" E R"28 Juil 2020 Annaba" Commerce
Spéculation sur la pomme de terre:Le plus gros perdant en matière de culture de la pomme de terre est bien le producteur. Si on fait un tour au marché dit « francisse ou marché El hout » on payera ce tubercule à 40, 50 voire 60 DA le kilogramme. Elle est cédée en ce moment à 10 DA le kg selon des fellahs. De plus sur les étals on farde l’avant pour servir des pommes de terre parfois verdâtres donc toxiques et de petit calibre. Il y a aussi les revendeurs de pommes de terre à bord de camionnettes « Mazda » qui sillonnent les quartiers et qui vous fourguent un produit sortant directement des chambres froides et parfois impropre à la consommation. Les fellahs qui produisent ce légume très apprécié par les familles algériennes ne trouvent plus de débouchés car disent-ils « les chambres froides sont pleines » et la pandémie du coronavirus empêche les déplacements vers d’autres wilayas. « On est obligé de céder à un prix dérisoire nos produits, ce qui ne couvre même pas les frais » déclare un fellah. Un autre rajoute « nous payons la semence à 150 DA le kilogramme, puis viennent le labour, les engrais, la plantation, le gonflage, le désherbage et l’arrachage qui nécessitent une main d’œuvre nombreuse ». Et dire que lorsque Parmentier avait ramené ce tubercule en France, il avait désigné la pomme de terre de « pain des pauvres ». Si vous consommez des frites, une bonne purée parmentière ou un ragout de pomme de terre, pensez à ces fellahs qui triment toute une saison afin que certains spéculateurs se sucrent sur leur dos. Finalement le dindon de la farce est bien le consommateur, le gagnant étant le marchands de fruits et légumes au détail du coin.
Ahmed Chabi
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