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En Algérie, l’incarcération d’un journaliste provoque la sidération

Publié le 13/09/2022
Le Monde En Algérie, l’incarcération d’un journaliste provoque la sidération Karim Amrouche - Hier à 18:00 Belkacem Houam, du quotidien arabophone « Echorouk », a été placé en détention à la suite d’un article sur les exportations de dattes. Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ». Lors d’une manifestation en faveur d’un journaliste emprisonné, devant le siège du quotidien « Liberté », à Alger, en avril 2021. Fournis par Le Monde Peut-on encore faire du journalisme en Algérie ? Des professionnels du secteur se posent la question après l’incarcération surprise, jeudi 8 septembre, de Belkacem Houam, du quotidien arabophone Echorouk, suite à un article portant sur le renvoi des dattes « deglet nour » (notamment en France) en raison de la présence d’un pesticide interdit dans l’Union européenne. La datte « deglet nour », chouchou des Algériens, se cherche une porte de sortie L’article, paru mercredi, rapportait des critiques d’exportateurs, non cités nommément, à propos de la gestion de l’usage des pesticides par les autorités. Il indiquait également qu’une décision d’arrêt « immédiat » des exportations des dattes avait été prise par le ministère du commerce. Celui-ci a réagi le jour même, dénonçant un article « basé sur des informations injustifiées, dénuées de tout fondement et attentatoire à l’économie nationale et à la richesse que recèle le pays ». Il a annoncé dans la foulée qu’il allait prendre « toutes les mesures nécessaires à l’encontre de l’auteur de l’article et du journal concerné, dont les poursuites judiciaires devant les juridictions compétentes ». Vidéo associée : La France et l’Algérie relancent « un partenariat spécial et exhaustif» Le journal « Echorouk » a fait l’objet d’un refus d’impression à l’imprimerie d’Etat Les mises au point du ministère du commerce et, plus tard, du ministère de l’agriculture semblaient suffisantes pour clore le sujet, mais les choses vont s’emballer de manière inattendue. Alors que le journal Echorouk faisait jeudi l’objet d’un refus d’impression à l’imprimerie d’Etat, Belkacem Houam, convoqué par la justice, était placé en détention préventive à la prison d’El Harrach, à Alger. De trois à trente ans de prison La nouvelle a provoqué la sidération générale. « Jamais un journaliste ne doit aller en prison pour cela », s’indigne le site d’information Twala, tandis que Khaled Drareni, représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Afrique du Nord, appelle à la libération du journaliste en rappelant que la Constitution algérienne dispose que « le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ». « C’est l’intégrité physique du professionnel du média qui, désormais, est immédiatement en jeu », écrit Ihsane El-Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Emergent, condamné en juin à six mois de prison ferme pour un article d’opinion sur la place du mouvement islamo-conservateur Rachad sur l’échiquier politique. En Algérie, le journaliste Ihsane El-Kadi condamné à six mois de prison ferme Belkacem Houam est poursuivi en vertu d’une loi « relative à la lutte contre la spéculation illicite ». Promulguée en décembre 2021, durant la crise du Covid-19, celle-ci incrimine notamment « la diffusion de nouvelles ou d’informations fausses ou calomnieuses propagées sciemment dans le public afin de provoquer une perturbation du marché et une hausse subite et non justifiée des prix ». Il encourt une peine allant de trois à trente ans de prison. Tétanisés par la nouvelle, des journalistes ont appelé à un rassemblement à la maison de la presse Abdelkader-Safir de Kouba, à Alger, mercredi 14 septembre. L’ancien ministre de la communication Abdelaziz Rahabi s’est dit « choqué », alors que l’affaire aurait dû être traitée par un démenti « dans les formes en usage dans tous les médias du monde moderne ». La mise en détention d’un journaliste pour une information de « pure nature commerciale », estime M. Rahabi, traduit la « persistance de l’instrumentalisation politique de la justice et relève de pratiques d’un autre âge ». Pour l’ancien ministre, il ne s’agit pas d’un « acte isolé », mais d’une politique qui réduit le champ médiatique « à sa plus simple expression de porte-parole de la voix officielle, sans impact réel sur une opinion publique avertie et plus mondialisée que ses dirigeants ».
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Le Monde

En Algérie, l’incarcération d’un journaliste provoque la sidération
Karim Amrouche - Hier à 18:00


Belkacem Houam, du quotidien arabophone « Echorouk », a été placé en détention à la suite d’un article sur les exportations de dattes.

Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

Lors d’une manifestation en faveur d’un journaliste emprisonné, devant le siège du quotidien « Liberté », à Alger, en avril 2021.
Lors d’une manifestation en faveur d’un journaliste emprisonné, devant le siège du quotidien « Liberté », à Alger, en avril 2021.
© Fournis par Le Monde
Peut-on encore faire du journalisme en Algérie ? Des professionnels du secteur se posent la question après l’incarcération surprise, jeudi 8 septembre, de Belkacem Houam, du quotidien arabophone Echorouk, suite à un article portant sur le renvoi des dattes « deglet nour » (notamment en France) en raison de la présence d’un pesticide interdit dans l’Union européenne.

La datte « deglet nour », chouchou des Algériens, se cherche une porte de sortie
L’article, paru mercredi, rapportait des critiques d’exportateurs, non cités nommément, à propos de la gestion de l’usage des pesticides par les autorités. Il indiquait également qu’une décision d’arrêt « immédiat » des exportations des dattes avait été prise par le ministère du commerce. Celui-ci a réagi le jour même, dénonçant un article « basé sur des informations injustifiées, dénuées de tout fondement et attentatoire à l’économie nationale et à la richesse que recèle le pays ». Il a annoncé dans la foulée qu’il allait prendre « toutes les mesures nécessaires à l’encontre de l’auteur de l’article et du journal concerné, dont les poursuites judiciaires devant les juridictions compétentes ».

Vidéo associée : La France et l’Algérie relancent « un partenariat spécial et exhaustif»


Le journal « Echorouk » a fait l’objet d’un refus d’impression à l’imprimerie d’Etat

Les mises au point du ministère du commerce et, plus tard, du ministère de l’agriculture semblaient suffisantes pour clore le sujet, mais les choses vont s’emballer de manière inattendue. Alors que le journal Echorouk faisait jeudi l’objet d’un refus d’impression à l’imprimerie d’Etat, Belkacem Houam, convoqué par la justice, était placé en détention préventive à la prison d’El Harrach, à Alger.

De trois à trente ans de prison
La nouvelle a provoqué la sidération générale. « Jamais un journaliste ne doit aller en prison pour cela », s’indigne le site d’information Twala, tandis que Khaled Drareni, représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Afrique du Nord, appelle à la libération du journaliste en rappelant que la Constitution algérienne dispose que « le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ». « C’est l’intégrité physique du professionnel du média qui, désormais, est immédiatement en jeu », écrit Ihsane El-Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Emergent, condamné en juin à six mois de prison ferme pour un article d’opinion sur la place du mouvement islamo-conservateur Rachad sur l’échiquier politique.

En Algérie, le journaliste Ihsane El-Kadi condamné à six mois de prison ferme
Belkacem Houam est poursuivi en vertu d’une loi « relative à la lutte contre la spéculation illicite ». Promulguée en décembre 2021, durant la crise du Covid-19, celle-ci incrimine notamment « la diffusion de nouvelles ou d’informations fausses ou calomnieuses propagées sciemment dans le public afin de provoquer une perturbation du marché et une hausse subite et non justifiée des prix ». Il encourt une peine allant de trois à trente ans de prison. Tétanisés par la nouvelle, des journalistes ont appelé à un rassemblement à la maison de la presse Abdelkader-Safir de Kouba, à Alger, mercredi 14 septembre.

L’ancien ministre de la communication Abdelaziz Rahabi s’est dit « choqué », alors que l’affaire aurait dû être traitée par un démenti « dans les formes en usage dans tous les médias du monde moderne ». La mise en détention d’un journaliste pour une information de « pure nature commerciale », estime M. Rahabi, traduit la « persistance de l’instrumentalisation politique de la justice et relève de pratiques d’un autre âge ». Pour l’ancien ministre, il ne s’agit pas d’un « acte isolé », mais d’une politique qui réduit le champ médiatique « à sa plus simple expression de porte-parole de la voix officielle, sans impact réel sur une opinion publique avertie et plus mondialisée que ses dirigeants ».


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L'incarcération d'un journaliste

CE QUI VAUT UN CRIME CONTRE L'HUMANITE!.
LA liberté en Algérie

On avance d'un pas et on recule de deux?...le gouvernement copie de près la politique de la Corée du Nord? en somme tu la ferme et tu dis tout baigne?...si non c'est la "GOULAG"

Pourquoi le Goulag a-t-il été utilisé dans la Russie?
Le Goulag a eu de modestes précédents dans la Russie tsariste avec des brigades de travail forcé en Sibérie aux XVIIIe et XIXe siècles. C’est en 1649 que l’on trouve dans le droit russe la première mention de l’exil, une forme de châtiment somme toute préférable à la mort ou la mutilation.
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