Voilà près de douze ans que les 4 stations de «Samasafia» ont été installées au centre-ville, à l’aéroport, Sidi Ammar et El-Bouni, sans que jamais au cours de ces dernières années, les prélèvements effectués n’aient déclenché l’intervention des institutions multisectorielles bien que le pic de pollution de l’air ait été plusieurs fois atteint, selon des spécialistes en la matière. Aujourd’hui, il semble que ces stations ne soient plus en service, faute de pièces de rechange et de spécialistes pour veiller sur le fonctionnement de ces installations acquises à coups de milliards par le ministère de l’environnement de l’époque, d’après les déclarations faites par le nouveau directeur de l’environnement qui compte se pencher sur ce problème très important dans la lutte contre la pollution atmosphérique dans la ville la plus polluée du pays après Arzew. Pourtant, lors de leur mise en service, la presse avait été informée du fait que des spécialistes avaient été formés à l’étranger pour assurer leur fonctionnement et leur entretien. Où sont-ils ? Notre interlocuteur, qui relève que ce problème « se situe au niveau de pratiquement toutes les stations « smasafia » du pays » hérite, il faut l’avouer d’une situation des plus lourdes dans le domaine de la protection de l’environnement avec tous les points noirs qui se sont accumulés au fil des années et qui n’ont jamais été pris sérieusement en compte par les responsables concernés. Même l’ANPEP n’a pas été en mesure d’activer dans ce domaine, ce qui a fait dire aux mauvaises langues qu’il s’agit en fait d’une association fantôme qui n’apparait que de temps à autre, pour un séminaire ou une réunion dans un des hôtels de la ville. En ce qui concerne « samasafia », tout au début de leur installation, des rapports de prélèvements avaient été adressés à la presse presque chaque jour pendant quelques mois, puis plus rien. Ces rapports, à en croire les chiffres qui y étaient mentionnés, laissaient penser qu’Annaba respirait l’air le plus pur de la région, au point où les plus réalistes les accusaient d’avoir été prélevés la nuit, quand la circulation automobile était au repos. Les dommages occasionnés sur à la santé des habitants par les émissions journalières de CO2 de plusieurs milliers de véhicules et les gaz industriels ne sont plus à prouver d’après les différentes études effectuées par les chercheurs de l’université Badji Mokhtar et tous les signaux d’alarme sont restés sans écho jusqu’à ce jour. « Nous allons étudier le problème pour restaurer ces installations et prendre les mesures adéquates en cas de pics de pollution, selon le protocole établi en la matière » assure le responsable de l’environnement. Un travail de longue haleine pour lequel il faudra du temps et de l’argent. Et il aura fallu attendre douze ans pour qu’enfin les choses rentrent dans la normalité, et pour lesquelles l’Etat avait versé des milliards partis en fumée…dans l’air vicié de la ville.
lestrepublicain - 20 octobre 2016 - Farida H.
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