Le mois de carême vient de commencer. Et qui dit Ramadhan dit esprit de partage, de solidarité. Depuis hier, et sous l’égide de l’artiste bien connu sur la scène bônoise Abdelhak Benmarouf, en coordination avec des oulémas, des imams, des médecins et des universitaires, l’opération ramadhanesque intitulée « Ya Abi, ya rahambouk, djibili Djeddi lelf’tour » est lancée et s’étendra jusqu’à la fin du mois de jeûne. Son principe réside en l’idée d’inviter pour le f’tour une personne âgée, proche ou lointaine. Le but de cette opération, a rappelé Abdelhak Benmarouf, consiste à rappeler aux jeunes enfants tout le respect et la considération envers les personnes âgées. « Il fut un temps où nos grand-pères étaient respectés, vénérés même, a-t-il expliqué. De nos jours, et ce, contrairement à nos valeurs ancestrales, beaucoup de personnes âgées se retrouvent quasiment abandonnées dans des maisons de retraite. La faute à qui ? La faute à un modèle de société où l’individualisme fait figure d’exemple à suivre ». Cette opération s’inscrit dans la même lignée que celle qu’il avait déjà initiée l’année dernière, toujours à l’occasion du mois sacré, « Papa, ramène-moi au théâtre ». Mais il y a également quelque chose en plus, puisque, à travers l’opération « Ya Abi, ya rahambouk, djibili Djeddi lelf’tour », puisqu’une association a été faite entre le « Djeddi », c’est-à-dire le grand-père, et le « Sidi », l’instituteur, le maître d’école d’autrefois, celui qui a appris la première lettre à de nombreux adultes, il y a de cela, de nombreuses années. C’est d’ailleurs dans cette optique, que Abdelhak Benmarouf souhaite que les enfants de tous âges découvrent ces personnes qui, maintenant, sont au crépuscule de leur vie, mais qui, selon l’artiste, ne méritent en aucune façon de sombrer dans l’oubli. Une fois de plus, Annaba se distingue par une action qui se veut non seulement d’envergure locale, mais aussi et surtout nationale, puisqu’elle concerne tout le pays. « Ya Abi, ya rahambouk, djibili Djeddi lelf’tour » sera programmée un peu partout jusqu’à la fin du mois de carême. Les initiateurs de l’opération souhaitent que foyer ait au moins une personne âgée pour le f’tour. « Le mois de ramadan n’est pas le mois de la solitude, mais le mois du partage et surtout de la convivialité », a conclu Abdelhak Benmarouf.
lestrepublicain - 30 Juin 2014 - Lakhdar Habib
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