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Les «hommes d'occasion» par El-Houari Dilmi

Publié le 06/09/2022
Les «hommes d'occasion» par El-Houari Dilmi Il faut croire que les « hommes d'occasion » existent aussi. Ils sont parmi nous, sévissant en toute impunité partout où ils passent. Les «hommes d'occasion», tel un sphinx, ressuscitent de leurs cendres pour semer le désordre sur terre, et rendre la vie de leurs prochains la plus pénible possible. Un « homme d'occasion » peut même vous serrer la main avant de vous loger deux bastos dans le dos. Nés pour freiner tout ce qui avance, un «homme d'occasion », ça n'aime pas le mouvement mais le surplace, la marche arrière et le statut quo comme disent les politiciens. Un «homme d'occasion» adore l'odeur du papier au point qu'il peut vous demander jusqu'à deux kilos de paperasse juste pour prouver que… vous êtes bien vivant ! Enguenillé dans un burnous délavé, «l'homme d'occasion» sort dans la rue par une nuit «enluminée» pour placarder un dazibao sur un mur décati de la salle de prière du coin. Sur le journal mural, «l'homme d'occasion» écrira à l'adresse de ses congénères fantomatiques un message plus troublant que cabalistique : «Chers patriotes, pour sauver ma descendance d'une malédiction annoncée, moi ‘l'homme d'occasion', j'ai décidé de faire œuvre de salubrité publique en transformant ma fortune malodorante en oseille aseptisée de vos postillons arsenicaux. Pour cela, j'ai dû consulter un médium manchot et au pied bot, seul capable de lire de par-derrière mes pensées enfouies dans le revers de mon burnous en faux blanc immaculé. Partant du demi-principe ‘métaphysique' qu'un bien plus ou moins mal acquis peut profiter un jour qui viendra peut-être, j'ai dû faire amende honorable en me résolvant à cacher mon oseille malodorante quelque part sous votre immense terre en friche. Au premier qui mettra le grappin dessus, je promets ripailles éternelles, bombance sans fin, avec à la clef une surcharge pondérable digne d'un animal antédiluvien. Ma dernière volonté sera cependant celle de vous demander de m'enterrer, mon jour dernier arrivé, avec un billet de banque en devises… très fortes… En contrepartie, moi ‘l'homme d'occasion', l''équanime' inaccompli, pour laver au karcher ma conscience souillée jusqu'à la moelle, je prierai, par-delà la vie, pour le salut de vos âmes grugées». L'histoire non écrite dira, par la suite, que son jour dernier arrivé, «l'homme d'occasion» sera finalement retrouvé inhumé en position debout, la tête à ras du sol, avec un douro érodé en guise de piercing nasal et un vieux billet dépareillé enfoncé dans la bouche jusqu'à la luette...
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Les «hommes d'occasion»
par El-Houari Dilmi


Il faut croire que les « hommes d'occasion » existent aussi. Ils sont parmi nous, sévissant en toute impunité partout où ils passent. Les «hommes d'occasion», tel un sphinx, ressuscitent de leurs cendres pour semer le désordre sur terre, et rendre la vie de leurs prochains la plus pénible possible. Un « homme d'occasion » peut même vous serrer la main avant de vous loger deux bastos dans le dos.

Nés pour freiner tout ce qui avance, un «homme d'occasion », ça n'aime pas le mouvement mais le surplace, la marche arrière et le statut quo comme disent les politiciens. Un «homme d'occasion» adore l'odeur du papier au point qu'il peut vous demander jusqu'à deux kilos de paperasse juste pour prouver que… vous êtes bien vivant ! Enguenillé dans un burnous délavé, «l'homme d'occasion» sort dans la rue par une nuit «enluminée» pour placarder un dazibao sur un mur décati de la salle de prière du coin. Sur le journal mural, «l'homme d'occasion» écrira à l'adresse de ses congénères fantomatiques un message plus troublant que cabalistique : «Chers patriotes, pour sauver ma descendance d'une malédiction annoncée, moi ‘l'homme d'occasion', j'ai décidé de faire œuvre de salubrité publique en transformant ma fortune malodorante en oseille aseptisée de vos postillons arsenicaux. Pour cela, j'ai dû consulter un médium manchot et au pied bot, seul capable de lire de par-derrière mes pensées enfouies dans le revers de mon burnous en faux blanc immaculé. Partant du demi-principe ‘métaphysique' qu'un bien plus ou moins mal acquis peut profiter un jour qui viendra peut-être, j'ai dû faire amende honorable en me résolvant à cacher mon oseille malodorante quelque part sous votre immense terre en friche.

Au premier qui mettra le grappin dessus, je promets ripailles éternelles, bombance sans fin, avec à la clef une surcharge pondérable digne d'un animal antédiluvien.

Ma dernière volonté sera cependant celle de vous demander de m'enterrer, mon jour dernier arrivé, avec un billet de banque en devises… très fortes… En contrepartie, moi ‘l'homme d'occasion', l''équanime' inaccompli, pour laver au karcher ma conscience souillée jusqu'à la moelle, je prierai, par-delà la vie, pour le salut de vos âmes grugées». L'histoire non écrite dira, par la suite, que son jour dernier arrivé, «l'homme d'occasion» sera finalement retrouvé inhumé en position debout, la tête à ras du sol, avec un douro érodé en guise de piercing nasal et un vieux billet dépareillé enfoncé dans la bouche jusqu'à la luette...


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