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"Algérie: décès du puissant chef d'état-major de l'armée, le général Gaïd Salah"

Publié le 23/12/2019
"Toutes les News du Monde"23/12/2019 "Algérie: décès du puissant chef d'état-major de l'armée, le général Gaïd Salah AFP, publié le lundi 23 décembre 2019 à 18h35 Le très puissant chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, qui a dirigé de fait l'Algérie après la démission forcée en avril du président Bouteflika, est décédé lundi d'une crise cardiaque, quatre jours à peine après l'investiture du nouveau chef de l'Etat. Comme un symbole, sa dernière apparition publique remontait au 19 décembre, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, élu une semaine plus tôt lors d'un scrutin que ce militaire de 79 ans avait imposé malgré l'opposition du mouvement populaire de contestation qui agite l'Algérie, le Hirak. A cette occasion, M. Tebboune avait élevé le président par intérim Abdelkader Bensalah mais aussi le général Gaïd Salah à la dignité de "Sadr" dans l'Ordre national du Mérite, traditionnellement réservé aux chefs de l'Etat. Après avoir arraché en avril la démission du président Bouteflika, confronté à un mouvement populaire massif de contestation du régime, le général avait monopolisé la parole politique, apparaissant comme l'homme fort de fait de l'Algérie, face à un pouvoir civil intérimaire muet. Visage du haut commandement militaire --pilier depuis l'indépendance en 1962 d'un régime algérien caractérisé par son opacité--, il a durant plus de 8 mois "suggéré" la marche à suivre au gouvernement, et tour à tour félicité ou mis en garde la contestation. - Combattants de l'indépendance - "Le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l'armée, est mort lundi matin", a annoncé en matinée la télévision nationale Algérie 3, lisant un communiqué de la présidence. Selon ce communiqué, publié ensuite par l'agence de presse officielle APS, le général Gaïd Salah est décédé à 06H00 (05H00 GMT) "des suites d'un arrêt cardiaque à son domicile avant d'être transféré à l'Hôpital central de l'Armée d'Aïn Naadja". "C'est là une douloureuse et tragique épreuve pour l'Algérie" qui "perd, en cette douloureuse circonstance, l'un de ses vaillants héros", indique la présidence, annonçant trois jours de deuil national. Depuis cette annonce, la télévision nationale alterne flashes spéciaux et images d'archives du défunt sur fond musical. Le coin de l'écran est barré de noir, avec en incrustation une photo du général Gaïd Salah faisant un salut militaire. Né le 13 janvier 1940, engagé, selon sa biographie officielle, dès l'âge de 17 ans au sein de l'Armée de libération nationale (ALN) combattant le pouvoir colonial français, Ahmed Gaïd Salah était l'un des derniers représentants au sein du pouvoir des anciens combattants de la Guerre d'indépendance. Un passé dont les dirigeants algériens ont longtemps tiré leur légitimité. M. Tebboune, 74 ans, est, lui, le premier président algérien à n'être pas issu des rangs de ces anciens combattants. "Chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense", le chef de l'Etat a chargé le général Saïd Chengriha, commandant des Forces terrestres, d'assurer l'intérim du chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP). Le général Chengriha, 74 ans, est à la tête des Forces terrestres depuis septembre 2018, à la faveur d'un vaste remaniement dans la haute hiérarchie militaire et sécuritaire. - "Coups de sang" - Les généraux Gaïd Salah et Chengriha "ont des profils similaires", tous deux issus des Aurès, région du nord-est de l'Algérie et terre de tribus chaouis (minorité berbérophone), souligne Moussaab Hammoudi, chercheur de l'Ecole des Hautes études en Sciences sociales (EHESS) de Paris. Le général Chengriha "était déjà pressenti pour remplacer le général Gaïd Salah", poursuit M. Hammoudi, qui rappelle qu'en Algérie, le chef des Forces terrestres succède traditionnellement au chef d'état-major. Selon lui, le général Chengriha "n'a pas les coups de sang de Gaïd Salah et est un peu plus posé". Difficile de savoir si le décès soudain du général Gaïd Salah aura une influence sur l'installation au pouvoir et la marge de manoeuvre du président Tebboune, réputé proche du défunt. "Il va falloir attendre les premiers pas des uns et des autres", selon M. Hammoudi. "Beaucoup de scénarios sont possible, mais tout sera fait pour qu'en apparence tout apparaisse normal", poursuit-il, car "le principal souci du haut commandement militaire est de maintenir la façade civile". Nommé chef d'état-major de l'armée en 2004 par le président Bouteflika, le général Gaïd Salah détient le record de longévité à ce poste et fut, sous sa présidence, un des personnages les plus puissants du cercle du pouvoir. Il a été durant 15 ans un indéfectible soutien de M. Bouteflika avant de le contraindre à la démission pour tenter de calmer le Hirak, né un mois plus tôt de la volonté du président sortant de briguer un 5e mandat, décision qu'il avait lui-même ardemment soutenue. Mais le général Gaïd Salah était vite devenu très impopulaire dans la contestation, apparaissant comme le garant de la survie du "système" qui dirige l'Algérie depuis 1962 et dont le "Hirak" entend obtenir le démantèlement. L'agence APS a salué le "rôle pivot" joué par le défunt "au moment où l'Algérie traversait une étape décisive de son histoire", estimant qu'il n'avait jamais "cessé d'apporter son soutien au peuple".
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"AFP, publié le lundi 23 décembre 2019 à 18h35"

Le très puissant chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, qui a dirigé de fait l'Algérie après la démission forcée en avril du président Bouteflika, est décédé lundi d'une crise cardiaque, quatre jours à peine après l'investiture du nouveau chef de l'Etat.

Comme un symbole, sa dernière apparition publique remontait au 19 décembre, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, élu une semaine plus tôt lors d'un scrutin que ce militaire de 79 ans avait imposé malgré l'opposition du mouvement populaire de contestation qui agite l'Algérie, le Hirak.

A cette occasion, M. Tebboune avait élevé le président par intérim Abdelkader Bensalah mais aussi le général Gaïd Salah à la dignité de "Sadr" dans l'Ordre national du Mérite, traditionnellement réservé aux chefs de l'Etat.

Après avoir arraché en avril la démission du président Bouteflika, confronté à un mouvement populaire massif de contestation du régime, le général avait monopolisé la parole politique, apparaissant comme l'homme fort de fait de l'Algérie, face à un pouvoir civil intérimaire muet.

Visage du haut commandement militaire --pilier depuis l'indépendance en 1962 d'un régime algérien caractérisé par son opacité--, il a durant plus de 8 mois "suggéré" la marche à suivre au gouvernement, et tour à tour félicité ou mis en garde la contestation.

- Combattants de l'indépendance -

"Le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l'armée, est mort lundi matin", a annoncé en matinée la télévision nationale Algérie 3, lisant un communiqué de la présidence.

Selon ce communiqué, publié ensuite par l'agence de presse officielle APS, le général Gaïd Salah est décédé à 06H00 (05H00 GMT) "des suites d'un arrêt cardiaque à son domicile avant d'être transféré à l'Hôpital central de l'Armée d'Aïn Naadja".

"C'est là une douloureuse et tragique épreuve pour l'Algérie" qui "perd, en cette douloureuse circonstance, l'un de ses vaillants héros", indique la présidence, annonçant trois jours de deuil national.

Depuis cette annonce, la télévision nationale alterne flashes spéciaux et images d'archives du défunt sur fond musical. Le coin de l'écran est barré de noir, avec en incrustation une photo du général Gaïd Salah faisant un salut militaire.

Né le 13 janvier 1940, engagé, selon sa biographie officielle, dès l'âge de 17 ans au sein de l'Armée de libération nationale (ALN) combattant le pouvoir colonial français, Ahmed Gaïd Salah était l'un des derniers représentants au sein du pouvoir des anciens combattants de la Guerre d'indépendance. Un passé dont les dirigeants algériens ont longtemps tiré leur légitimité.

M. Tebboune, 74 ans, est, lui, le premier président algérien à n'être pas issu des rangs de ces anciens combattants.

"Chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense", le chef de l'Etat a chargé le général Saïd Chengriha, commandant des Forces terrestres, d'assurer l'intérim du chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP).

Le général Chengriha, 74 ans, est à la tête des Forces terrestres depuis septembre 2018, à la faveur d'un vaste remaniement dans la haute hiérarchie militaire et sécuritaire.

- "Coups de sang" -


Les généraux Gaïd Salah et Chengriha "ont des profils similaires", tous deux issus des Aurès, région du nord-est de l'Algérie et terre de tribus chaouis (minorité berbérophone), souligne Moussaab Hammoudi, chercheur de l'Ecole des Hautes études en Sciences sociales (EHESS) de Paris.

Le général Chengriha "était déjà pressenti pour remplacer le général Gaïd Salah", poursuit M. Hammoudi, qui rappelle qu'en Algérie, le chef des Forces terrestres succède traditionnellement au chef d'état-major.

Selon lui, le général Chengriha "n'a pas les coups de sang de Gaïd Salah et est un peu plus posé".

Difficile de savoir si le décès soudain du général Gaïd Salah aura une influence sur l'installation au pouvoir et la marge de manoeuvre du président Tebboune, réputé proche du défunt.

"Il va falloir attendre les premiers pas des uns et des autres", selon M. Hammoudi. "Beaucoup de scénarios sont possible, mais tout sera fait pour qu'en apparence tout apparaisse normal", poursuit-il, car "le principal souci du haut commandement militaire est de maintenir la façade civile".

Nommé chef d'état-major de l'armée en 2004 par le président Bouteflika, le général Gaïd Salah détient le record de longévité à ce poste et fut, sous sa présidence, un des personnages les plus puissants du cercle du pouvoir.

Il a été durant 15 ans un indéfectible soutien de M. Bouteflika avant de le contraindre à la démission pour tenter de calmer le Hirak, né un mois plus tôt de la volonté du président sortant de briguer un 5e mandat, décision qu'il avait lui-même ardemment soutenue.

Mais le général Gaïd Salah était vite devenu très impopulaire dans la contestation, apparaissant comme le garant de la survie du "système" qui dirige l'Algérie depuis 1962 et dont le "Hirak" entend obtenir le démantèlement.

L'agence APS a salué le "rôle pivot" joué par le défunt "au moment où l'Algérie traversait une étape décisive de son histoire", estimant qu'il n'avait jamais "cessé d'apporter son soutien au peuple".
"Gaïd Salah, l'homme qui a joué un rôle pivot dans la défense de la souveraineté nationale"

Le Général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), décédé lundi matin, a joué un rôle pivot dans la

défense de la souveraineté nationale, la préservation de l'unité territoriale et la protection du peuple au moment où l'Algérie traversait une étape décisive de son histoire.

Alors que le pays connait des marches populaires pacifiques, revendiquant le changement, le défunt n'a cessé d'apporter son soutien au peuple l'assurant que l’Armée nationale populaire (ANP) l’accompagnera avec "détermination et résolution" jusqu'à "la concrétisation de ses attentes légitimes".

Cet accompagnement s'est traduit par un long processus politique qui a abouti au scrutin présidentiel du 12 décembre 2019 au cours duquel le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République.

Exprimant sa "gratitude" et son "estime" au peuple algérien, qui a fait preuve d'un "grand sens de civisme, de conscience et de maturité", et qui a fait montre d'une "conduite exemplaire et d'un patriotisme inégalé", feu Ahmed Gaïd Salah a réitéré, à plusieurs reprises, son engagement pour que l'ANP "demeure, conformément à ses missions, le rempart du peuple et de la nation dans toutes les conditions et les circonstances".

Il n'a cessé, d'ailleurs, de réaffirmer l’attachement de l’ANP à défendre la souveraineté nationale et à protéger le peuple algérien contre tout éventuel risque ou danger.

"J’ai prêté serment, à maintes reprises, devant Allah Le Tout-Puissant, devant la Patrie et devant le peuple, et je ne manquerai jamais de rappeler et d’insister que l’ANP, en tant qu’Armée moderne et développée, est capable de s’acquitter de ses missions avec professionnalisme, en tant que

garant et gardien de l’indépendance nationale et responsable de la défense de sa souveraineté nationale et de son unité territoriale, et de la protection de son peuple contre tout péril ou danger pouvant survenir, je dis, l’ANP demeure loyale envers son serment et ses engagements, et ne

permettra jamais, à qui que ce soit, de détruire ce que le peuple algérien a pu construire", avait-il affirmé.

Gaïd Salah avait tenu à préciser, à chaque fois, n'avoir aucune ambition personnelle. Il avait soutenu que l'Armée est engagée à servir le pays, à veiller à sa sécurité et sa stabilité pour qu'aucune goutte de sang des Algériens ne soit versée. Cet engagement a été minutieusement respecté, dans la mesure où le Hirak populaire, organisé chaque vendredi depuis le 22février dernier, s'est toujours tenu dans le clame et la sérénité.

En réponse au mouvement populaire qui exigeait le départ de toutes les figures de l'ancien régime, le défunt ne cessait de répéter que l'ANP allait rester "toujours mobilisée aux côtés de tous les dévoués au service de son peuple et de sa Patrie pour honorer l'engagement qu'elle a pris afin de réaliser les revendications et les aspirations légitimes du peuple, pour construire un Etat fort, sûr et stable, un Etat où chaque citoyen trouve sa place naturelle et ses espoirs mérités".

Il avait présenté également les garanties suffisantes du Haut Commandement de l'Armée à la justice pour poursuivre le traitement des dossiers liés à la corruption "sans aucune contrainte ni pression", appelant l'appareil judiciaire à "accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics et de juger tous ceux qui ont pillé l’argent du peuple".

Le défunt appelait, à chaque fois, le peuple algérien à "prendre toutes les mesures de précaution et de vigilance pour déjouer toutes les conspirations fomentées contre l'Algérie, exhortant les "enfants de la patrie, à faire preuve davantage de prudence et de précaution" afin que les "marches préservent leur aspect pacifique et civilisé et ce, en œuvrant à les encadrer et les organiser en vue de les prémunir de toute infiltration ou dérapage".

Il s'était dit "parfaitement convaincu" que le peuple algérien, qui a toujours placé les intérêts de la Nation au-dessus de toute considération, "dispose de toutes les aptitudes nécessaires pour éviter à son pays toute conjoncture pouvant être exploitée par des parties étrangères hostiles".

"M.O.F.Annabi"
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