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Chassez l’informel, il revient au galop : Le calvaire des riverains

Publié le 31/10/2021
Chassez l’informel, il revient au galop : Le calvaire des riverains
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Chassez l’informel, il revient au galop : Le calvaire des riverains

Par Eco Times 30 octobre 2021 Dans Commerce 184650
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Reprise post-COVID dans les économies en développement : Le poids handicapant de l’informel
Officiellement interdit, puis toléré par les pouvoirs publics, décrié, mais fortement apprécié par les petites bourses, l’informel reste présent à travers le territoire national et impossible de s’en défaire. Boumati, Bach-Djarah, Sorecal, Dergana…,autant de lieux connus pour leurs étals des marchés informels d’Alger. Si les conséquences catastrophiques de ce type de commerces ne sont plus à démontrer, les riverains de ces marchés continuent de souffrir de la pollution environnementale qu’ils subissent malgré eux.

Par Réda Hadi

Les riverains de ces marchés, en effet, n’en peuvent plus, tant la pollution sonore et d’hygiène, empoisonne leur existence. Beaucoup se sont plaints aux responsable communaux, mais sans grand effet. Tous les lieux concernés sont envahis par des étalages de toutes sortes de marchandises, et agencés de manière anarchique, gênant très souvent, l’accès de l’entrée des immeubles. En fin de journée, les détritus de toutes sortes jonchent les trottoirs. Durant la journée, ce ne sont que cris, souvent disputes, et insanités verbales. Une situation qui engendre colère et incompréhension des riverains, qui voient leurs vies minées, sans aucune réaction des pouvoirs public, maintes fois avertis.

A Boumati, dans la commune d’El Harrach, connu pour être un haut lieu du commerce informel, la situation est plus qu’intenable. De par sa superficie et sa réputation, Boumati ne désempli pas. Toute la journée, ce ne sont que cris et ordures jetées pêle mêle. Souvent, des disputes éclatent entre les vendeurs, avec comme corollaire, tout un chapelet de grossièretés qui obligent les habitants des immeubles à ne jamais ouvrir les fenêtres.

Habitant un logement social, Abdelhak Sadeg, la cinquantaine bien sonnée, qui n’en peut plus, au point de regretter son ancien logement exigu, mais tranquille, explose: «J’ai été bien content, quand on m’a octroyé un logement, A présent, je regrette. Sous nos immeubles, ce ne sont que des magasins, et les gérants n’ont pas trouvé mieux que d ‘étaler leurs produits sur le trottoir, gênant, si ce n’est bloquant, l’accès des entrées. Les disputes sont quotidiennes, et je crains pour les enfants quand ils vont à l’école. Même durant la journée, les lieux sont insécurisés. Plusieurs agressions ont eu lieu» et d’ajouter: «La cité est si insalubre qu’on a l’impression de vivre dans une favela. Je vis dans l’angoisse perpétuelle pour la santé et la sécurité de mes enfants. C’est un stress au quotidien»

Un stress que vivent aussi les habitants des immeubles de la cité «Sorecal» 8 Mai 45. A l’intérieur on y a érigé un marché, dans lequel il règne une certaine organisation et sécurité. C’est plutôt les alentours qui posent problème. A l’extérieur de l‘enceinte, tous les espaces libres sont occupés par l’informel, y compris une route, récemment créée, gênant de surcroit la circulation. Cela va de la vente de légumes, de bibelots, de poissons, aux de produits d’entretien ménagers.

Les entrées des immeubles sont obstruées aussi, et la saleté règne en maitresse. Il y a bien un service d’entretien de l’APC, mais ceux-ci sont vite dépassés par l’ampleur de l’incivisme de ces vendeurs, qui, en fin de journée, s’en vont, en laissant derrière des tas d’immondices.

M Zoulim, un retraité des travaux publics, n’en peut plus de ces nuisances et avoue ne devoir son salut que du fait d’avoir une maison dans son village: «Avec les locataires, nous avons créé un espace de verdure avec des arbres à l’entrée de notre parking. Mais ceux-ci ont vite disparu, car ils gênaient les vendeurs de l’informel. Tous mes voisins sont inquiets de ces débordements et se posent la question de savoir où sont les contrôleurs de la DCP. Dès que nous sortons de l’immeuble, c’est un vrai slalom pour arriver sa voiture. Et pire, on ne doit pas se plaindre, sinon ce sont les représailles. Nous sommes assaillis, et c ‘est l’informel qui dicte les lois», assure-t-il

Incivisme

Un peu plus loin, tout le long de la nouvelle route qui devait servir de raccourci, les étals sont si rapprochés qu’il ne reste aucun espace pour traverser. Les cris comme partout sont si forts que cela devient intolérables. Cris insultes, parfois insanités verbale, bagarres, un quotidien, qui fait regretter de vivre en ville

Une virée à Dergana, nous a fait montrer l’ampleur de ces nuisances. La cité est à moitié occupée par l’informel, et bien mal vous en prendrait, si vous objectz une quelconque remarque.

Fouad, technicien frigoriste n’en peut plus, et avoue économiser durement pour changer de quartier. «Déjà que nous habitons une cité construite comme un piège à rats. Le seul espace libre est immédiatement occupé par l’informel. Les marchandises sont au bas de l’immeuble. Les rares espaces verts ont été détruits pour pouvoir être occupés par des personnes ne vivant pas dans la cité et qui se permettent toutes les outrances. Les chapiteaux fleurissent partout, pour vendre tout et n’importe quoi ». Celui-ci se dit désespéré.

«On n’ose plus sortir, et la nuit, c’est pire. Le soir, dès la tombée du jour, la cité est occupée par toutes sortes de délinquants, qui s’adonnent à leurs travers en toute impunité. Drogue, prostitution de tout genre, et même rixe au couteau, il ne fait pas bon de vivre a Dergana, qui a déjà mauvaise réputation» nous a-t-il confié avec amertume.

Dergana, Café Chergui, rien ne semble arrêter la pieuvre de l’informel. A Café Chergui, même le trottoir menant aux quai du tramway est envahi. Faut dire que ce type de commerce sait sadapter, et vous propose ce dont vous avez le plus besoin. Dès les premières gouttes de pluie par exemple, vous trouverez et dans l’immédiat des parapluies.

L’informel dans cette localité agit maitre des lieux, et des subsaharien sont même recrutes. L’informel est omniprésent et peut constituer des risques. A la station du tramway de Café Chergui, le trottoir longeant la ligne, est complément envahi par des vendeurs de tout type de nationale et un mètre à peine des rails. Les conséquences peuvent être dramatiques, si ce n’était la prudence et la clairvoyance des conducteurs de tramway, pour ce tronçon difficile.

R. H
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