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"La guerre mondiale des vaccins où en est l’Algérie ?"

Publié le 11/02/2021
"L Q O"La guerre mondiale des vaccins, où en est l’Algérie ?"La présence de deux ministres, d’un ministre délégué, du porte-parole du gouvernement, ainsi que de l’ambassadeur russe pour réceptionner un simple lot de vaccin russe dans un aéroport militaire d’Alger peut paraître a priori surprenante.
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Les Commentaires

Elle a certainement prêté à
beaucoup d’interprétations,
dont la plus évidente semble
d’abord politique : respecter
l’engagement du Président
Tebboune d’entamer la campagne de vaccination contre la Covid-19
en Janvier. Elle montre surtout que notre
pays est enfin entré dans cette guerre mondiale des vaccins, seul moyen pour vaincre la pandémie du COVID-19.
Car c’est une vraie guerre que nous
avons à mener, sans armes à feu. Une guerre qui fait beaucoup de victimes, détruit
les économies et plonge les sociétés dans
la précarité. Malheureusement, l’entrée
de notre pays dans cette compétition planétaire, semble objectivement très problématique, bien tardive, sans stratégie claire et sans moyens concrets pour espérer la
remporter.

"LA COURSE AUX VACCINS"

Le 30 janvier 2020, le secrétaire ciale, port obligatoire de masques, fermeture d’usines, de commerces et des transports publics, et en fin de compte l’impopulaire confinement.
La course aux vaccins a débuté immédiatement. Dès la publication par les chercheurs chinois gracieuse et sans brevet, du
génome du virus de l’épidémie de pneumonie de Wuhan, qui sera ultérieurement
dénommé SARS-CoV-2, responsable de la
maladie Covid-19 (2).
La compétition s’est considérablement
accélérée avec la publication de l’ampleur
des conséquences sur la santé publique,
l’économie, et la société. A coup de subventions colossales, les pays les plus
puissants ont très vite engagé leurs fleurons dans la recherche scientifique et
technologique sur les vaccins, aussi bien
publique que privé,pour se lancer dans
un sprint frénétique.
A titre d’exemple,le Royaume Uni s’est
adossé à l’université Oxford en partenariat avec Astra Zeneca, la France a misé
sur l’institut Pasteur et Sanofi, l’Allemagne sur Pfizer et BioNtech, et les USA sur
leurs géants de la recherche que sont le
NIH et les mastodontes de leur industrie
pharmaceutique, Johnson &Johnson et
Merk. Avec aussi de véritables joyaux dans
la biotechnologie, symbolisés par Moderna ou Novavax. La Chine et la Russie font
également une entrée remarquée et forte
dans ce cercle jusque-là fermé de la vaccinologie par l’intermédiaire respectivement
de Beijing Bio-Institute Biological Products
et Gamaleya Research Institute of Epidemiology and Microbiology.
Ces pays ont mis toutes les chances de
leur coté en misant à la fois sur des techniques anciennes et éprouvées (inactivation
du virus), plus récentes mais confirmées
(protéines recombinantes), récentes mais
non testées (l’ADN et son vecteur l’adénovirus), ou totalement novatrices
(ARNm). Car l’expérience avec le SARS et
le MERS-CoV avait déjà montré combien
il était difficile de créer des vaccins efficaces contre la famille des Coronavirus.
Dans une édition récente,le journal New
York Times (3) a révélé comment ces états
ont dépensé des milliards de dollars pour
financer le développement de ces vaccins
contre la Covid-19.
Les USA ont investi 18,6 milliards de dollars au total et ont consenti des avantages général extraordinaires au secteur privé pour le
convaincre de se joindre à cette course considérée comme vitale.
Ainsi, le vaccin à base d’ARNm de Moderna, a reçu 1 milliard de dollars de
fonds fédéraux pour son développement
et 1,5 milliards de dollars de précommande, lui garantissant ainsi sa rentabilité, avec la préservation du brevet et
la liberté de décider du prix de vente.
Les fabricants de vaccins ont également
totalement verrouillé le marché, en interdisant aux acquéreurs de vendre ou de céder à titre gracieux leurs quotas de vaccins. Le geste magnifique de notre pays de
partager le vaccin avec la Tunisie et le principe même de solidarité entre voisins et
pays amis s’est évaporé dans ce monde
déshumanisé.
Ces investissements colossaux des deniers publics et les facilités commerciales
accordées aux développeurs de vaccins
ont permis la mise au point de produits
efficaces en moins d’un an, là où d’habitude on met cinq à dix ans et plus.

de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que la Covid-19 est une
urgence de santé publique de portée internationale, lançant ainsi une alerte mondiale depandémie. A ce moment-là, 7818 cas
étaient confirmés, en majorité en Chine et
82 disséminés dans 18 autres pays.Dès la
mi-mars, à partir de données recueillies en
Chine et dans d’autres pays, les épidémiologistes avaient conçu des modèles de simulation mathématiques de la pandémie
prédisant les schémas de transmission du
SARS-CoV-2, avec leurs impacts en termes
de morbidité et de mortalité(1).
Des chiffres choc ont été avancés, dont :
500 mille morts au Royaume uni, 2,5 millions de morts aux USA, partout des hôpitaux et des services de réanimation submergés par l’afflux de cas graves.Seules
des mesures de santé publique drastiques
et immédiates pourraient atténuer ce tableau apocalyptique.
C’est ainsi que malgré leur énorme coût
économique et sociétal, de grandes mesures préventives ou conservatoires inédites
ont été prises dès le mois d’avril un peu
partout dans le monde :distanciation sociale, port obligatoire de masques, fermeture d’usines, de commerces et des transports publics, et en fin de compte l’impopulaire confinement.
La course aux vaccins a débuté immédiatement. Dès la publication par les chercheurs chinois gracieuse et sans brevet, du
génome du virus de l’épidémie de pneumonie de Wuhan, qui sera ultérieurement
dénommé SARS-CoV-2, responsable de la
maladie Covid-19 (2).
La compétition s’est considérablement
accélérée avec la publication de l’ampleur
des conséquences sur la santé publique,
l’économie, et la société. A coup de subventions colossales, les pays les plus
puissants ont très vite engagé leurs fleurons dans la recherche scientifique et
technologique sur les vaccins, aussi bien
publique que privé,pour se lancer dans
un sprint frénétique.
A titre d’exemple,le Royaume Uni s’est
adossé à l’université Oxford en partenariat avec Astra Zeneca, la France a misé
sur l’institut Pasteur et Sanofi, l’Allemagne sur Pfizer et BioNtech, et les USA sur
leurs géants de la recherche que sont le
NIH et les mastodontes de leur industrie
pharmaceutique, Johnson &Johnson et
Merk. Avec aussi de véritables joyaux dans
la biotechnologie, symbolisés par Moderna ou Novavax. La Chine et la Russie font
également une entrée remarquée et forte
dans ce cercle jusque-là fermé de la vaccinologie par l’intermédiaire respectivement
de Beijing Bio-Institute Biological Products
et Gamaleya Research Institute of Epidemiology and Microbiology.
Ces pays ont mis toutes les chances de
leur coté en misant à la fois sur des techniques anciennes et éprouvées (inactivation
du virus), plus récentes mais confirmées
(protéines recombinantes), récentes mais
non testées (l’ADN et son vecteur l’adénovirus), ou totalement novatrices
(ARNm). Car l’expérience avec le SARS et
le MERS-CoV avait déjà montré combien
il était difficile de créer des vaccins efficaces contre la famille des Coronavirus.
Dans une édition récente,le journal New
York Times (3) a révélé comment ces états
ont dépensé des milliards de dollars pour
financer le développement de ces vaccins
contre la Covid-19.
Les USA ont investi 18,6 milliards de dollars au total et ont consenti des avantages extraordinaires au secteur privé pour le
convaincre de se joindre à cette course considérée comme vitale.
Ainsi, le vaccin à base d’ARNm de Moderna, a reçu 1 milliard de dollars de
fonds fédéraux pour son développement
et 1,5 milliards de dollars de précommande, lui garantissant ainsi sa rentabilité, avec la préservation du brevet et
la liberté de décider du prix de vente.
Les fabricants de vaccins ont également
totalement verrouillé le marché, en interdisant aux acquéreurs de vendre ou de céder à titre gracieux leurs quotas de vaccins. Le geste magnifique de notre pays de
partager le vaccin avec la Tunisie et le principe même de solidarité entre voisins et
pays amis s’est évaporé dans ce monde
déshumanisé.
Ces investissements colossaux des deniers publics et les facilités commerciales
accordées aux développeurs de vaccins
ont permis la mise au point de produits
efficaces en moins d’un an, là où d’habitude on met cinq à dix ans et plus.

"L’ÉGOÏSME DES FABRICANTS DE VACCINS"

L
e partage des vaccins a commencé alors
même que ni son efficacité ni son innocuité n’étaient pleinement établies (4).
A tel point que la FDA américaine adéclaré qu’un vaccin avec une efficacité de 50%
serait autorisé sur le marché.
Ce fut donc un triomphe quand Pfizer
et Moderna ont annoncé une efficacité de
94 et 95% d’un vaccin à base d’ARNm, une
technique réputée extrêmement difficile à maitriser et jusque-là testée uniquement dans le cadre des thérapies des
cancers. Alors que le vaccin d’Astra Zeneca-Oxford qui partait favori décevait
avec une protection moindre, entre 62 et
90%. Mais surtout en raison d’une grossière erreur de dosage du vaccin lors des
essais thérapeutiques, qu’ils avaient essayé de dissimuler par une astuce statistique, dilapidant ainsi leur immense crédit auprès de la communauté scientifique.
D’ailleurs, la FDA leur a demandé de
nouveaux essais cliniques, faute de quoi il
ne serait pas autorisé sur le sol américain.
Tandis que la Suisse ne l’a pas autorisé sur son territoire, alors que les européens ne
le recommandent pas aux sujets âgés de
plus de 60ans.
Quant au vaccin russe, il a montré une
efficacité de 91,6% qui le hisse à une très
honorable troisième place, derrière les vaccins à base d’ARNm. Plus important est le
fait que les russes aient publié leurs résultats dans une revue médicale de grande
réputation comme le Lancet, surprenant
positivement la communauté scientifique,
jusque-là sceptique (5).
Alors que les Chinois, avec plusieurs
projets de vaccins, n’ont encore rendu public aucun de leurs résultats, se contentant d’annonces contradictoires des essais effectués aux Émirats, en Turquie et
au Brésil, qui ont ajouté à la confusion
et semé le doute sur l’efficacité réelle de
leur vaccins. Plus récemment, Johnson
&Johnson et Novavax ont rejoint le club
fermé des fabricants qui ont réussi à mettre au point des vaccins efficaces contre la
Covid-19.
Pfizer, Moderna et Astra Zeneca, qui ont
obtenu les autorisations de mise sur le
marché,ont estimé que l’ensemble de leurs
capacités de production ne pourraient couvrir que le tiers de la demande mondiale
en 2021 et le reste devrait attendre 2023
voire 2024 (4).
Il est évident que ces fabricants n’ont
pas les capacités de satisfaire une demande mondiale estimée à 14 milliards de doses afin de protéger 7 milliards de personnes en une année. Dans une démarche
d’expansion de leur influence politique,la
Russie et la Chine ont proposé d’autres
approches : la Russie de vendre son savoir-faire, afin que les pays demandeurs
comme le nôtre, puissent fabriquer localement leur vaccin(6), et la Chine d’en
faire un bien public mondial (7).
L’Afrique du sud et l’Inde, inquiets par
cette mainmise et les conséquences de tout
retard de vaccination sur leur population,
ont plaidé carrément en faveur d’une renonciation aux droits de propriété intellectuelle sur ces vaccins, lors d’une réunion à huis clos de l’Organisation mondiale du commerce afin de pouvoir les fabriquer chez eux. Mais cette requête est restée bien sûr sans succès (8).

"La guerre mondiale des vaccins,où en est l’Algérie ?"

"PARTAGE HONTEUX ET GUERRE EUROPÉENNE"

L
es pays les plus riches dont les 27 pays
de l’Union Européenne, les Etats Unis
et le Canada entre autres, soit 13 % de la
population mondiale, se sont accaparés de
la moitié de cette production (4).
Le Canada par exemple a commandé 9
doses de vaccins pour chacun de ses citoyens, symbolisant l’égoïsme absolu et le
peu de considération qu’il a pour les autres
populations. Ce partage honteux des
vaccins,comme au temps de la colonisation, a été dénoncé par le secrétaire général de l’OMS comme un « monde au bord
d’un échec moral catastrophique qui se
payera en vies humaines perdues». Le président sud-africain a fustigé les pays riches
lors du dernier sommet économique mondial de Davos et les a appelés à « mettre à
disposition les doses excédentaires commandées et thésaurisées ».
Cependant,le consensus tacite entre les
pays riches n’a pas tenu longtemps quand
les deux fabricants Pfizer et Astra Zeneca
ont annoncé une baisse de leurs productions de 30 à 60%. Cette annonce a suscité
la panique et la colère des Européens,
épuisés par les deux dernières vagues sur
le plan économique et social et craignant
une révolte de leurs populations. Surtout
que les nouveaux variants, apparus au
Royaume Uni, en Afrique du sud et au
Brésil risqueraient de déclencher une 3
eme
vague qui s’étendrait au reste du monde
et alors même que les vaccins les plus puissants à base d’ARNm ne protègeraient pas
suffisamment contre ces variants. Par
conséquent,le seul salut est dans une vaccination de masse et rapide, avant que les
variants ne progressent et ne remplacent
la souche actuelle. Les pays européens
soupçonnent alors Astra Zeneca de favoriser le Royaume Uni et de détourner leur
production en sa faveuret aux dépens de
l’UE.Une véritable guerre commerciale est
engagée, avec une menace de poursuites
judiciaires et même le blocage de l’exportation du vaccin Astra Zeneca produit en
Belgique. L’UE instaurerait même un contrôle des frontières entre les deux Irlande,
risquant ainsi de rallumer la guerre civile
entre eux, en provoquant ainsi une grave
crise avec le Royaume Uni.

"ENTRÉE TARDIVE ET ABSENCE DE STRATÉGIE"

C
’est dans ce contexte mondial tendu et
aux enjeux colossaux que notre pays
a reçu cinquante mille doses du vaccin
russe spoutnik V (sur un total de cinq cent
mille doses commandées) et cinquante
mille du vaccin d’Astra Zeneca. Malgré les
assurances du gouvernement, la stratégie
vaccinale de l’Algérie reste vague et manifestement très insuffisante. Si le but général de la stratégie consiste à réduire les
décès dus au Covid-19 et la transmission
du SARS-CoV-2, le gouvernement n’explique pas comment il compte procéder : avec
quels moyens, quel échéancier et dans quel
délai ? Dans une guerre, il faut des objectifs clairs à atteindre, des moyens précis à
déployer et une durée bien déterminée
pour la conduire. Sur ces aspects,tout le
monde est d’accord, la vraie question est
de savoir se mettre en ordre de marche
avec les moyens requis pour gagner, bref
d’avoir déjà une vraie stratégie.
Les principaux acteurs en charge de la
vaccination dans notre pays avancent publiquement des objectifs différents de la
vaccination, qui varient entre 60 et 75%,
donnant l’impression qu’il n’y a pas deconsensus sur le principal objectif de stopper la pandémie. L’expérience récente de
Manaus (9), au Brésil est très significative.
En effet,bien que 75% de la population
avaient déjà été infectés, une seconde vague submerge actuellement cet état, suggérant que ce taux n’est peut-être pas suffisant pour conférer une immunité collective. Elle indique probablement aussi l’effet dévastateur des variants viraux.
Le très sérieux, Bloomberg, un conglomérat mondial de données et d’analyses
financières qui suit toutes transactions incluant achats et commandes de vaccins
contre la Covid-19, a confirmé la réservation d’un peu plus de 8,49 milliards de
doses dont l’immense majorité à destination des pays riches (10). Notre pays n’a
réservé qu’un peu plus de 2 millions de
doses, soit une couverture vaccinale de
moins de 5% de notre population, ce qui
nous place parmi les derniers dans le monde. Il est possible cependant que l’Algérie
ait signé d’autres contrats qui ne sont pas
rendus publics. Si c’est le cas, notre gouvernement doit partager cette information
avec la population pour un problème qui
les concerne directement et vitalement.
Si l’accord de fabrication du vaccin russe
en Algérie est concrétisé, il serait un acquis stratégique majeur qui va au-delà de
la protection des Algériens contre la Covid-19, à savoir la préparation du pays à
de futures pandémies. Cependant, il est
raisonnable d’assumer que cela prendrait
du temps, afin de maitriser ce savoir-faire, mettre aux normes internationales les
capacités de production, tester le vaccin et
s’assurer de sa fiabilité. Il ne faut pas également compter sur la Russie pour couvrir
tous les besoins de l’Algérie en vaccins qui
seraient de plus de 80 millions de doses.
La Russie doit d’abord protéger ses 146
millions d’habitants, alors qu’elle n’a jusqu’à présent vacciné que 0,7% (11). Plus
de 50 pays ont soumis à la Russie leur demande pour vacciner plus de 1,2 milliard
de personnes, ce qui correspond à 2,4 milliards de doses puisque Spoutnik V est un
vaccin à deux doses. Les russes ont
d’ailleurs déclaré que le vaccin destiné aux
marchés étrangers sera produit sur place
par les partenaires internationaux. Quant
à notre autre fournisseur, Astra Zeneca, il
a déjà du mal à honorer les engagements
signés avec l’UE, sachant que jusqu’à présent ce vaccin n’est validé que pour les
personnes de moins de 60ans.
Notre pays semble avoir tout misé sur l’initiative COVAX lancée par l’OMS comme l’a annoncé récemment notre ministre
de la santé. L’objectif de cette initiative est
de garantir un accès juste et équitable des
vaccins Covid-19 au 92 pays qui ont en
font partie (12). COVAX prévoit d’acquérir jusqu’à 1,8 milliard de doses au cours
de l’année 2021, qui seront repartis à raison de 27% de la population totale de chaque pays, soit environ 12 millions de doses pour notre pays, ce qui reste loin du
compte. De plus, de nombreuses incertitudes entourent cette initiative, dont la
disponibilité du financement qui n’est pas
encore garanti, ou l’approvisionnement en
vaccins par les fabricants, qui restent tributaire de leur capacité de production très
limitée et surtout dont la totalité a été déjà
réservée aux pays les plus riches.
Les déclarations de la presse selon lesquelles notre gouvernement discuterait
avec les Chinois et négocierait avec quatre autres fabricants, sans qu’il n’y ait de
commandes fermes, un quota chiffré, et un
calendrier précis de livraisons, ne sont pas
très rassurantes. Alors que la solution n’est
pas dans la négociation politique entre
états, mais surtout commerciale, directement avec les fabricants. L’Algérie a des
atouts dont un marché très attractif qui
peut être utilisé comme levier pour convaincre ces fabricants dont le but est essentiellement de faire du profit. Il y en a
actuellement une vingtaine,dont les vaccins contre le COVID-19 sont en phase
clinique finale de développement. Finalement, s’il y a une leçon à retenir de tout
cela, c’est le pouvoir d’anticipation et la
rapidité de décision et d’action car les pays
puissants se sont d’ores et déjà positionnés pour acquérir les vaccins de prochaine génération, protecteurs contre les nouveaux variants.

"SCENARIO CATASTROPHIQUE"

L
a pandémie de la Covid19 a bouleversé notre perception du monde et accéléré les changements dans les rapports
entre états. Le nationalisme vaccinal dénoncé par l’OMS, s’est mué en une véritable guerre, où il n’y a ni amis, ni alliés, ni
éthique. Chaque pays est tout seul à défendre d’abord ses propres intérêts(13). Il
faut donc serrer nos rangs afin d’éviter une
véritable catastrophe, car si nous ne rattrapons pas de toute urgence l’énorme retard d’acquisition des vaccins qui ont fait leurs preuves, nous risquerions clairement
d’être relégués à 2022, voire 2023 ou 2024.
Dans ce scenario possible, les conséquences seraient terribles, d’abord sur le plan
interne avec la persistance de la circulation du virus et le risque d’une flambée de
l’épidémie. Surtout si des variants plus
contagieux ou plus mortels apparaissent
chez nous et contre lesquels les vaccins
actuels ne seraient plus efficaces. En effet,
l’émergence de variants locaux avec un
phénotype encore plus virulent ou plus
contagieux, n’est pas à exclure, surtout si
le virus continue à circuler de manière
endémique chez nous. Sur le plan extérieur, il faudrait alors s’attendre à ce que
notre pays soit soumis à un véritable blocus aux déplacements des personnes et des
marchandises qui pourraient précipiter
l’effondrement de notre économie, déjà en
grande difficulté.
Abderrezak Bouchama

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