Le souffle des vipères

Le souffle des vipères
par Abdou BENABBOU


Drôle d'argumentaire que celui prodigué toute honte bue par le roi du Maroc au cours de son dernier discours à l'adresse de son peuple et à l'opinion mondiale pour justifier sa position actuelle dans le concert du Maghreb. Il ne s'abrite plus derrière ses faux référents historiques pour expliquer sa spoliation du Sahara Occidental, mais il se cape maintenant sans gêne et sans retenue avec le butin que lui aurait accordé l'ancien président américain Trump en échange de son déculottage face à l'Etat sioniste. Il affirme sans détours que la bénédiction de l'inconsistant ancien locataire de la Maison Blanche lui suffit comme blanc-seing pour s'asseoir sur les règles et les lois internationales. Une telle désinvolture aux conséquences incommensurables pour l'ensemble du continent africain ne surprend pas de la part de la monarchie marocaine réputée pour ses approches souvent guidées par des mœurs contestables et reprochables.

Dans son dernier discours, en tentant une droiture des mots, il s'égare dans l'inconsistance de ses arguments en étalant des justifications et leurs contraires ne réussissant finalement qu'à prouver la densité de la forfaiture de la position du pouvoir marocain et laisser assurer à l'opinion internationale que la monarchie alaouite gardait toujours la nécessité de vendre son âme à n'importe quel diable. Affirmer d'un côté que le Maroc était disposé à s'en remettre aux recommandations des Nations unies et persister d'un autre à répéter qu'il s'en tient mordicus à garder la mainmise sur un pays étranger qui n'est pas le sien a le relent du souffle des vipères et la couleur des plus saugrenus des enfantillages.

De fait, des principes mal fagotés tissés de fil blanc on ne retient que la preuve d'un régime aux prises avec une panique manifeste face aux remous de plus en plus élargis du peuple marocain qui n'en peut plus.

Mal guidée et dangereusement aiguillonnée, la monarchie s'est lourdement trompée d'adresse en décidant de faire de l'Algérie son ennemi alors qu'une énorme bourrasque politique sociale se tisse en ce moment avec ardeur et dégâts au cœur du Maroc.