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Attendre un lit d'hôpital

Publié le 24/02/2022
Attendre un lit d'hôpital par Abdelkrim Zerzouri Quelles sont les conséquences de la priorisation des soins aux malades infectés par le Covid-19 ? Selon les spécialistes, les dégâts sont énormes en matière de prise en charge des autres pathologies durant ces deux dernières années. Submergée par les vagues successives de la pandémie, la santé publique est devenue presque un service spécialisé dans le traitement et la prise en charge des malades atteints de Covid-19. D'autres patients atteints de diabète, de cancer et d'autres maladies chroniques, ainsi que ceux nécessitant des interventions chirurgicales à froid, ont été carrément laissés pour compte. Ces derniers ont accepté leur sort en silence devant cette crise sanitaire qui a ébranlé les fondements des systèmes de santé. Mais on commence à se demander si on ne les a pas sacrifiés non pas uniquement parce que les services de santé étaient dépassés, mais à cause d'une désorganisation dans la prise en charge des malades. Pratiquement, tous les pays sont passés par ce stade de la mise à l'écart de la prise en charge des autres pathologies, se consacrant à 100% à la lutte contre la propagation de la pandémie, mais ont vite fait de se ressaisir et corriger le tir, pour renouer avec les soins à tous les malades, en parallèle à la lutte contre le Covid-19, qui a eu le temps de s'organiser. L'Algérie a été relativement épargnée, avec au plus fort des pics des statistiques de contaminations quotidiennes qui n'arrivaient même pas au nombre des décès en d'autres lieux, mais cela n'a pas eu d'impact fort sur le retour à la normale dans le fonctionnement des hôpitaux. Au sortir de la 4e vague, marquée par une baisse sensible des infections, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a tiré la sonnette d'alarme à propos des torts causés aux autres malades, appelant, dans ce contexte, à un retour urgent à la prise en charge des autres pathologies. Un mea culpa de ces professionnels de la santé ? Tous les cadres du secteur de la santé portent une part de responsabilité dans cette négligence, mortelle parfois, sinon avec des conséquences irrécupérables pour les malades. C'est vrai que les pouvoirs publics ont emporté dans leur allant, foncièrement orienté vers la gestion de la pandémie, tout le système de santé, mais il est de l'obligation humaine pour les équipes médicales de s'organiser et prendre en charge les malades atteints d'autres pathologies. Le problème soulevé dans ce sillage est localisé au niveau d'un manque de coordination entre les secteurs public et privé. Les hôpitaux étant dépassés par la prise en charge du Covid-19, le privé aurait pu venir en appoint pour prendre en charge les malades atteints d'autres pathologies, considère-t-on. Mais le privé est-il capable d'assumer cette tâche ? On sait que le secteur privé n'est pas assez bien bâti pour accomplir les missions du secteur public et, en sus, il y a le problème du coût à payer par les malades chez le privé, pas accessible pour tous. C'est là que doit intervenir un autre acteur, en l'occurrence la Cnas pour les malades bénéficiant d'une couverture de la sécurité sociale ou la solidarité pour les démunis, et prendre en charge les frais de traitement des malades orientés vers le privé. Sinon, les malades peuvent attendre jusqu'à la mort la libération d'un lit d'hôpital.
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