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"Trois hommes d'affaires, «deux gouvernements» et des milliers de milliards Chronique d'un désastre"

Publié le 23/06/2020
"L'EXPRESSION"Hasna YACOUB | 23-06-2020"Trois hommes d'affaires, «deux gouvernements» et des milliers de milliards Chronique d'un désastre:Ce sera également le cas pour Tahkout dont le procès prévu, hier, vient d'être reporté au 1er juillet. La raison est évidemment l'absence des anciens ministres et Premiers ministres, présents au box du procès Haddad.
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Les Commentaires

Pour les procès de trois hommes d'affaires, deux ex-Premiers ministres et une dizaine d'anciens ministres et de walis sont devant le tribunal de Sidi M'hamed. Tous sont poursuivis de corruption et de dilapidation de biens publics. Et à suivre les audiences, le citoyen lambda se demande si les révélations qui y sont faites ne lèvent pas le voile, un tant soit peu, sur le chiffre mythique des 1000 milliards de dollars que l'Algérie a dépensés durant les 20 dernières années. En effet, les montants des projets accordés, ceux des crédits et les biens octroyés ne sont pas seulement énormes, mais dépassent tout entendement.

Affaire Khalifa: un fait divers
Dans le procès de l'affaire Sovac, le premier à s'ouvrir devant le tribunal de Sidi M'hamed, si l'accusation n'a réussi à démontrer que le fait qu'il y avait népotisme et copinage entre les prévenus, elle a le mérite d'avoir mis à nu le fait que Mourad Oulmi a bénéficié de plus de 22 530 milliards de centimes pour le montage automobile (SKD, CKD) sans exporter une seule voiture! Le groupe Sovac a bénéficié de près de 7000 milliards de centimes d'avantages fiscaux. Certes, ce sont les lois de la République qui lui ont permis un tel exploit, mais cela n'a pas été possible s'il n'avait pas été dans un cercle «privé», celui d'un groupe d'initiés. A-t-il «graissé la patte», comme on dit pour bénéficier de certaines largesses? Une option qui n'est pas à écarter, mais qui n'a cependant pas pu être explicitement démontrée devant le tribunal de Sidi M'hamed.
Oulmi s'est fait une place au soleil en profitant des failles d'un système foncièrement corrompu. Sinon, comment peut-on accorder en concession un terrain à un homme d'affaires, lui permettre de le présenter comme caution pour bénéficier d'énormes crédits? Pourquoi donner une assiette foncière et de l'argent public à un promoteur pour qu'il puisse se lancer dans un projet et empocher ensuite les bénéfices? Et on se dit heureux ensuite qu'il ait remboursé ses crédits et créé des postes d'emploi. Encore heureux qu'il ait fait ça! La question est pour quelle raison l'Etat n'a pas prévu un partage de gains puisqu'il s'agit de l'argent public? Cela aurait été plus rationnel, sauf si le partage se faisait en dehors des circuits officiels.

«On me donne, je prends»
L'audition à la barre de l'ex-président du Forum des chefs d'entreprise, (FCE), a révélé, quant à elle, la déliquescence de toutes les institutions. L'énumération des biens et des milliers de milliards qui ont été mis entre les mains de Ali Haddad font apparaître Abdelmoumène Khalifa comme simple apprenti devant le patron de l'Etrhb.
Certes, l'homme n'est pas encore reconnu coupable, mais un magistrat a divulgué, dans une audience publique, ses domaines et capitaux. Un réel empire! Il était à la tête d'un «Etat» dans l'Etat. Il touchait à tout: les promotions immobilières, les routes, l'hydraulique, l'énergie, les ports, les médicaments, le verre, l'acier, les carrières, les lignes ferroviaires, les pipelines, le ciment, le jus, l'élevage... Enfin, Ali Haddad prenait tout ce qui lui tombait sous la main. Il a bien dit au juge, en réponse à une question sur les nombreux terrains que son groupe possédait «ces terrains ont été obtenus dans le cadre de la loi. J'ai présenté un dossier. On m'a donné, j'ai pris. Le reste n'est pas mon affaire». On ne peut plus clair. L'Etat a donné au groupe Haddad
124 marchés publics d'un montant de 78410 milliards de centimes. Il lui a octroyé en même temps 452 crédits auprès des banques, pour un montant de 211000 milliards de centimes, dont 167000 milliards de centimes, soit 83%, ont été accordés par des banques publiques.

Les procès se succèdent...
N'y avait-il pas en Algérie d'autres promoteurs publics ou privés pour qu'un seul homme soit autant privilégié? Le groupe d'Ali Haddad était-il en mesure de réaliser l'ensemble des projets et dans les délais? A-t-il remboursé ses crédits? Là c'est un autre débat. La première journée de l'audition du patron de l'Etrhb a déjà montré les énormes retards dans la réalisation, les avenants qui ont permis une hausse du coût initial des projets et les prolongations de délais. Le reste sera dévoilé, aujourd'hui, avec la reprise du procès. Ce sera également le cas pour Tahkout dont le procès prévu, hier, vient d'être reporté au 1er juillet. La raison est évidemment l'absence des anciens ministres et Premiers ministres, présents au box du procès Haddad.
Car dans ces procès qui se succèdent, les hommes d'affaires changent, mais pas leurs compères. Ce sont pratiquement les mêmes hauts responsables qui, durant une vingtaine d'années, n'ont fait que jouer au jeu des chaises musicales, gardant le pouvoir entre leurs mains et celui de leurs «intimes».

Ahmed Ouyahia assiste à l'enterrement de son frère
L'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, en détention à la prison d'El Harrach depuis plus d'un an, a assisté, hier, à l'enterrement de son frère et avocat, décédé la veille d'une crise cardiaque. Menotté et sous haute escorte de la gendarmerie et la police, Ahmed Ouyahia s'est déplacé au cimetière de Garidi à Alger pour rendre un dernier hommage à Me Laïfa Ouyahia. Le juge du tribunal de Sidi M'hamed dans le procès d'Ali Haddad où Ahmed Ouyahia est prévenu, avait annoncé le report pour aujourd'hui du procès, présenté les condoléances du tribunal et accordé une autorisation exceptionnelle à l'ex-Premier ministre pour la cérémonie d'enterrement.

Hasna YACOUB
23-06-2020

"Il faut en finir au plus vite avec cette bande de crapules"

Qui ont retardé de vingt années le progrès du pays.
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