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La Nasa s'apprête à (re)décrocher la Lune
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LSA
PUBLIÉ 24-08-2022, 08:12
- Cinquante ans après le dernier vol
d'Apollo, l'heure est venue pour Artémis de prendre le relais: la fusée la plus
puissante du monde s'apprête à faire son baptême de l'air lundi depuis la
Floride, et à lancer du même coup le programme américain de retour sur la Lune.
Certes, il s'agit d'un vol test, sans équipage à bord. Mais pour la Nasa,
qui se prépare à ce décollage depuis plus d'une décennie, l'événement est
hautement symbolique. Il doit incarner l'avenir de l'agence spatiale, et
prouver qu'elle est toujours capable de rivaliser, notamment face aux ambitions
de la Chine ou de SpaceX.
Autour de Cap Canaveral, les hôtels affichent complet, avec entre 100.000
et 200.000 personnes attendues pour assister au spectacle, prévu à 08H33 heure
locale lundi.
Du haut de ses 98 mètres, l'engin orange et blanc trône déjà depuis une
semaine sur le pas de tir 39B du centre spatial Kennedy.
Depuis qu'il a été sorti, "vous pouvez sentir l'excitation, l'énergie est
montée d'un cran, c'est vraiment
palpable", a déclaré lors d'une conférence de
presse Janet Petro, la directrice du centre.
Le but de cette mission, baptisée Artémis 1, est de tester en conditions
réelles la fusée SLS (pour Space Launch System), et la capsule Orion à son
sommet, où prendront place les astronautes à l'avenir.
Pour cette fois, seuls des mannequins sont à bord, équipés de capteurs
permettant d'enregistrer vibrations et taux de radiations.
Des caméras embarquées permettront de suivre ce voyage de 42 jours au
total. Un selfie spectaculaire avec la Terre et la Lune en arrière-plan est au
programme.
Une fois en orbite, Orion fera une fois et demie le tour de la Lune
(distante de 380.000 km), en s'aventurant jusqu'à 64.000 km derrière elle, soit
plus loin que tout autre vaisseau spatial habitable jusqu'ici.
L'objectif principal est de tester son bouclier thermique, qui à son retour
dans l'atmosphère terrestre devra supporter une vitesse de près de 40.000 km/h,
et une température moitié aussi chaude que la surface du Soleil.
- "Incroyablement difficile" -
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Des milliers de personnes ont contribué à cette mission, à travers les 50
Etats américains et plusieurs pays européens.
Tous les férus d'espace sont désormais suspendus à la météo, qui peut
s'avérer capricieuse à cette période de l'année. Le décollage ne peut par
exemple pas avoir lieu sous la pluie. Lundi, la fenêtre de tir s'étend sur deux
heures, et des dates de repli sont prévues le 2 ou 5 septembre.
Mis à part ce facteur incontrôlable, tout est prêt: les responsables de la
Nasa ont donné leur feu vert au décollage après une ultime inspection détaillée.
Ce qui ne veut pas dire que tout se déroulera sans imprévus en vol, ont-ils
averti. "Nous faisons quelque chose d'incroyablement difficile, et cela
comporte des risques inhérents", a souligné Mike Sarafin, en charge de la
mission.
Malgré de nombreux tests préalables, les différents éléments de la capsule
et de la fusée (qui n'est pas réutilisable) voleront ensemble pour la première
fois. Ce qui pourrait réserver des surprises.
La Nasa a promis de pousser le véhicule jusqu'à ses limites. La mission se
poursuivra par exemple même si les panneaux solaires d'Orion ne se déploient
pas comme prévu - un risque qui ne serait pas pris avec un équipage.
Mais un échec complet resterait dévastateur, pour une fusée au budget
faramineux (4,1 milliards par lancement, selon un audit public) et en retard
(commandée par le Congrès américain en 2010, avec un décollage initialement
attendu pour 2017).
- Objectif Mars -
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Alors que le programme Apollo n'avait permis qu'à des hommes blancs de
marcher sur la Lune, le programme Artémis compte lui y envoyer la première
femme et la première personne de couleur.
Après cette première mission, Artémis 2 emportera des astronautes jusqu'en
orbite autour de la Lune, sans y atterrir. Cet honneur sera réservé à
l'équipage d'Artémis 3, prévue au plus tôt en 2025.
Mais pourquoi, au juste, refaire ce qui a déjà été fait?
Cette fois, la Lune ne sera en réalité qu'un tremplin vers Mars.
Contrairement aux missions ponctuelles d'Apollo, le but d'Artémis est
d'établir une présence humaine durable sur la Lune, avec la construction d'une
station spatiale en orbite autour d'elle (Gateway), et une base à la surface.
Toutes les technologies nécessaires pour envoyer des humains sur la planète
rouge doivent y être testées. Et Gateway servira de point d'étape et de
ravitaillement avant ce long voyage de plusieurs mois minimum.
"Je crois que (le programme Artémis) inspirera encore davantage que ne l'a
fait Apollo", a déclaré Bob Cabana, ancien astronaute aujourd'hui
administrateur associé à la Nasa. "Cela va être absolument extraordinaire."
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LSA
PUBLIÉ 24-08-2022, 08:12
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lune! guerre! pétrole! gaz! blé!...