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Face à la culture du paraître par Kamal Guerroua Le monde du paraître, écrit un célèbre auteur, est un théât

Publié le 22/08/2023
Face à la culture du paraître par Kamal Guerroua Le monde du paraître, écrit un célèbre auteur, est un théâtre de névrose. On s'invente une fausse personnalité et on marche avec, jusqu'au point de croire qu'on est ce que l'on n'est pas. Et le jour où quelqu'un nous tire à boulets rouges, on sort de nos gonds pour nier la vérité qui nous a été crachée à la face, en traitant notre accusateur de «menteur». On s'habille alors du costume de la victime et on rend tout le monde coupable de notre miséreuse situation. Le sentiment de «victimisation» naît souvent de la négation par d'autres de notre «masque du paraître». Dos au mur, on est «démasqué», et il ne nous reste que la possibilité de nous rendre à l'évidence. Paraître, dit un autre anonyme, est un para-être, c'est-à-dire, un véritable obstacle pour l'apparition de notre être. On se cache pour ne pas montrer nos faiblesses qui seront, peut-être, exploitées, par d'autres, pour nous mépriser, pour nous rendre dépendants d'eux, et sous leur influence. C'est dur de vivre dans le vice du paraître, c'est dur de croire à ses propres mensonges, c'est dur d'être otage de cette culture pathogène de toujours «plaire» à autrui plus qu'à soi-même. Combien d'échecs ont été imputés aux autres, au nom de ce sentiment de victimisation, lui-même résultant du virus de la culture du paraître ? Beaucoup, hélas ! Or, l'échec, quel qu'il soit, n'incombe qu'à soi et il appartient à celui qui n'a pas réussi (parce que je refuse le mot «échoué» qui me semble, en tous points de vue, inapproprié), de tenter autant que faire se peut sa chance jusqu'au sacre final. Il n'y a pas d'échec total ni de réussite totale. Tout est relatif ma foi, du moment que la vie continue. Et la vie qui continue signifie la chance qui continue. Les accrocs au paraître sont tellement dans leur mécanique obscène qu'une fois démasqués, croient que les autres sont jaloux d'eux et veulent leur chute ! Les premiers ennemis des gens du paraître sont les modestes. Autrement dit, les gens qui vivent pleinement leur intériorité, qui communiquent avec eux-mêmes, qui lient leur bonheur à leur manière d'être, à leur valeur d'humains, indépendamment du regard des autres. Un ami des Midi-Pyrénées me disait que ce qui attirait plus son attention, ce sont ces gens pauvres qui habitent des baraquements vétustes à la marge des villes, indignes d'une vie normale, mais qui possèdent des écrans extra-plats et parfois des voitures de luxe ! Allez comprendre ce délire, typique de la société de consommation où l'on reluque l'opulence du voisin d'en face, en oubliant sa propre misère, où l'on est plus dans la compétition que dans la solidarité, dans le vice du profit rapide que dans la vertu de la main tendue. Bref, ne serait-il pas plus intéressant pour ces «pauvres types» de compter plutôt davantage sur l'éducation de leurs enfants que sur l'acquisition des écrans extra-plats ou des voitures de luxe ? Mon ami parlait, à ce propos, de la logique du paysan : «pas de fioritures, que du nécessaire», comme astuce d'affronter la culture de paraître ! Enfin, à cette culture du paraître, ne faut-il pas opposer celle de l'être ? Etre, c'est replonger dans sa nature, dans son intériorité, dans ses profondeurs, tout en acceptant le regard des autres, avec tolérance et bienveillance. Etre, c'est vivre...
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Face à la culture du paraître
par Kamal Guerroua


Le monde du paraître, écrit un célèbre auteur, est un théâtre de névrose. On s'invente une fausse personnalité et on marche avec, jusqu'au point de croire qu'on est ce que l'on n'est pas. Et le jour où quelqu'un nous tire à boulets rouges, on sort de nos gonds pour nier la vérité qui nous a été crachée à la face, en traitant notre accusateur de «menteur». On s'habille alors du costume de la victime et on rend tout le monde coupable de notre miséreuse situation. Le sentiment de «victimisation» naît souvent de la négation par d'autres de notre «masque du paraître». Dos au mur, on est «démasqué», et il ne nous reste que la possibilité de nous rendre à l'évidence. Paraître, dit un autre anonyme, est un para-être, c'est-à-dire, un véritable obstacle pour l'apparition de notre être. On se cache pour ne pas montrer nos faiblesses qui seront, peut-être, exploitées, par d'autres, pour nous mépriser, pour nous rendre dépendants d'eux, et sous leur influence. C'est dur de vivre dans le vice du paraître, c'est dur de croire à ses propres mensonges, c'est dur d'être otage de cette culture pathogène de toujours «plaire» à autrui plus qu'à soi-même. Combien d'échecs ont été imputés aux autres, au nom de ce sentiment de victimisation, lui-même résultant du virus de la culture du paraître ? Beaucoup, hélas ! Or, l'échec, quel qu'il soit, n'incombe qu'à soi et il appartient à celui qui n'a pas réussi (parce que je refuse le mot «échoué» qui me semble, en tous points de vue, inapproprié), de tenter autant que faire se peut sa chance jusqu'au sacre final. Il n'y a pas d'échec total ni de réussite totale. Tout est relatif ma foi, du moment que la vie continue. Et la vie qui continue signifie la chance qui continue. Les accrocs au paraître sont tellement dans leur mécanique obscène qu'une fois démasqués, croient que les autres sont jaloux d'eux et veulent leur chute ! Les premiers ennemis des gens du paraître sont les modestes. Autrement dit, les gens qui vivent pleinement leur intériorité, qui communiquent avec eux-mêmes, qui lient leur bonheur à leur manière d'être, à leur valeur d'humains, indépendamment du regard des autres. Un ami des Midi-Pyrénées me disait que ce qui attirait plus son attention, ce sont ces gens pauvres qui habitent des baraquements vétustes à la marge des villes, indignes d'une vie normale, mais qui possèdent des écrans extra-plats et parfois des voitures de luxe ! Allez comprendre ce délire, typique de la société de consommation où l'on reluque l'opulence du voisin d'en face, en oubliant sa propre misère, où l'on est plus dans la compétition que dans la solidarité, dans le vice du profit rapide que dans la vertu de la main tendue. Bref, ne serait-il pas plus intéressant pour ces «pauvres types» de compter plutôt davantage sur l'éducation de leurs enfants que sur l'acquisition des écrans extra-plats ou des voitures de luxe ? Mon ami parlait, à ce propos, de la logique du paysan : «pas de fioritures, que du nécessaire», comme astuce d'affronter la culture de paraître ! Enfin, à cette culture du paraître, ne faut-il pas opposer celle de l'être ? Etre, c'est replonger dans sa nature, dans son intériorité, dans ses profondeurs, tout en acceptant le regard des autres, avec tolérance et bienveillance. Etre, c'est vivre...

















Un ami des Midi-Pyrénées me disait que ce qui attirait plus son attention, ce sont ces gens pauvres qui habitent des baraquements vétustes à la marge des villes, indignes d'une vie normale, mais qui possèdent des écrans extra-plats et parfois des voitures de luxe ! Allez comprendre ce délire, typique de la société de consommation où l'on reluque l'opulence du voisin d'en face, en oubliant sa propre misère, où l'on est plus dans la compétition que dans la solidarité, dans le vice du profit rapide que dans la vertu de la main tendue.
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