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COVID-19. Attention, l’Algérie se dirige tout droit vers le scénario tunisien

Publié le 11/07/2021
COVID-19. Attention, l’Algérie se dirige tout droit vers le scénario tunisien
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L’Algérie se dirige tout droit vers le scénario tunisien, à savoir un effondrement progressif de son système de santé face à la 3e vague de nouvelles contaminations et hospitalisations des patients gravement atteints de COVID-19. Plusieurs sources médicales et hospitalières n’ont pas cessé depuis plus d’une semaine de tirer la sonnette d’alarme en contredisant les bilans officiels du ministère de la Santé qui relativisent la réalité de la situation épidémiologique du pays.

Au niveau des wilayas du centre du pays notamment Alger, Blida, Tipaza, Ain Defla ou même Béjaia et Tizi-Ouzou, les hôpitaux sont totalement saturés et les unités de COVID-19 n’ont plus aucune capacité d’offrir un lit en réanimation ou une simple place dans un service de soins intensifs. Des patients sont refoulés ou invités à prendre leur mal en patience en attendant qu’une place se libère hypothétiquement pour pouvoir les prendre en charge convenablement. De nombreux patients souffrant des formes les plus graves de la COVID-19 sont ainsi condamnés à rester chez eux en observant un confinement strict. Malheureusement, beaucoup de ces patients sont décédés à leur domicile. Ces victimes de l’épidémie ne sont pas comptabilisés par les services du ministère de la Santé qui continuent de communiquer des bilans totalement déconnectés des réalités de la situation sanitaire du pays.

Et pourtant, tous les professeurs et médecins spécialistes dressent un constat alarmant et tirent la sonnette d’alarme. Le professeur Réda Djidji, chef de service d’immunologie au CHU de Béni Messous, a reconnu publiquement que cette 3e vague est nettement plus contagieuse et meurtrière. De plus en plus de jeunes patients sont gravement atteints et se retrouvent admis en réanimation. D’autres patients fragiles ne résistent pas et décèdent au bout du 5e, voire le 6e jour de l’infection à la COVID-19. La faute au variant Delta qui fait des ravages dans plusieurs pays à travers le monde. Un variant qui circule activement en Algérie depuis au moins le mois de mai, mais les capacités très ridicules et dérisoires du séquençage du virus au niveau des laboratoires de l’Institut Pasteur d’Algérie empêchent les autorités sanitaires de cerner l’ampleur de la menace de l’épidémie avec précision.

De nombreux médecins algériens ont dévoilé cette vérité. Mais le pouvoir algérien a continué de l’ignorer, de l’occulter jusqu’à aujourd’hui samedi 10 juillet où le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a présidé une réunion des membres du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus consacrée à l’évaluation et à l’examen de la situation épidémiologique au cours de laquelle il a été décidé d’une réactivation « ferme » des mesures préventives et l’accélération de la cadence de vaccination, nous apprend un communiqué officielle de la présidence de la République.

Cette réunion intervient dans un contexte qui est devenu chaotique. Il n’était plus possible de poursuivre la fuite en avant et de continuer à relativiser le danger dans des communiqués creux et superficiels du ministère de la Santé.

Le nombre des morts a dépassé les 100 victimes à plusieurs reprises, attestent à Algérie Part plusieurs sources hospitalières. Les grands hôpitaux à Alger et Blida déplorent plusieurs dizaines de morts par jour. Rien qu’à l’hôpital de Mustapha Bacha, le plus grand CHU de tout le territoire national, chaque jour près de 10 morts sont déplorés au niveau de l’Unité COVID-19 de cet établissement hospitalier.

L’Algérie s’apprête donc à subir le scénario tunisien. Il faut être entièrement aveugle pour ne pas voir cette réalité qui se présente sous nos yeux. Mardi dernier, la Tunisie a enregistré 9 823 cas (dont 134 décès) en une journée, des chiffres jamais atteints depuis mars 2020, alors que le pays voit se propager les variants Alpha et Bêta. Le lendemain, mercredi, le ministère tunisien de la Santé a annoncé que 126 nouveaux décès et 8315 contaminations par le virus Corona ont été recensés. Si la 3e vague continue de maintenir sa dynamique actuelle, l’Algérie risque de déplorer des bilans aussi chaotiques qu’en Tunisie.

Et comme en Tunisie, l’Algérie fait les frais de ses ratages en matière de vaccination de sa population contre la COVID-19. Au total ont été recensés 473 229 cas de contamination au Covid-19, dont 15 861 décès, pour environ 12 millions d’habitants. Selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), 4,5 % de la population tunisienne a été vaccinée. Ce qui est loin, très loin des standards nécessaires et exigés pour une immunité collective contre l’épidémie de la COVID-19.

Quant à l’Algérie, les chiffres du CDC Afrique affirment que notre pays n’a même pas encore atteint le seuil du 1 % de la population vaccinée ! Une énorme déconfiture dans cette guerre sanitaire qui permet à l’épidémie et notamment au variant Delta de se propager encore rapidement à travers le territoire national en faisant encore et toujours des ravages au sein de la population contaminée.

Cinquante-deux pays africains ont acquis près de 70,4 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 jusqu’à présent, a fait savoir jeudi le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique). Le CDC Afrique, qui est une agence de l’Union africaine (UA) dédiée à la santé publique, a rapporté qu’environ 1,19% de la population africaine avait reçu une vaccination complète à ce jour.

Quelque 53,3 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 ont été administrées à ce jour, sur le total de 70,4 millions de doses acquises. Cinq pays, à savoir le Maroc, l’Egypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Algérie, ont acquis et administré le plus grand nombre de doses contre la COVID-19 à leurs populations respectives, selon cette agence. En Afrique du Nord, le Maroc a déjà administré 19,6 millions de doses de vaccin, ce qui représente une inoculatin de 24,9% de la population totale de ce pays, observe ce rapport.

L’Algérie est donc très en retard en matière de vaccination et si elle ne rattrape pas ce retard, elle ne va pas s’en sortir face au péril du variant Delta. Quelque quatre (4) millions de doses de vaccin contre la covid-19 devront être réceptionnées entre le 11 et 18 juillet en cours, a annoncé, mercredi dernier à Alger, le président du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, Pr. Abderrahmane Benbouzid.

S’exprimant en marge d’une rencontre ayant regroupé les directeurs des hôpitaux d’Alger et de la santé des wilayas de Blida, Tipasa, Boumerdès et Tizi Ouzou, Pr. Benbouzid a précisé que 1,6 million de doses seront réceptionnées le 11 juillet en cours et 400.000 autres le 18 du même mois, ainsi qu’un million de doses à la fin de ce mois, portant le nombre des doses à près de 4 millions de doses, ce qui élargira la campagne de vaccination de tous les citoyens. Le même responsable a appelé à élargir cette campagne dans les espaces publics, les mosquées, les établissements et les centres commerciaux pour juguler la chaîne de contamination et permettre un retour à la vie normale. Si ces mesures ne sont pas concrétisés sur le terrain dans les jours à venir, l’Algérie va énormément souffrir face à cette 3e vague. Elle devra s’inspirer du drame tunisien pour corriger rapidement ses faiblesses et ses insuffisances. Sinon, de nombreuses familles algériennes vont pleurer quotidiennement leurs morts…
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