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Aide humanitaire et politique

Publié le 09/08/2021
Aide humanitaire et politique
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Aide humanitaire et politique

par Abdelkrim Zerzouri


Les conditions imposées par l'Ambassade d'Algérie en France pour l'acheminement de dons récoltés par la diaspora algérienne dans le cadre des opérations de solidarité visant la lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19, dont l'autorisation préalable et la destination unique des dons vers la Pharmacie centrale, ont donné lieu à des tirs groupés contre le gouvernement. Presque l'occasion inespérée pour certains acteurs politiques et militants engagés dans les actions de solidarité de sortir la grosse artillerie pour régler des comptes purement politiques avec le gouvernement, accusé de « monopoliser la solidarité », de verser dans une bureaucratie qui ne ferait que ralentir l'acheminement des dons vitaux, et qui viserait à couper le lien entre la diaspora et l'intérieur. Qui cherche vraiment à politiser cette action humanitaire ? Une politisation, du reste, inévitable ? Dans le tréfonds de ces actions de récolte de dons par la diaspora et leur distribution en Algérie existe une inimitié politique répulsive entre la plupart des organisateurs, en tant qu'organisation ou à titre particulier, de ces opérations à l'étranger, en France notamment, et le gouvernement algérien. Une vérité qui a éclaté au grand jour quand l'Ambassade d'Algérie en France s'est mêlée en aval de l'action humanitaire, en voulant organiser la distribution ou la répartition des dons sur toutes les régions en Algérie, alors que les concernés veulent agir en toute indépendance et faire prendre la direction qu'ils veulent à ces dons. Ce que d'aucuns ont vite considéré comme un blasphème. L'aide humanitaire déployée à partir de pays étrangers en faveur de populations en souffrance à cause du manque de moyens humains et matériels médicales, par des particuliers expatriés ou des associations et organisations, peut-elle échapper à l'arrivée au contrôle de l'Etat ?

L'indépendance des activités humanitaires, d'une manière globale, est devenue très difficile ces dernières années, en raison d'une immixtion claire de la politique dans tout le cours de ces opérations. Au départ et à l'arrivée de cette aide, la politique s'y mêle de près avec ses conditions de « soft power », un outil d'influence et d'orientation des relations internationales, devenu indissociable de la géopolitique actuelle et de l'acheminement de l'aide humanitaire. On aurait été d'une grande naïveté de croire que l'Etat algérien resterait à l'écart total de ces opérations humanitaires, spécialement quand elles donnent un effet spectaculaire.

A titre personnel, « s'il y a des gens qui ont les moyens d'acheter des concentrateurs, de les transporter eux-mêmes, et de les distribuer dans leurs villages ou dans leurs communes, qu'ils le fassent. L'État ne les en empêche pas », a clairement souligné l'ambassadeur d'Algérie à Paris. Jetant un discrédit sur certains qui veulent envoyer des concentrateurs vers une région bien précise, bien que le besoin se fait également sentir ailleurs.

Ces donateurs font-ils la différence entre la vie d'un citoyen dans une région et une autre du pays ? C'est plus scandaleux que ce qu'on cherche à dénoncer. Pour le gouvernement, ces dons de la diaspora algérienne viennent en appoint aux actions menées par l'Etat dans la lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19, et c'est à l'Etat de diriger l'ensemble de ces actions.

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