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Publié le 24/08/2022
Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF Evènement : small font medium font large font Algérie-France: Les dossiers d'intérêt commun sur la table par Ghania Oukazi En octobre 2021, Le président français affirmait au président Tebboune qu'il est d'accord pour «reprendre le travail de concert sur les dossiers d'intérêt commun, notamment économiques, les questions régionales et le dossier de la Mémoire». Macron avait appelé Tebboune pour s'enquérir de son état de santé et lui faire part de «ses sincères sentiments». Au regard des nombreux contacts entre eux, il est permis de penser que cette volonté des deux présidents de «travailler ensemble» reste entière. Bien que rien n'a filtré sur son ordre du jour et sur la composante de sa délégation, il est attendu que Macron vienne demain à Alger à la tête d'une délégation classique, son ministre des Affaires étrangères, l'Intérieur, l'Economie, des hauts responsables de secteurs sécuritaires, économiques, financiers et aussi de l'éducation... Des responsables avec lesquels l'Algérie a bien à faire, des contentieux à de nouveaux «contrats» et «accords» politiques, techniques ou autres de coopération et de partenariat qu'elle réclame mais attend toujours de voir. Des investissements français qu'elle veut (re)lancés, ravivés et renforcés. «La France et l'Algérie doivent construire un axe fort (...) qui se prolonge vers l'Afrique (...)», a déclaré Macron à Alger en décembre 2017. «L'Algérie doit s'ouvrir davantage (...), la France reste le premier employeur étranger en Algérie, mais perd des parts de marché face à la Chine et d'autres», a-t-il ajouté. En citant la Chine, il a pointé du doigt ce qui fait mal à Paris en Algérie. La Chine et la Russie sont comptées comme les principaux rivaux politiques, économiques, sécuritaires, géostratégiques des Occidentaux, la France en tête. Le déplacement, il y a quelques jours, des militaires de l'opération française «Barkhane», de Gao la malienne vers la base militaire française au Niger, appelle sans nul doute, des recentrages d'intervenants «sécuritaires» au Sahel où les Russes ont pris position, en Libye où l'ingérence française est lourde de conséquences, et plus loin encore en Afrique face à l'Algérie qui est plus que tous les pays de la région, concernée par le règlement de ces conflits avec en évidence celui du Sahara Occidental pour l'accaparement duquel le Maroc prend appui sur l'entité sioniste. La volonté politique mise à rudes épreuves Les dossiers «d'intérêt commun», Macron en a cité expressément les dossiers économiques, les questions régionales et le dossier de la mémoire. Ouverts, ces dossiers butent tous contre des difficultés que la volonté politique des deux présidents ne pourra à elle seule dissiper pour leur donner une consistance de «gagnant-gagnant» sans se heurter à des blocages de toute nature, de forces politiques françaises hostiles à l'Algérie et à ses émigrés, de lobbys, de «l'Algérie française» à celui juif dont l'influence dans toutes les institutions française n'est pas à démontrer. Ceux qui supputent sur la présence du plus grand rabbin de France dans la délégation de Macron lors de son séjour algérien qui commence demain, laissent penser qu'il y a une tentative sournoise d'incruster une nouvelle donne dans la relation bilatérale entre les deux pays déjà assez compliquée à apaiser de par le poids de l'histoire et des générations. Tentative qui veut peut-être coller à «l'air du temps», l'air des «accords d'Abraham» dont les concepteurs sont prêts à tout pour faire plier l'Algérie puisqu'elle reste quasiment seule à se battre pour que la Palestine occupée ne soit transformée en une simple question humanitaire ou «démodée». Il faut toutefois croire que les Français aiment bien «piquer» l'Algérie sur des questions de souveraineté nationale, de fierté et de dignité... Macron l'a déjà fait en 2017 en ramenant dans sa délégation des écrivains pourtant «très» algériens. Le volet politique et mémorial des relations entre les deux pays s'entremêlent l'un dans l'autre pour dépendre étroitement des contingences, des pressions et des conjonctures. Celles d'aujourd'hui, sont bien compliquées. «C'est un exercice extrêmement difficile» La mémoire partagée entre les deux pays ne l'est pas à ce point parce qu'elle ne véhicule pas les mêmes images, les mêmes souvenirs, les mêmes souffrances... Paris met même souvent dos à dos bourreau et victime, colonisateurs et libérateurs. «Je connais l'histoire mais je ne suis pas otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous tournons ensemble vers l'avenir», a dit Macron en 2017 après avoir affirmé quelques mois avant en tant que candidat que «la colonisation est un crime contre l'humanité». C'est «un exercice extrêmement difficile, car à l'évidence tant que la France n'aura pas reconnu officiellement ses crimes commis pendant la colonisation, il y aura toujours une confrontation des mémoires entre les deux pays, ce qui aura pour effet de retarder davantage l'heure de la réconciliation», nous a déclaré l'ambassadeur algérien, Nadir Larbaoui. La question des visas «fait partie des mandats de tous les ambassadeurs français en Algérie», a relevé récemment Xavier Driencourt qui a fait deux mandats à Alger. Macron a instruit il y a quelques mois son gouvernement de réduire les visas aux Algériens d'une manière drastique. Avec l'énorme communauté nationale qui vit sur le sol français, il prive ainsi des millions de familles de se rencontrer. Même si Paris a toujours revendiqué son droit à la réciprocité en la matière, il est clair que ce sont les Algériens qui se déplacent le plus vers la France.»J'ai vu ce matin trop de jeunes qui m'ont demandé un visa», a lancé Macron en 2017 après son bain de foule dans la rue Larbi Ben M'hidi. «Nous devons dépassionner ce sujet. Je souhaite que nous puissions avancer et avoir des opérations d'investissement, davantage de formation commune (...)». La décision du président Tebboune de faire enseigner l'anglais au primaire a dû faire mal à Paris...
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Algérie-France: Les dossiers d'intérêt commun sur la table
par Ghania Oukazi


En octobre 2021, Le président français affirmait au président Tebboune qu'il est d'accord pour «reprendre le travail de concert sur les dossiers d'intérêt commun, notamment économiques, les questions régionales et le dossier

de la Mémoire».

Macron avait appelé Tebboune pour s'enquérir de son état de santé et lui faire part de «ses sincères sentiments». Au regard des nombreux contacts entre eux, il est permis de penser que cette volonté des deux présidents de «travailler ensemble» reste entière. Bien que rien n'a filtré sur son ordre du jour et sur la composante de sa délégation, il est attendu que Macron vienne demain à Alger à la tête d'une délégation classique, son ministre des Affaires étrangères, l'Intérieur, l'Economie, des hauts responsables de secteurs sécuritaires, économiques, financiers et aussi de l'éducation... Des responsables avec lesquels l'Algérie a bien à faire, des contentieux à de nouveaux «contrats» et «accords» politiques, techniques ou autres de coopération et de partenariat qu'elle réclame mais attend toujours de voir. Des investissements français qu'elle veut (re)lancés, ravivés et renforcés. «La France et l'Algérie doivent construire un axe fort (...) qui se prolonge vers l'Afrique (...)», a déclaré Macron à Alger en décembre 2017. «L'Algérie doit s'ouvrir davantage (...), la France reste le premier employeur étranger en Algérie, mais perd des parts de marché face à la Chine et d'autres», a-t-il ajouté. En citant la Chine, il a pointé du doigt ce qui fait mal à Paris en Algérie. La Chine et la Russie sont comptées comme les principaux rivaux politiques, économiques, sécuritaires, géostratégiques des Occidentaux, la France en tête. Le déplacement, il y a quelques jours, des militaires de l'opération française «Barkhane», de Gao la malienne vers la base militaire française au Niger, appelle sans nul doute, des recentrages d'intervenants «sécuritaires» au Sahel où les Russes ont pris position, en Libye où l'ingérence française est lourde de conséquences, et plus loin encore en Afrique face à l'Algérie qui est plus que tous les pays de la région, concernée par le règlement de ces conflits avec en évidence celui du Sahara Occidental pour l'accaparement duquel le Maroc prend appui sur l'entité sioniste.

La volonté politique mise à rudes épreuves

Les dossiers «d'intérêt commun», Macron en a cité expressément les dossiers économiques, les questions régionales et le dossier de la mémoire. Ouverts, ces dossiers butent tous contre des difficultés que la volonté politique des deux présidents ne pourra à elle seule dissiper pour leur donner une consistance de «gagnant-gagnant» sans se heurter à des blocages de toute nature, de forces politiques françaises hostiles à l'Algérie et à ses émigrés, de lobbys, de «l'Algérie française» à celui juif dont l'influence dans toutes les institutions française n'est pas à démontrer. Ceux qui supputent sur la présence du plus grand rabbin de France dans la délégation de Macron lors de son séjour algérien qui commence demain, laissent penser qu'il y a une tentative sournoise d'incruster une nouvelle donne dans la relation bilatérale entre les deux pays déjà assez compliquée à apaiser de par le poids de l'histoire et des générations. Tentative qui veut peut-être coller à «l'air du temps», l'air des «accords d'Abraham» dont les concepteurs sont prêts à tout pour faire plier l'Algérie puisqu'elle reste quasiment seule à se battre pour que la Palestine occupée ne soit transformée en une simple question humanitaire ou «démodée». Il faut toutefois croire que les Français aiment bien «piquer» l'Algérie sur des questions de souveraineté nationale, de fierté et de dignité... Macron l'a déjà fait en 2017 en ramenant dans sa délégation des écrivains pourtant «très» algériens. Le volet politique et mémorial des relations entre les deux pays s'entremêlent l'un dans l'autre pour dépendre étroitement des contingences, des pressions et des conjonctures. Celles d'aujourd'hui, sont bien compliquées.

«C'est un exercice extrêmement difficile»

La mémoire partagée entre les deux pays ne l'est pas à ce point parce qu'elle ne véhicule pas les mêmes images, les mêmes souvenirs, les mêmes souffrances... Paris met même souvent dos à dos bourreau et victime, colonisateurs et libérateurs. «Je connais l'histoire mais je ne suis pas otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous tournons ensemble vers l'avenir», a dit Macron en 2017 après avoir affirmé quelques mois avant en tant que candidat que «la colonisation est un crime contre l'humanité». C'est «un exercice extrêmement difficile, car à l'évidence tant que la France n'aura pas reconnu officiellement ses crimes commis pendant la colonisation, il y aura toujours une confrontation des mémoires entre les deux pays, ce qui aura pour effet de retarder davantage l'heure de la réconciliation», nous a déclaré l'ambassadeur algérien, Nadir Larbaoui. La question des visas «fait partie des mandats de tous les ambassadeurs français en Algérie», a relevé récemment Xavier Driencourt qui a fait deux mandats à Alger. Macron a instruit il y a quelques mois son gouvernement de réduire les visas aux Algériens d'une manière drastique. Avec l'énorme communauté nationale qui vit sur le sol français, il prive ainsi des millions de familles de se rencontrer. Même si Paris a toujours revendiqué son droit à la réciprocité en la matière, il est clair que ce sont les Algériens qui se déplacent le plus vers la France.»J'ai vu ce matin trop de jeunes qui m'ont demandé un visa», a lancé Macron en 2017 après son bain de foule dans la rue Larbi Ben M'hidi. «Nous devons dépassionner ce sujet. Je souhaite que nous puissions avancer et avoir des opérations d'investissement, davantage de formation commune (...)». La décision du président Tebboune de faire enseigner l'anglais au primaire a dû faire mal à Paris...
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