Malgré un prix relativement abordable, le médicament générique n’arrive toujours pas à s’imposer sur le marché pharmaceutique algérien. Une question qui suscite beaucoup de réactions chez les malades. On a pu approcher une grande pharmacie au centre de Annaba où une pharmacienne nous explique que les malades doutent à tous les coups de l’efficacité du générique. Cette méfiance se traduit par des expressions et des questionnements familiers, «Est-ce vraiment le même médicament ?», «Donnez-moi le vrai, je suis prêt à payer!» ou encore «je préfère ma marque habituelle». Et ce, malgré que le pharmacien essaye de convaincre le patient à opter pour ce type de médicament. En tant que professionnel du médicament, le pharmacien a le droit de substituer un princeps par un générique à la faveur de l’article 147 de déontologie médicale. La pharmacienne nous confirme que le Laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) procède au contrôle du générique qui est soumis à des études de bioéquivalence qui sont exigées par les instances internationales. Ainsi, le LNCPP évalue l’étude de bioéquivalence effectuée par le fabricant du produit et ensuite la valide avant de mettre sur le marché le médicament générique. Sur cette question les citoyens n’arrivent toujours pas à faire confiance aux médicaments génériques, un citoyen atteint d’une maladie chronique nous confie que « pour moi le générique n’est pas aussi efficace que les princeps» un autre qui demandait un traitement d’appoint contre la fièvre, a lui aussi choisi des médicaments d’origine, en dépit de leurs prix élevés, expliquant qu’il avait déjà utilisé des génériques mais a constaté qu’ils guérissaient «moins vite que les princeps». Un manque de confiance qui se traduit par l’absence d’une cellule qui pourrait informer les malades quant à l’efficacité de ces médicaments notamment les médecins qui ont un rôle très important afin d’essayer de rassurer les patients, et cela en expliquant le processus par lequel passe ce médicament avant sa commercialisation. Certains médecins hésitent même à prescrire le générique et conseillent les malades d’acheter les princeps. Face à ce genre de situation, le citoyen reste sceptique.
lestrepublicain - 19 janvier 2015 - S. Boumaiza
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