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Parlez-moi des notables ! par El-Houari Dilmi L'histoire qui suit est d'une triste réalité : dans une wila

Publié le 09/08/2023
Parlez-moi des notables ! par El-Houari Dilmi L'histoire qui suit est d'une triste réalité : dans une wilaya de l'intérieur du pays, il a été décidé de constituer un «comité des notables» de la ville pour interpeller les responsables sur nombre de problèmes que vit la capitale de la wilaya. Or tout le monde a achoppé sur qui est «notable» et qui ne l'est pas ? «Et puis ça veut dire quoi un notable, fahmouna ya el khawa !», a réagi l'un des sages de la ville. Non mais qu'est-ce qu'un notable ? Celui qui a la culture et le raffinement en guise de talon... d'Achille et les poches pleines aux as, un peu comme un fil d'Ariane capable de faire traverser le grand désert à un béquillard malvoyant ? Ou celui qui a le ventre gros comme une fausse carte de visite, le double menton comme passe-partout et le cou gras en guise de puissance léonine ? Sinon, qu'est-ce qu'un homme «notable»: celui qui mérite d'être noté, comme on note un mauvais potache pistonné; ou celui qui arrive à tout acheter sans sous ni argent, y compris le «silence» des sourds et la parole des muets ? Un notable chez nous, un notable est capable de faire passer le soleil pour une ampoule anémique, un compte en banque aussi gros qu'un coffre-fort, et un portefeuille distributeur semi-automatique d'oseille à tout va. Même si un notable peut, ensuite, être dégradé d'un demi-galon en devenant une «notabilité», c'est-à-dire une espèce de satrape, à mi-chemin entre l'argent qui «roupille» et la quête éperdue d'une virginité perdue. Un notable «taïwanisé» peut rapidement plonger vers le rien. L'insignifiant. Le néant. Le vide. Le zéro. Un «potable», copie (in) conforme d'un «notable», est le seul capable de couper les ailes à un vautour, juste pour lui voler une rémige. Poser un piège à un loup pour lui happer le bon morceau. Monter sur un dromadaire pour éviter de se faire mordre par un clebs. Nager avec une baleine pour mieux noyer le petit poisson. Aussi vrai que la meilleure plume est celle d'un oiseau; lui, au moins, sait l'utiliser pour prendre de la hauteur; parce qu'un notable et un «potable» sont les deux mauvaises faces d'un sou traître. N'est-ce pas vrai que perdre de l'argent est une perte banale, perdre son honneur est une perte notable, et perdre son ardeur est une perte notablement... «potable»... ?
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Parlez-moi des notables !
par El-Houari Dilmi


L'histoire qui suit est d'une triste réalité : dans une wilaya de l'intérieur du pays, il a été décidé de constituer un «comité des notables» de la ville pour interpeller les responsables sur nombre de problèmes que vit la capitale de la wilaya. Or tout le monde a achoppé sur qui est «notable» et qui ne l'est pas ? «Et puis ça veut dire quoi un notable, fahmouna ya el khawa !», a réagi l'un des sages de la ville. Non mais qu'est-ce qu'un notable ? Celui qui a la culture et le raffinement en guise de talon... d'Achille et les poches pleines aux as, un peu comme un fil d'Ariane capable de faire traverser le grand désert à un béquillard malvoyant ? Ou celui qui a le ventre gros comme une fausse carte de visite, le double menton comme passe-partout et le cou gras en guise de puissance léonine ? Sinon, qu'est-ce qu'un homme «notable»: celui qui mérite d'être noté, comme on note un mauvais potache pistonné; ou celui qui arrive à tout acheter sans sous ni argent, y compris le «silence» des sourds et la parole des muets ?

Un notable chez nous, un notable est capable de faire passer le soleil pour une ampoule anémique, un compte en banque aussi gros qu'un coffre-fort, et un portefeuille distributeur semi-automatique d'oseille à tout va. Même si un notable peut, ensuite, être dégradé d'un demi-galon en devenant une «notabilité», c'est-à-dire une espèce de satrape, à mi-chemin entre l'argent qui «roupille» et la quête éperdue d'une virginité perdue. Un notable «taïwanisé» peut rapidement plonger vers le rien. L'insignifiant. Le néant. Le vide. Le zéro. Un «potable», copie (in) conforme d'un «notable», est le seul capable de couper les ailes à un vautour, juste pour lui voler une rémige. Poser un piège à un loup pour lui happer le bon morceau. Monter sur un dromadaire pour éviter de se faire mordre par un clebs. Nager avec une baleine pour mieux noyer le petit poisson. Aussi vrai que la meilleure plume est celle d'un oiseau; lui, au moins, sait l'utiliser pour prendre de la hauteur; parce qu'un notable et un «potable» sont les deux mauvaises faces d'un sou traître. N'est-ce pas vrai que perdre de l'argent est une perte banale, perdre son honneur est une perte notable, et perdre son ardeur est une perte notablement... «potable»... ?


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