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Travail des enfants en été : Un phénomène social qui prend de l’ampleur En période de vacances scolaires, et

Publié le 19/08/2023
Travail des enfants en été : Un phénomène social qui prend de l’ampleur En période de vacances scolaires, et surtout en été, beaucoup d’enfants issus de familles pauvres et à revenu moyen se mettent en quête de travail pour aider à subvenir à leurs besoins. Ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur dans la wilaya de Chlef. De notre correspondant à Chlef : Adil Messaoudi Les différents métiers exercés par ces enfants varient en fonction de la spécificité de la région, les uns proposent aux passants différents produits, bouteille d’eau, mouchoirs en papier, chewing-gum, etc. D’autres vendent du chocolat, des grains de tournesol et gaufrettes. Ces derniers, on les rencontre le plus souvent à bord des bus des stations du transport urbain, profitant des quelques minutes d’arrêt pour tenter de vendre quelque chose. Entre les uns et les autres, il y a ceux qui sillonnent les plages, vendant des beignets, des glaces, des sandwichs et autres produits, qui leur permettent de constituer un petit budget scolaire. D’autres enfants plus ou moins âgés, préfèrent se déplacer de quartier en quartier et de cité en cité, vendant des œufs, la sardine, des figues de barbarie ‘‘kermous enssara’’ et même des légumes et fruits de saison, sur une charrette. Ils sont des centaines à vivre cette situation, Amine en est un exemple, un garçon de dix-sept ans. Rencontré au niveau de la station de bus 5-Juillet-1962 située à Hay El Houria en train de vendre des jouets d’enfants. Il nous raconte son histoire comme un adulte : «Je suis l´aîné d´une famille pauvre composée de trois enfants, en plus de mes parents. Mon père était maçon et il y a un peu plus d´une année, il a eu un accident de travail, et maintenant il ne peut plus travailler à cause d’une blessure au niveau du bassin. Depuis, j´ai abandonné l´école, l´année passée, à quelques mois seulement des examens, car nous n’avions rien à manger, et les factures d’eau et d’électricité ont commencé à s’accumuler.» Il poursuit son récit : «Je ne voudrais pas que mes petits frères abandonnent leurs études pour autre chose. Moi, j´ai toujours rêvé de devenir joueur de football, comme Mahrez». Pour lui, ce genre de commerce, ou autre activité, va lui permettre de gagner un peu d’argent afin de faire face aux dépenses scolaires de ses deux frères, surtout pour pouvoir payer le traitement et les médicaments de son père. A quelques encablures de là, au milieu du marché d’el Firem, des fillettes dont l’âge varie entre huit et douze ans, mal habillées et portant des couffins. Ces enfants arrêtent les automobilistes pour leur vendre Khobz el Arab et El Hamda (pain de campagne) ou encore des m´hadjeb. Nombreux sont les passagers qui s´arrêtent pour acheter. Il est déjà 12h00 et la canicule est suffocante. Fatima-Zahra, une petite fille brune de douze ans nous dira : «Il est déjà tard et voyez-vous, les automobilistes commencent à se faire rares. Je ne peux pas rentrer à la maison sans avoir vendu tous les pains» avance-t-elle avant d’entamer sa situation sociale : «Nous sommes cinq enfants. Mon père est un chibani, son état de santé ne lui permet pas de travailler, même pas de sortir de la maison. Je suis la fille aînée, j’ai deux frères scolarisés, les deux autres sont trisomiques, c’est ma mère qui prépare “El Kessra” (le pain), et c’est moi qui doit les vendre comme vous-voyez», raconte-t-elle. Autres lieux, autres exemples, Mohamed, un enfant de 16 ans , il travaille en qualité de serveur dans un café-gargote. Ce dernier nous a raconté son destin de petit enfant perdu dans le monde ignoble des adultes, écoutons-le : «Je ne vais plus à l´école depuis deux années. Depuis la mort de ma mère. Mon frère travaille quelque part, comme portefaix dans les marchés de gros je crois. Quant à moi, faute de mieux, j´ai atterri dans cet endroit. Je sers aux clients, j´essuie les tables et je lave la vaisselle.» Contacté par nos soins, A. L., avocat es-qualité et membre à l’organisation de défense des droits de l’homme, estime que «ce phénomène à haut risque prend des proportions tellement alarmantes que tout le monde (associations, justice, parents, autorités publiques) devrait œuvrer pour l´éradiquer définitivement», avant d’ajouter qu’«il n´est pas normal qu´un mineur travaille au lieu d´être à l´école. Il faut dénoncer cette situation grave. La place d´un enfant est à l´école où il aura à s´instruire et à se former pour pouvoir affronter l´avenir et le domaine professionnel sereinement». Quant à Mme S.A.K, assistante sociale, elle dira : «Le travail des enfants compte aujourd’hui parmi les problèmes socio-psychologiques qui affectent le plus notre société. Il est bien clair que la situation actuelle des enfants exploités est loin de répondre aux standards de protection légale, car la gravité de cette situation est illustrée sur les autoroutes. Ce fléau met en difficulté la santé morale et la sécurité physique des enfants.» A. M.
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Travail des enfants en été : Un phénomène social qui prend de l’ampleur

En période de vacances scolaires, et surtout en été, beaucoup d’enfants issus de familles pauvres et à revenu moyen se mettent en quête de travail pour aider à subvenir à leurs besoins. Ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur dans la wilaya de Chlef.

De notre correspondant à Chlef : Adil Messaoudi

Les différents métiers exercés par ces enfants varient en fonction de la spécificité de la région, les uns proposent aux passants différents produits, bouteille d’eau, mouchoirs en papier, chewing-gum, etc. D’autres vendent du chocolat, des grains de tournesol et gaufrettes. Ces derniers, on les rencontre le plus souvent à bord des bus des stations du transport urbain, profitant des quelques minutes d’arrêt pour tenter de vendre quelque chose. Entre les uns et les autres, il y a ceux qui sillonnent les plages, vendant des beignets, des glaces, des sandwichs et autres produits, qui leur permettent de constituer un petit budget scolaire.
D’autres enfants plus ou moins âgés, préfèrent se déplacer de quartier en quartier et de cité en cité, vendant des œufs, la sardine, des figues de barbarie ‘‘kermous enssara’’ et même des légumes et fruits de saison, sur une charrette. Ils sont des centaines à vivre cette situation, Amine en est un exemple, un garçon de dix-sept ans. Rencontré au niveau de la station de bus 5-Juillet-1962 située à Hay El Houria en train de vendre des jouets d’enfants. Il nous raconte son histoire comme un adulte : «Je suis l´aîné d´une famille pauvre composée de trois enfants, en plus de mes parents. Mon père était maçon et il y a un peu plus d´une année, il a eu un accident de travail, et maintenant il ne peut plus travailler à cause d’une blessure au niveau du bassin. Depuis, j´ai abandonné l´école, l´année passée, à quelques mois seulement des examens, car nous n’avions rien à manger, et les factures d’eau et d’électricité ont commencé à s’accumuler.» Il poursuit son récit : «Je ne voudrais pas que mes petits frères abandonnent leurs études pour autre chose. Moi, j´ai toujours rêvé de devenir joueur de football, comme Mahrez». Pour lui, ce genre de commerce, ou autre activité, va lui permettre de gagner un peu d’argent afin de faire face aux dépenses scolaires de ses deux frères, surtout pour pouvoir payer le traitement et les médicaments de son père.
A quelques encablures de là, au milieu du marché d’el Firem, des fillettes dont l’âge varie entre huit et douze ans, mal habillées et portant des couffins. Ces enfants arrêtent les automobilistes pour leur vendre Khobz el Arab et El Hamda (pain de campagne) ou encore des m´hadjeb. Nombreux sont les passagers qui s´arrêtent pour acheter.
Il est déjà 12h00 et la canicule est suffocante. Fatima-Zahra, une petite fille brune de douze ans nous dira : «Il est déjà tard et voyez-vous, les automobilistes commencent à se faire rares. Je ne peux pas rentrer à la maison sans avoir vendu tous les pains» avance-t-elle avant d’entamer sa situation sociale : «Nous sommes cinq enfants. Mon père est un chibani, son état de santé ne lui permet pas de travailler, même pas de sortir de la maison. Je suis la fille aînée, j’ai deux frères scolarisés, les deux autres sont trisomiques, c’est ma mère qui prépare “El Kessra” (le pain), et c’est moi qui doit les vendre comme vous-voyez», raconte-t-elle. Autres lieux, autres exemples, Mohamed, un enfant de 16 ans , il travaille en qualité de serveur dans un café-gargote.
Ce dernier nous a raconté son destin de petit enfant perdu dans le monde ignoble des adultes, écoutons-le : «Je ne vais plus à l´école depuis deux années. Depuis la mort de ma mère. Mon frère travaille quelque part, comme portefaix dans les marchés de gros je crois. Quant à moi, faute de mieux, j´ai atterri dans cet endroit. Je sers aux clients, j´essuie les tables et je lave la vaisselle.»
Contacté par nos soins, A. L., avocat es-qualité et membre à l’organisation de défense des droits de l’homme, estime que «ce phénomène à haut risque prend des proportions tellement alarmantes que tout le monde (associations, justice, parents, autorités publiques) devrait œuvrer pour l´éradiquer définitivement», avant d’ajouter qu’«il n´est pas normal qu´un mineur travaille au lieu d´être à l´école. Il faut dénoncer cette situation grave. La place d´un enfant est à l´école où il aura à s´instruire et à se former pour pouvoir affronter l´avenir et le domaine professionnel sereinement».
Quant à Mme S.A.K, assistante sociale, elle dira : «Le travail des enfants compte aujourd’hui parmi les problèmes socio-psychologiques qui affectent le plus notre société. Il est bien clair que la situation actuelle des enfants exploités est loin de répondre aux standards de protection légale, car la gravité de cette situation est illustrée sur les autoroutes. Ce fléau met en difficulté la santé morale et la sécurité physique des enfants.»
A. M.
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