"Ammar Saâdani et la valise en carton"

Il paraît que Ammar Saâdani va s’installer au Portugal. Il aurait déjà vendu son appartement haut standing parisien et attend de se trouver un pied-à-terre au pays de Salazar, de Linda de Susa et de Cristiano Ronaldo. Il ne connaît peut-être pas Salazar mais il sait ce qui lui ressemble. La «valise en carton», il ne doit pas en avoir la moindre idée, les vrais maroquins, dans tous les sens du terme, les bagages de luxe et le vrai cuir, il connaît. Cristiano ? Non, Saâdani n’a pas une tête à être un passionné de foot. Il y a un fond de générosité, de nonchalance et de magie dans ce sport qui ne lui ressemble pas, ne peut pas lui ressembler. Enfin, le plus important : il est sûrement incapable de mettre un visage, une vocation et un parcours sur le footballeur portugais parce qu’il est l’incarnation de… l’effort, de l’acharnement au travail… C’est-à-dire tout ce dont il ne peut pas se revendiquer. Mais Ammar Saâdani va quand même s’installer au Portugal. En tout cas, ce n’est pas ce genre de soucis qui va l’en empêcher. Lui, il y va parce que son appartement parisien va lui ramener une maison plus grande, parce que la vie y est plus calme et moins chère et, surtout, parce qu’il n’y a pas beaucoup… d’Algériens ! Il va donc fuir ce Paris infesté par ses compatriotes qui lui rappellent sa condition et l’empêchent de «vivre sa vie» ! C’est vrai qu’ils sont invivables, ces Algériens. On les fuit à partir de leur pays, devenu un enfer parce qu’on ne peut plus ni gouverner ni voler tranquillement et on les retrouve dans le pays d’accueil, aussi agressifs, aussi vindicatifs, aussi déterminés et surtout… plus libres ! On n’a pas idée de les laisser s’installer à Paris qui pourrait être un havre de paix s’il n’y accueillait que les gens de bonne société qui, en plus d’être civilisés, ont les moyens d’habiter la plus belle ville du monde. Vive le Portugal. Zéro Algérien au mètre carré, vous vous rendez compte ? Vraiment le pied. Il paraît qu’il s’est déjà mis au fado même si la derbouka n’est pas vraiment une percussion de la musique traditionnelle portugaise. Qu’à cela ne tienne, on imagine bien que notre Saâdani national n’a pas besoin de travailler pour vivre. Il ne manquerait plus que ça, reprendre le boulot à son âge et en terre d’exil… doré. Quand il était en Algérie, il ne savait pas qu’il allait un jour être obligé de quitter le pays. Quand il l’a quitté, il ne savait pas que la France allait être aussi dure à vivre. En quittant l’Hexagone, il doit quand même savoir que le pire est à venir.
S. L.

profitez-en bien!...vos jours sont comptés...Saàdani, Bouchouareb, Bedjaoui, Khélil...