« Nous avons de l’expérience et beaucoup d’idées à développer, mais les autres acteurs du tourisme ne suivent pas, on ne nous écoute pas ». Telles étaient les remarques émises il y a deux jours par les chefs d’agences touristiques au micro d’Annaba FM à l’occasion d’une manifestation sur le sujet, et qui avait réuni plusieurs responsables du secteur. Les plus gros problèmes dont souffre cette corporation qui ne demande qu’à aller de l’avant pour faire de la ville le pôle touristique incontournable de l’Est du pays n’ont pas changé depuis des décennies malgré toutes les réunions et les recommandations prises sur le sujet. Pas assez d’hôtels, tarifs trop élevés par ceux en place ainsi que tout ce qui se rapporte à la restauration, très peu ou pas d’initiatives pour faire connaitre la région qui recèle, comme l’a souligné une professionnelle, « de fabuleux trésors naturels » sans parler des vestiges historiques « qui doivent être restaurés, faire l’objet de campagnes de publicité pour être connus du public à l’échelle nationale pour une première étape, et des loisirs diversifiés et de qualité. » Autant de possibilités où la commune aurait sa part de profit et qui sont ignorées par manque d’initiative, d’imagination, de volonté de sortir de l’ornière dans laquelle patauge un secteur aux « potentialités « extraordinaires » selon un autre chef d’agence. A entendre les suggestions des uns et des autres, on sent l’impatience des représentants de cette corporation à « faire comme ou mieux » que les pays voisins étant donné les possibilités en place restées en friche. «Le plus clair de notre travail se limite aux voyages à l’étranger « alors que nous aimerions être le trait d’union entre les étrangers et notre région, à la faire connaitre avec ses richesses naturelles, les possibilités qu’elle pourrait offrir ». Encore un vœu pieux ou cette fois les choses vont, ou doivent changer ? Conscients de l’énorme retard accumulé dans ce domaine, ces professionnels demandent la tenue de concertations élargies à tous les secteurs ayant un rapport avec le tourisme. Pour un travail de longue haleine qui nécessite avant tout un réel « changement de mentalités, une volonté politique » et une ferme résistance « aux pressions négatives qui ont miné le secteur jusqu’ici ». L’augmentation, si timide soit-elle du nombre de touristes qui ont visité Annaba cette saison, aurait-elle fait entrevoir aux responsables du secteur les possibilités énormes qui pourraient enfin faire de la wilaya une région touristique par excellence ?
lestrepublicain - 09 octobre 2016 - Farida H.
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