ÉCLAIRAGE
GAZA : L'impasse pour Netanyahou
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MAÂMAR FARAH
PUBLIÉ 09-11-2023, 10:07
Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza continuent, avec leur lot de morts, de blessés et de souffrances pour la population civile. La situation humanitaire est catastrophique ; des hôpitaux, des écoles, des mosquées et des églises sont détruits par la furie sioniste.
L'armée israélienne a annoncé le 8 novembre avoir resserré son étau sur la ville de Gaza, où se trouveraient les principaux bastions du Hamas. Mais l'on ne voit pas le moindre signe d'une solution politique. Pour l'après-guerre, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré le 7 novembre que la sécurité de Gaza serait assurée par Israël. Mais il a ensuite reculé sur cette annonce, sous la pression des États-Unis. D'un point de vue plus général, il semble que les États-Unis et Israël envisagent une gestion de Gaza par l'Autorité palestinienne. Mais il est difficile de voir comment cela pourrait se faire, tant que le Hamas contrôle le territoire.
Dans le cas où l'Autorité palestinienne accepterait de gérer Gaza, on pourrait assister à une guerre larvée entre les deux factions. Cela arrangerait les affaires d'Israël, qui pourrait alors se maintenir comme puissance dominante dans la région et, éventuellement, comme arbitre.
Par rapport à la population de Gaza, l'Autorité palestinienne apparaîtrait comme une administration "collaboratrice" de la puissance coloniale. Elle serait fragilisée, et son acceptation de ce plan pourrait précipiter sa fin. Débarquer à Gaza sur le dos des chars Israéliens n'est pas sans rappeler l'après Saddam et l'installation d'un gouvernement aux ordres de Washington ou le chaos libyen avec le pouvoir fantoche de Abdeljalil installé par l'Otan.
À part bombarder à outrance et rêver à une fin hypothétique du Hamas, Netanyahou ne semble pas conscient des difficultés de la situation. Sa valse-hésitation prouve qu'il n'a pas de plan pour l'après-guerre. Son engagement massif à Gaza répondait beaucoup plus à un besoin de s'affirmer en tant que leader voulant punir l'auteur des opérations du 7 octobre.
La situation à Gaza est une impasse. La solution militaire patine, et la solution politique est inexistante.
Le conflit israélo-palestinien est un conflit complexe, qui nécessite un engagement politique sérieux de la part d'Israël quant à la concrétisation du plan de paix qu'elle a accepté avant l'assassinat de ses deux signataires.
M.F.
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GAZA : L'impasse pour Netanyahou
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MAÂMAR FARAH
PUBLIÉ 09-11-2023, 10:07
Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza continuent, avec leur lot de morts, de blessés et de souffrances pour la population civile. La situation humanitaire est catastrophique ; des hôpitaux, des écoles, des mosquées et des églises sont détruits par la furie sioniste.
L'armée israélienne a annoncé le 8 novembre avoir resserré son étau sur la ville de Gaza, où se trouveraient les principaux bastions du Hamas. Mais l'on ne voit pas le moindre signe d'une solution politique. Pour l'après-guerre, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré le 7 novembre que la sécurité de Gaza serait assurée par Israël. Mais il a ensuite reculé sur cette annonce, sous la pression des États-Unis. D'un point de vue plus général, il semble que les États-Unis et Israël envisagent une gestion de Gaza par l'Autorité palestinienne. Mais il est difficile de voir comment cela pourrait se faire, tant que le Hamas contrôle le territoire.
Dans le cas où l'Autorité palestinienne accepterait de gérer Gaza, on pourrait assister à une guerre larvée entre les deux factions. Cela arrangerait les affaires d'Israël, qui pourrait alors se maintenir comme puissance dominante dans la région et, éventuellement, comme arbitre.
Par rapport à la population de Gaza, l'Autorité palestinienne apparaîtrait comme une administration "collaboratrice" de la puissance coloniale. Elle serait fragilisée, et son acceptation de ce plan pourrait précipiter sa fin. Débarquer à Gaza sur le dos des chars Israéliens n'est pas sans rappeler l'après Saddam et l'installation d'un gouvernement aux ordres de Washington ou le chaos libyen avec le pouvoir fantoche de Abdeljalil installé par l'Otan.
À part bombarder à outrance et rêver à une fin hypothétique du Hamas, Netanyahou ne semble pas conscient des difficultés de la situation. Sa valse-hésitation prouve qu'il n'a pas de plan pour l'après-guerre. Son engagement massif à Gaza répondait beaucoup plus à un besoin de s'affirmer en tant que leader voulant punir l'auteur des opérations du 7 octobre.
La situation à Gaza est une impasse. La solution militaire patine, et la solution politique est inexistante.
Le conflit israélo-palestinien est un conflit complexe, qui nécessite un engagement politique sérieux de la part d'Israël quant à la concrétisation du plan de paix qu'elle a accepté avant l'assassinat de ses deux signataires.
M.F.