Se dirige-t-on vers une gestion algérienne totale du complexe sidérurgique d’El-Hadjar ? Tout porte à le croire si l’idée venait à faire consensus chez les responsables en charge de la gestion de ce dossier. En effet, des experts et autres observateurs de la question économique considèrent que le complexe d’El-Hadjar renaitrait de ses cendres «s’il venait à être géré par des compétences algériennes à 100% ».
C’est le cas de Réda Amrani qui a déclaré à Radio FM Maghreb Emergent que le «complexe sidérurgique d’El-Hadjar est victime d’un « gâchis » et d’une «régression catastrophique » et que les investissements prévus dans le dernier plan de redressement de l’entreprise ne parviendront pas à remettre en selle». Selon lui, «le plan annoncé, en dépit des moyens financiers mobilisés, n’est pas à la mesure des potentialités du site qui a besoin d’une « nouvelle configuration technologique et industrielle ». «Ce qu’il faut pour El-Hadjar, qui dispose encore d’atouts considérables avec un site privilégié, de nombreux équipements, des voies ferrées et un collectif de travailleurs avec plus de 50 années d’expérience, un management algérien, un Conseil d’Administration compétent et un changement de plan stratégique ». Les nouvelles orientations préconisées par l’expert algérien consistent, ajoute la même source à «freiner l’investissement dans la filière produits longs et venir le plus rapidement possible à la filière réduction directe et sidérurgie compacte». Des options qui doivent « fixer pour objectif au complexe d’El Hadjar de produire 5 millions de tonnes de produits sidérurgiques à haute valeur ajoutée et pas du rond à béton ». Récemment, le directeur général du groupe Sider, Ahmed Belabbès avait indiqué, que la production d’acier du complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba), qui était de 1 million de tonnes au départ a chuté à 600.000 tonnes, « jusqu’à se situer, aujourd’hui, à 300.000 tonnes », contre une demande nationale des seuls ronds à bétons et fils pour machines, d’environ 4 millions de tonnes. S’exprimant sur les ondes de radio nationale, il a assuré que l’un des hauts fourneaux, à l’arrêt depuis juin dernier, va connaître un redémarrage incessant allant jusqu’à préciser que celui-ci va commencer à produire d’ici une semaine » de l’acier à partir duquel seront fabriqués d’autres produits finis. S’agissant de la révision, la réfection et la modernisation complète de cet outil, elle est prévue pour octobre 2015, selon les précisions fournies par le même responsable. Abordant le volet de la maintenance dudit complexe, Belabbès a reconnu qu’il n’a pas bénéficié de ce genre d’opération depuis 2007 en raison de la situation financière difficile de la société qui en assure la gestion. Concernant les investissements du repreneur de l’usine (Arcelormittal), il a annoncé que le programme de développement et de modernisation de 1,5 milliard de dollars retenu pour le complexe d’El Hadjar prévoit de faire passer la capacité de production de celui-ci à 2,2 millions de tonnes/an.
lestrepublicain - 08 mars 2015 - K.T
Les Commentaires