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Aux racines du «barrage vert»

Publié le 21/06/2021
Aux racines du «barrage vert»
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Aux racines du «barrage vert»

par Abdelkrim Zerzouri


Houari Boumediene était-il un visionnaire lorsqu'il a lancé, en 1971, le chantier de grande envergure du « barrage vert », cette immense ceinture végétale de 1.200 kilomètres de long sur 20 kilomètres de large, sur des terres situées dans les Hauts-Plateaux et l'Atlas saharien ? Véritable barrière naturelle contre l'avancée des sables du désert qui menaçaient, selon des estimations de spécialistes, plus de sept millions d'hectares, le «barrage vert» a été pensé et passé à la phase de réalisation à une époque où les questions du dérèglement climatique et de l'écologie n'étaient pas très en vogue, comme elles le sont aujourd'hui, engageant politiquement de nombreux Etats, dont 55 ont signé, en 2015, ce qu'on appelle l'accord de Paris sur le climat. L'éveil des consciences a été long par rapport à l'engagement de l'Algérie, qui remonte à un demi-siècle, dans cette lutte contre la désertification qui menace l'équilibre écologique de la planète. De toute évidence, le défunt Houari Boumediene était initiateur de la concrétisation du projet, à l'origine duquel on parle d'un brillant ingénieur forestier, qui avait réussi à reboiser le site de Moudjbara, dans la wilaya de Djelfa, pourtant jugé inapte à recevoir des plantations forestières, et qui avait réussi à convaincre l'ex-président de la faisabilité du projet. C'est à partir de cette wilaya, justement, que Houari Boumediene avait lancé, précisément, un certain 19 juin 1971, le colossal chantier du «barrage vert». Malheureusement, notre brillant ingénieur forestier s'est auto-exilé au Canada, pays des forêts, et le «barrage vert» a pris un sérieux coup de jaune après la disparition de Houari Boumediene, marquant le retrait de l'armée, qui avait mis à contribution dans ce projet les jeunes du Service national tout au long de deux décennies. L'Algérie, pays pionnier dans le domaine de la lutte contre la désertification, qui s'est laissé aller à la négligence en abandonnant le projet, semble se ressaisir et affiche ses ambitions de restaurer le «barrage vert». Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et la direction générale des forêts (DGF) ont procédé, jeudi 17 juin 2021, à M'sila, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification, au lancement de l'Initiative nationale pour la restauration du barrage vert et d'un projet de proposition de financement du Fonds vert climat (FVC). L'Algérie gagnerait sur tous les plans avec la restauration de ce projet qui, en sus des avantages agro-écologiques, permettrait la création d'emplois dans ces régions steppiques, situées à la porte du Sahara, où les jeunes souffrent du chômage. Mais comment éviter les erreurs du passé, notamment en matière de protection du pâturage, des coupes et des incendies, qui ont détruit d'immenses surfaces reboisées par les jeunes du Service national dans des conditions, pour le moins qu'on puisse dire, très dures ? Faudrait-il faire appel aux services de sécurité pour préserver les sites reboisés dans ces vastes zones isolées ? Car le défi n'est pas seulement de restaurer le projet du «barrage vert », mais il s'agirait, surtout, de lui assurer longue vie.

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