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L'ennui sidérant et le vice dévorant !

Publié le 21/08/2022
L'ennui sidérant et le vice dévorant ! par El-Houari Dilmi Plus de trois années après la chute de l'ancien régime de Bouteflika, la justice continue de frapper d'une main de fer contre ceux qui se sont servis, sans jamais n'avoir servi personne. Jeudi encore, l'ancien ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a été placé en détention et l'ancien PM, Bedoui, placé sous contrôle judiciaire. Les Algériens voient d'un bon œil la justice algérienne qui n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière dans la lutte, tous azimuts, contre les voleurs de l'argent du peuple. Pendant longtemps, le bled s'est transformé en un gigantesque coffre-fort, dont tout le monde connaît la combinaison et attend le moment opportun pour mettre la main dans le sac. Depuis longtemps également, travailler à la sueur de son front est passé de mode, pourquoi alors dilapider son huile de coude lorsqu'il suffit juste d'ouvrir sa bouche pour avaler le pays découpé en quartiers entiers ? Beaucoup encore dont la vie entre quatre murs, en prison ne fait pas peur, l'on continue à rêver, éveillé, du chemin le plus court vers le trésor éventré de toutes nos incuries. Beaucoup d'autres encore ne croient pas… trop en la valeur travail, dans un pays où le laitier ou le boulanger a pris le mauvais pli de la grasse matinée. Dépersonnalisé, à commencer par son travail, le travailleur algérien n'est pas comme ses camarades d'ailleurs: il reçoit sa solde un mois avant d'avoir goûté au fruit de son labeur détournée et claque sa prime de rendement une année avant de voir sa boîte « banqueroutée ». Selon une bonne vieille tradition bien de chez nous, le travailleur algérien fait semblant de travailler lorsqu'on fait semblant de le payer. Avec un syndicat « public » le plus proche de la poche de son patron étatique, le travailleur algérien veut d'abord lutter contre l'ennui sidérant et le vice dévorant, avec des mains faussement calleuses et des bras brisés. Comble de l'art jamais enseigné dans aucune école au monde, l'Etat, seul employeur aux yeux de tous les sans-emploi, a décidé d'augmenter la solde du commun des travailleurs algériens pour mieux les aider à vider leurs poches, avec le sourire en bandoulière et les mains derrière le dos. Et parce que le travail était à l'origine des temps un accident de la vie, avant de changer de « statut particulier » pour devenir une maladie chronique, il est peut-être plus « glorieux » de mourir d'épuisement que d'ennui dans un pays où tout le monde a le sentiment tenace de jouer le beau rôle de faux combattant, à courir, les jambes cisaillées, après un destin imaginaire...
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Et parce que le travail était à l'origine des temps un accident de la vie, avant de changer de « statut particulier » pour devenir une maladie chronique, il est peut-être plus « glorieux » de mourir d'épuisement que d'ennui dans un pays où tout le monde a le sentiment tenace de jouer le beau rôle de faux combattant, à courir, les jambes cisaillées, après un destin imaginaire...
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