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Peur au bout de la seringue

Publié le 07/12/2020
"Hasna YACOUB" 07/12/2020"Peur au bout de la seringue" Nécessaire campagne de sensibilisation pour convaincre les vaccino-sceptiques Peur au bout de la seringue Il y a certes les fake news et les théories du complot, mais il peut être légitime de douter d’un vaccin produit rapidement et sur lequel il n’existe pour le moment aucun recul. Une campagne d’information est nécessaire pour enrayer les rumeurs et rassurer les vaccino-sceptiques. Les algériens vont-ils accepter de se faire vacciner? Les deux task force installées par l'Algérie activent promptement pour choisir, commander et préparer la campagne de vaccination anti-coronavirus. Ce n'est plus qu'une question de quelques semaines avant que le vaccin ne soit autorisé et mis gratuitement à la disposition des citoyens, avec l'objectif des autorités d'atteindre une vaccination sur la base volontaire d'au moins 30 millions de personnes, soit 70% de la population. Une ambition jugée nécessaire à en croire les experts (certains épidémiologistes estiment ce taux à 33% si le taux de reproduction du virus est de 1,5%) pour bâtir une immunité de groupe suffisante qui permettrait de reprendre, en partie, le contrôle du virus. Mais est-ce que 30 millions d'Algériens vont accepter de se faire vacciner? Telle est la question qu'il faut se poser, à voir le scepticisme d'une frange de la population. Certains opposent des arguments de poids contre les vaccins dernièrement développés, estimant que «le processus a été trop rapide ce qui représente un danger». D'autres ont peur des effets secondaires ou préfèrent attendre que le vaccin démontre son efficacité. Et il y a même ceux qui, influencés par les réseaux sociaux et les fake news répandus sur le Net, épousent la théorie farfelue du complot. Ils estiment ainsi que le vaccin va permettre de surveiller ou de contrôler les individus grâce à des nano-puces sous-cutanées introduites à l'aide du vaccin, voire décimer une partie de la population mondiale. Certains restent convaincus que le futur vaccin va modifier génétiquement les humains. Des thèses conspirationnistes et de fausses idées face auxquelles il est impératif de lancer une campagne de sensibilisation et d'explication afin de mettre fin au doute et à la peur d'un nouveau vaccin. Une stratégie de communication efficiente pour enrayer les rumeurs et rassurer les vaccino-sceptiques s'avère nécessaire, car, faut-il le rappeler, l'Algérie a déjà eu à payer les frais d'un campagne anti-vaccination contre la rubéole et la rougeole, en 2017. Tout avait commencé en juillet 2016. Le ministère de la Santé avait lancé une campagne de vaccination qu'il arrêtera subitement à la suite du décès de deux nourrissons après leur vaccination au Pentavalent. La crainte qui a suivi ces deux décès a fait que les parents ont boudé, par la suite, la campagne 2017 de vaccination contre la rougeole et la rubéole dans les écoles. Même la vaccination contre la grippe saisonnière avait été boudée. Un an plus tard, le directeur de l'institut Pasteur d'Algérie de l'époque, a affirmé que les conséquences de cette réticence ont été lourdes. Lors du Hadj 2017, les morts recensés n'avaient malheureusement pas été vaccinés contre la grippe et une recrudescence des cas de décès à cause de la rougeole a été enregistrée. C'est dire que même si les résultats de l'enquête diligentée ont confirmé que la vaccination n'était pour rien dans le décès des nourrissons, le mal était fait. Les Algériens ont gardé dans leur inconscient le spectre du «vaccin tueur». Aujourd'hui et face à cette nouvelle pandémie, la donne est toute autre, certes, mais les appréhensions restent les mêmes. Malgré les nombreux décès enregistrés à cause du coronavirus, une réalité vécue par chaque famille algérienne, la peur de s'injecter un vaccin tout nouveau demeure entière. En fait, chaque citoyen sait, au fond de lui, que la vaccination n'a plus à prouver son efficacité, mais malgré cette certitude, il demeure angoissé. Il faut donc penser à le rassurer, en lui communiquant des informations fiables et des éclaircissements amples et complets. Expliquer à quoi sert ce vaccin, sa composition, ses caractéristiques, ses effets éventuels... Il s'agit de dire la vérité pour faire taire les mensonges et calmer ainsi les esprits. Il s'agit donc d'un travail de pédagogie de la part des pouvoirs publics, tout comme des scientifiques indispensables, afin de susciter davantage de confiance concernant l'efficacité et la sûreté du vaccin. Cependant, il ne faut pas non plus dénigrer les appréhensions des citoyens, car il peut être légitime de douter d'un vaccin produit rapidement et sur lequel il n'existe, pour le moment, aucun recul. Il semble donc nécessaire d'intégrer, dès maintenant, dans la stratégie de lutte contre l'épidémie, une campagne d'information pour expliquer les bénéfices de la vaccination, qui semblent bien plus supérieurs aux risques encourus.
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