup de rasoir ou d'un couteau à cran d'arrêt. Malheureusement, c'est l'étiquette réelle portée sur une bonne majorité de ouleds Annaba, des bagarreurs dans l'âme. Cette image nous colle à la peau partout où l'on va dans le monde et dès que tu annonces à une personne en dehors du pays que t'es algérien...elle recule immédiatement d'un mètre et te mets à l'écart car à ses yeux, tu restes quelqu'un de non fréquentable, dangereux qui pourrait un jour ou l'autre bondir sur un coup de tête comme un taureau, car nous sommes bien catalogués et on se trouve sur la plus haute marche du podium parmi les nord africains. Nos voisins tunisiens et marocains sont des agneaux par rapport à nous, nous sommes reconnus comme des personnes qui veulent toujours avoir raison même si on a tort, il ne faut surtout pas que l'on nous marche sur le pied. Alors là c'est kalba suivi d'une baàta et tu te trouves en quelque secondes par terre dans une marre de sang...Il n'y a qu'a voir dans les stades lors des rencontres de match de foot avec des bagarres entre bataillons munis d'armes blanches en tout genre...Au point même où une chanson consacrée aux verts entonne «darabine el khoudmi, chawkers fil monde entier»...Qu'ajouter de plus à la lecture de cet article affligeant ? On peut dire que ça n'arrive que chez nous pour voir un comportement pareil d'un fils d'un magistrat timbré...on ne verra jamais une histoire pareille dans d'autres pays que le nôtre...Je dirais presque que c'est banal, car rares sont les algériens qui ne possèdent pas au fond de sa poche un couteau, un cuter ou une lame de rasoir, je pense qu'on est comme ça! C'est peut être dû à la révolution, la guerre pour notre indépendance qui nous a rendus comme ça!..heureusement qu'il s'agit d'une minorité, je pense qu'il faut que j'arrête là, par dégoût!.j'arrête là car l'on pourrait écrire plusieurs de pages.

Dans un pays normal, un fils de magistrat doit avoir une conduite et une éducation exemplaires...Pour conclure sur cette agression digne d'un criminel, son père magistrat devrait remettre lui même son fils à la police pour qu'il puisse être jugé et bien puni par la justice de son abominable acte d'agréssion (il mérite largement d'être incarcéré à la prison «limbis» pour le calmer(derhouh, karhouh...)de lui faire nettoyer à genoux les chiottes à la turque avec sa brosse à dents, et voir de le loger en partageant une cellule avec des grands criminels), il est même certain à sa sortie de prison, il deviendra doux comme un toutou et il aura peur de sa propre ombre !!! . Au plus vite, je conseil à son père qu'il devrait présenter des excuses aux parents du jeune agressé et faire une réparation morale en versant une pension à vie à la victime. De l'autre côté le wali et la police ont un énorme travail auprès des jeunes à les contrôler, en faisant des rafles pour les désarmer et enfin prier le bon Dieu qu'il nous apporte le calme, la sagesse et la sérénité à tous dans ce monde troublé et désorienté.
"Règlement de compte à Essarouel: un jeune tué par balle"

A Annaba, les règlements de compte, aussi violents les uns que les autres, sont devenus banals et routiniers, l'utilisation d'armes blanches est largement vulgarisée et ne choque plus réellement les citoyens qui assiste souvent impuissants à des scènes d'une extrêmes violences. Lire absolument "Le Provincial" de M.Lilia du 9/10/18
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