Les musulmans en général et les Algériens en particulier feront leurs adieux au mois sacré qui tire à sa fin dans moins de quatre jours et accueilleront l’Aïd El- Fitr qui arrive à grands pas. Bref, après une période d’accalmie qui aura duré plusieurs jours que les Annabis auront observée de la rupture du jeûne jusqu’à une heure tardive de la soirée et durant laquelle les rues et artères ainsi que les boutiques et magasins sont pratiquement déserts. Voilà que le centre-ville où se trouvent les rues commerçantes à l’exemple d’Emir Abdelkader (ex-Bugeaud), Ibn Khaldoun (ex-Gambetta), Cheikh Larbi Tebessi (ex-Bouscarein), Zénine Larbi (ex-Lemercier) connues à longueur d’année pour leurs intenses activités commerciales spécialisées dans la vente des vêtements et chaussures ainsi que les articles d’ameublement, sans pour autant oublier le Cours de la Révolution qui s’anime à nouveau et commence à connaitre une affluence nombreuse juste après le ftour. Cette marée humaine, arrivée à pied ou déversée par tous moyens de transport, prend d’assaut ces lieux pour faire les achats de l’Aïd. Des enfants, tous sexes confondus accompagnés tantôt par leurs pères tantôt par leurs mères, se dirigent dans tous les sens, de magasin en magasin, de boutique en boutique et de centre commercial en centre commercial pour dénicher à bas prix des vêtements et chaussures pour enfants. Malheureusement, les prix sont élevés et les familles au faible revenu, dont certains d’entre eux vivent sous le seuil de la pauvreté, ne savent plus où donner de la tête. Pour remédier à la situation, d’aucuns recourent à l’emprunt ; rien que pour satisfaire leur progéniture et leur rendre la joie durant l’Aïd Esseghir. Profitant de cette aubaine, certains commerçants sans scrupule n’hésitent pas à ressortir de leurs arrière-boutiques des articles invendus voire de la camelote pour les revendre au prix fort à leurs clients occasionnels. Lors de notre virée, nombre d’articles proposés aux clients, ont été revus à la hausse. A titre d’information : une paire de chaussures pour enfant de 3 ans qui faisait, il y a quelques jours, 1 700 DA passe directement à 2 000DA. « Ces commerçants, sans foi ni loi, se frottent les mains en voyant des bus bondés de monde qui déversent dans les stations des pères et mères accompagnés de leurs progénitures enfants se diriger tout droit vers les boutiques à la recherche des vêtements et chaussures pour l’Aïd. Ces indécents commerçants veulent liquider, à l’occasion de cette fête, leurs marchandises de mauvaise qualité en tirant le maximum de profit et pouvoir ainsi achalander leurs locaux commerciaux», a tenu à nous expliquer un ancien propriétaire de commerce qui tenait une maroquinerie au niveau de la rue Gambetta. Même les promotions sur les produits et les soldes des articles affichés sur les vitrines et devantures de certains locaux commerciaux et qui appâtent beaucoup de monde, ne sont pas soumis au contrôle des prix et de la qualité par les services compétents. « Tout est fait à la hussarde et dans l’anarchie. Il faut donc mettre de l’ordre dans la maison pour que le client devienne roi», nous a-t-on dit. Par ailleurs, les femmes bônoises travailleuses ou au foyer qu’elles soient jeunes ou vieilles commencent déjà à préparer, dès la rupture du jeûne, les makroud, les gâteaux « kaàk » et croquants, «garn leghzel», «ghraïba» qu’elles étalent sur des plateaux avant de les porter à la boulangerie du coin pour la cuisson. Mais certaines familles que l’on dit aisées, ne se contentent pas de ces gâteaux traditionnels bon marché. Bien au contraire, elles ont préparé les «baklawa», «lektayef» et autres confiseries syriennes ou algéroises au demeurant assez coûteuses.
lestrepublicain - 24 juillet 2014 - Nejmedine Zéroug
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