Pour sa 5ème édition, le projet Expédition MED (Méditerranée En Danger)prospecte le littoral algérien. Cette campagne de recherche a pour objectif « l’étude de la pollution par le micro plastique, flottant et sédimenté en méditerranée, à évaluer son impact ainsi que son évolution » a expliqué Emir Berkani, coordinateur du projet en Algérie. Pendant une dizaine de jours, du 3 au 13 août 2014, une équipe de chercheurs longera la côte algérienne, de l’Ouest à l’Est, en faisant des escales à Oran, Alger, Bejaia, Skikda et Annaba. L’opération permettra également la géolocalisation de zones de concentration des macro-déchets ainsi que la réalisation d’un documentaire retraçant le trajet de l’équipe. Les informations déjà collectées à l’occasion des précédentes campagnes, ont servi à plusieurs études et publications scientifiques, ce qui est un grand pas dans la compréhension de l’impact et l’ampleur de ce phénomène hautement dangereux. « Il faut un travail de sensibilisation intense à l’intention des autorités mais surtout aux familles et aux enfants. Sans cela, le problème restera entier et toute tentative de le résoudre sera inutile… » a tranché E. Berkani. Cette action est d’autant urgente que la situation de mare nostrum est des plus préoccupantes. « La méditerranée est une des zones les plus polluées au monde. Mais nous manquons de statistiques exactes du côté de la rive sud contrairement à la rive européenne où des études ont été faites ces dernières années. Toutefois, la pollution est estimée à environ 250 milliards de micro plastiques flottant sur cette mer » a révélé Z. Bouslama, directrice du Laboratoire de recherche Ecologie des systèmes terrestres et aquatiques (EcoSTAq) de l’université Badji Mokhtar. A rappeler que l’Expédition MED est une association française ayant initié un programme de recherche scientifique sur la pollution par les déchets plastiques en méditerranée. Depuis 2009, ses expéditions ont permis de mesurer le phénomène des micros plastiques présents dans cette mer. Les partenaires algériens sont, l’université Badji Mokhtar, représentée par l’EcoSTAq, l’association Green Ground, l’association Barberousse (Oran), l’université de Bejaia et la Fédération algérienne de sauvetage, de secourisme et des activités subaquatiques (AFSSAS).
Le Provencial - 5 juin 2014 - Z.A.
Les Commentaires