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17 octobre 1961: Macron dénonce des "crimes inexcusables pour la République"

Publié le 10/12/2021
17 octobre 1961: Macron dénonce des "crimes inexcusables pour la République"
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Emmanuel Macron lors d'une cérémonie à la mémoire des Harkis à l'Élysée, le 20 septembre 2021

Le président français Emmanuel Macron rend hommage aux Algériens victimes d'un massacre le 17 octobre 1961 près du pont de Bezons, à Colombes, le 16 octobre 2021
Des gens jettent des roses dans la Seine lors d'un hommage aux Algériens victimes d'un massacre le 17 octobre 1961 près du pont de Bezons, à Colombes, le 16 octobre 2021



Emmanuel Macron lors d'une cérémonie à la mémoire des Harkis à l'Élysée, le 20 septembre 2021

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Le président français Emmanuel Macron rend hommage aux Algériens victimes d'un massacre le 17 octobre 1961 près du pont de Bezons, à Colombes, le 16 octobre 2021
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Des gens jettent des roses dans la Seine lors d'un hommage aux Algériens victimes d'un massacre le 17 octobre 1961 près du pont de Bezons, à Colombes, le 16 octobre 2021
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Emmanuel Macron lors d'une cérémonie à la mémoire des Harkis à l'Élysée, le 20 septembre 2021




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Emmanuel Macron lors d'une cérémonie à la mémoire des Harkis à l'Élysée, le 20 septembre 2021


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© AFP, GONZALO FUENTES, POOL








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Massacre des Algériens du 17 octobre 1961 : des "crimes inexcusables pour la République" selon Emmanuel Macron, qui rend la première cérémonie officielle



AFP, publié le samedi 16 octobre 2021 à 19h42

Emmanuel Macron a dénoncé samedi des "crimes inexcusables pour la République", à l'occasion d'une cérémonie officielle pour les 60 ans du massacre d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris. Allant ainsi plus loin que la "sanglante répression" admise par François Hollande en 2012 et en reconnaissant pour la première fois un bilan bien plus lourd que le bilan officiellement admis, mais ce n'est pas assez pour certains.

Face à des proches de victimes parfois en larmes, le chef de l' Etat a participé - geste inédit pour un président français - à un hommage sur les berges de la Seine, à la hauteur du pont de Bezons, emprunté il y a 60 ans par les manifestants algériens qui arrivaient du bidonville voisin de Nanterre à l'appel de la branche du Front de libération nationale (FLN) installée en France.





Cette nuit-là, une répression - "brutale, violente, sanglante", selon les mots de l'Elysée - s'est abattue sur les manifestants qui protestaient contre l'interdiction aux Algériens de sortir de chez eux après 20H30.

"Près de 12.000 Algériens furent arrêtés et transférés dans des centres de tri au stade de Coubertin, au Palais des sports et dans d'autres lieux. Outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines furent tués, leurs corps jetés dans la Seine", a reconnu samedi pour la première fois la présidence française dans un communiqué. Le bilan officiel ne dénombrait jusqu'à présent que trois victimes.

"De nombreuses familles n'ont jamais retrouvé la dépouille de leurs proches", a-t-elle encore souligné.

En 2012, François Hollande avait dénoncé une "répression sanglante". Samedi, son successeur est allé plus loin, sans faire de discours mais via un communiqué diffusé par l'Elysée. Le chef de l'Etat, dit ce texte, "a reconnu les faits: les crimes commis cette nuit-là sous l'autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République", désignant celui qui était à l'époque préfet de police de Paris.

- Occasion manquée -

L'évocation du seul Maurice Papon comme responsable d'une "tragédie longtemps tue, déniée ou occultée" a déçu plusieurs responsables d'associations, comme Mehdi Lallaoui, président d'"Au nom de la mémoire". "C'est une occasion ratée, très très en deçà de ce que l'on attendait, a-t-il déploré. Les assassins ne sont pas nommés. Il n'y a que Maurice Papon qui l'est. C'est insupportable de continuer dans ce déni, que l'on ne puisse pas nommer la police parisienne, que l'on ne puisse pas citer Michel Debré, Premier ministre à l'époque, ou le général de Gaulle."

"Le mot police n'apparaît pas dans le communiqué", fait aussi remarquer auprès de l'AFP l'historien Emmanuel Blanchard auprès de l'AFP. Tout en actant que "ça va beaucoup plus loin" qu'avec François Hollande en 2012, le spécialiste estime que "cette répression ne peut pas être comprise simplement comme la conséquence d'un système Papon".

"Papon n'a pas agi seul. On a torturé, on a massacré au coeur de Paris et là-haut, ils étaient au courant", a renchéri Mimouna Hadjam, porte-parole de l'association Africa93.

"Il y a une avancée, mais ce n'est pas une reconnaissance d'un crime d'Etat. J'ai dit au président: c'est le point d'arrivée de quelque chose et le départ d'une autre", a réagi de son côté Nasser Kettane, président de Beur FM, invité à la cérémonie.

Côté politiques, alors que la gauche réclamait - en vain - la reconnaissance d'un "crime d'Etat", revendication d'une marche prévue dimanche à Paris, Marine Le Pen a critiqué "ces repentances à répétition insoutenables". Le député LR Eric Ciotti a lui fustigé "la propagande victimaire anti française du président Macron", qu'il a jugée "indécente".

- "Chantier mémoriel" -

Ce geste, à six mois de la présidentielle, marque un nouvelle étape dans la bataille mémorielle menée par Emmanuel Macron. "Il y a eu Maurice Audin, Ali Boumendjel, le pardon aux harkis... On a plus avancé sur le chantier mémoriel en quelques mois qu'en 60 ans", assure l'historien Benjamin Stora qui a remis au chef de l'Etat en janvier une rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie (1954-62).

A cette occasion, Emmanuel Macron s'était engagé à participer "à trois journées commémoratives": la première a eu lieu en septembre pour la journée nationale d'hommage aux Harkis, la seconde ce samedi et la troisième le 19 mars prochain pour les 60 ans des Accords d'Evian qui ont mis fin à la Guerre d'Algérie.

Ces événements interviennent dans un contexte tendu entre Paris et Alger, après des propos de M. Macron rapportés par Le Monde qui accusait le système "politico-militaire" algérien d'entretenir une "rente mémorielle" en servant à son peuple une "histoire officielle" qui "ne s'appuie pas sur des vérités".

A l'Elysée, on assure que le chef de l'Etat souhaite avant tout "regarder l'Histoire en face", comme il l'a fait au Rwanda en reconnaissant les "responsabilités" de la France dans le génocide des Tutsi de 1994.
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