La cité d’El Fakharine doit son nom aux anciennes poteries qui s’y trouvaient. Seule celle de la famille Amara existe toujours, héritée de père en fils depuis plusieurs décennies, quand Annaba se limitait au Pont Blanc à l’ouest. L’usine des Amara, dont les regrettés Brahim et Abdelkrim, personnes très estimées à Bône, faisaient marcher en amenant l’argile et le bois servant à alimenter le four, par des charrettes, était en bordure de vergers, exactement des orangeraies immenses qui s’étendaient de la cité du Ruisseau d’or (Oued Eddeheb) jusqu’au cimetière de Bouhdid. Métier traditionnel, mais combien fatigant. Avec l’avènement de matériel sophistiqué, la poterie a vu plusieurs générations s’installer sur le tour qu’on fait tourner à la force des jambes tout en confectionnant ce qui viendra plus tard trôner dans votre cuisine ou entre les mains d’un musicien. Car les Hadj Ali et Redjem ainsi que leurs enfants et petits enfants ont toujours vécu dans la création d’objets merveilleux et surtout d’ustensiles de cuisine telles les marmites en argiles, si chères aux ménagères qui veulent mijoter de bons plats. Ainsi les « âmaras » ou marmites en argile n’ont jamais été égalées par celles en aluminium ni métal recouvert d’émail. La bonne Chorba (Jari) du Ramadhan ne sera jamais plus réussie que dans une bonne vieille « âmara ». Les bibelots, les chandeliers, les couscoussiers et autres derboukas noires avec des peaux séchées de mouton, de poissons ou de chacal avaient fait le bonheur de beaucoup d’orchestres. Car cet instrument est indispensable quand il s’agit de musique chaâbie ou de malouf. De plus, les membres de cette famille purement bônoise n’ont jamais abandonné ce métier noble faisant partie du patrimoine national ; des prix ont été récoltées à maintes reprises au cours d’expositions nationales et internationales où les visiteurs avaient pu priser la poterie annabie qui n’a rien à envier à celle de nos voisins, les Tunisiens. Dans le temps, El Fakharine produisait même des « Khabiates » ou « Aâbar », un grand récipient qui servait de réservoir familial d’eau potable. El Hadj Ali Amara le doyen de la famille est également un maître incontesté du yoga, comme il a été dans le temps un très bon acteur de théâtre, préférant les rôles où il jouait celui de sultâns ou d’importants personnages. « Djeha oual Aâsa » du regretté H’Sen Derdour a par ailleurs été la pièce qu’il avait le plus appréciée. Devenue une institution, l’usine des Fakharine reçoit des stagiaires venus des pays européens à titre gracieux, comme elle est visitée à longueur d’année par les scolaires qui arrivent à modeler des objets comme seuls peuvent en créer des enfants.
lestrepublicain - 22 Juin 2014 - Ahmed Chabi
Les Commentaires
On a pleuré de joie, MERCI HALILO.
El-hadj farina va s'en mordre les doigts!.
On a tellement dit sur l'équipe Belge et de leur buteur Eden Hazard...à tel point que Vahid n'a pas dormi la veille du match...il le dit lui même...on craignait cette équipe...d'où notre jeux défensif...alors qu'on avait largement un potentiel de joueurs de niveau international...maintenant ce match nous servira d'exemple pour l'avenir et de ne plus avoir cette crainte car nous avons une excellente équipe qui pourra encore le prouver.