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«Terrorisme» alimentaire ! Placeholder NOUREDDINE KHELASSI PUBLIÉ 18-04-2023, 11:00 Dans l'Algérie de 2023, e

Publié le 18/04/2023
«Terrorisme» alimentaire ! Placeholder NOUREDDINE KHELASSI PUBLIÉ 18-04-2023, 11:00 Dans l'Algérie de 2023, et bien moins que dans celle des années précédentes, la pizza surchargée de mauvais cholestérol et la merguez farcie de graisse toxique, de déchets de viande avariée, de cartilage vicié et de colorants cancérigènes, tuent ! Tout autant que la mayonnaise et le ketchup frelatés, la frite dégoulinant d'huile sursaturée, la chawarma gorgée de bactéries, la garantita dorée (fameuse calentita des Espagnols d'Oran), lemhadjèb bien de chez nous et tant d'autres mets gâtés anéantissent tout autant. Et les assassins portent les doux noms de Salmonella, staphylococcus aureus, Escherichia coli 0157, Campylobacter, ou encore les poétiques clostridium perfringens, clostridium botulinum, listeria, virus Norwalk ou encore le truculent Trichenella spiralis. Ce «terrorisme alimentaire» est une véritable machine à occire dans un pays qui compte au moins dix millions de malades en liaison avec le régime et l'hygiène alimentaires. Les chiffres des médecins, des ministères concernés et des rares associations de consommateurs vigilantes, même imprécis, donnent froid dans le dos : bon an, mal an, 100 000 hospitalisations, environ 10 000 cas d'intoxication et quelque 1 000 morts par an en moyenne, alors que se pose encore plus la question du contrôle de la conformité et de la qualité des produits de consommation courante. Dans un pays qui a renoué avec des maladies d'un autre âge comme la peste bubonique, le choléra ou la gale, intervient certes le problème du contrôle sanitaire et de la répression des contrevenants aux règles d'hygiène les plus élémentaires. Mais pas seulement, à vrai dire, car le problème est aussi ailleurs. Il est culturel, c'est-à-dire acquis, dans une société où manger s'apparente plus que jamais à une inquiétante prise de risque, voire à un danger mortel, au quotidien. En augmentation régulière, le nombre de contrôleurs de la qualité et de la conformité reste pourtant très faible par rapport à la masse de commerçants et particulièrement de marchands de tambouille empoisonnante (théoriquement, 32 laboratoires de contrôle, en 2023, pour une population globale de quelque 2 600 000 commerçants immatriculés en 2022 dans le pays). Mais l'essentiel réside plutôt dans cette culture dominante qui fait que restaurants, gargotes, bouis-bouis, cafés, buvettes, boulangeries, fabriques et usines sont de véritables bouillons de culture parasitaire, et c’est pire d’année en année ! Foyers à haut risque qui favorisent, par exemple, le botulisme meurtrier. Dans notre belle Algérie, manger et danger sont consubstantiels quand ils ne deviennent pas synonymes. Et comment en serait-il autrement lorsqu'on constate que même de «hauts lieux» de la convivialité gastronomique peuvent être des espaces de prédilection pour des insectes et des rongeurs nuisibles. Blattes grassouillettes et bien d'autres cancrelats voraces, souris affamées, rats dodus, mouches nocives et autres anophèles contagieux font partie de la boutique et surtout de l'arrière-boutique. Que peuvent donc, morbleu ! des campagnes de contrôle et de sensibilisation même nombreuses, mais par définition ponctuelles et souvent inefficaces ? Leur efficacité est surtout fonction du je-m'en-foutisme quasi général, ce fameux laxisme algérien qui fait que l'hygiène ne soit plus une valeur sociale. Au point que l'infortuné citoyen ne sait plus manger ou bien mange n'importe quoi, n'importe où, à n’importe quelle heure et n'importe comment, parfois de manière compulsive. Sans précaution, dans une fatale insouciance, inconscience diront les plus sévères. Surtout sans prendre le temps de voir que le danger est dans l'assiette et le verre, le sandwich, le pot de yaourt, le sachet de lait en plastique, la bouteille de «gazouz», le «cachir» et la «scaloupe» du gargotier du coin. Parfois dans la baguette panifiée avec des farines raffinées et dévitalisées, mélangées à des produits appelés «améliorants» par des poètes de la chimie nocive qui, eux, savent par quel bout déchiqueter le bon méchoui. L’Islam, religion de mesure et d’équilibre, interdit cependant les excès de nutrition et ordonne une alimentation adéquate et équilibrée, et on le sait depuis toujours. Des maladies respiratoires, l’occlusion vasculaire, les affections de la voie biliaire, l’insuffisance cardiaque, le ronflement, les varices, la hernie abdominale, les maladies intestinales, et bien d’autres maux sont causés par le fait de trop remplir sa panse. L’Islam a pourtant résolu ce problème dans le Coran et la Sunna. Avec notamment cette exhortation à la sobriété gage de plaisir : «Mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès» (al-A’raf, 7/31,). Le Prophète (sws) a pour sa part dit que «le fils d’Adam n’a pas rempli un récipient qui soit pire que son ventre, alors qu’il lui suffit de quelques bouchées pour se maintenir debout. Toutefois, s’il lui faut plus que cela, que ce soit alors un tiers pour sa nourriture, un tiers pour sa boisson et un tiers pour sa respiration» (Tirmidhi, Zuhd, 47). Enfin, question à un dinar algérien constamment déprécié : que fait le gouvernement pour éradiquer le «terrorisme alimentaire» ? Terrorisme qui s’ajoute à la malbouffe généralisée qui est une surconsommation de produits salés, ultra-transformés, riches en additifs chimiques et en colorants artificiels, et caractérisée singulièrement par une absence de légumes et de fruits. Par conséquent, des carences sévères en vitamines et en fibres. La malbouffe, équivalent de l’anglais «junk food», le mot «junk» pouvant se traduire, au choix, par «déchet», «camelote» ou encore «ordure». Bon appétit, bonne santé et saha ftourkoum ! N. K. Placeholder NOUREDDINE KHELASSI PUBLIÉ 18-04-2023, 11:00
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«Terrorisme» alimentaire !
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NOUREDDINE KHELASSI
PUBLIÉ 18-04-2023, 11:00
Dans l'Algérie de 2023, et bien moins que dans celle des années précédentes, la pizza surchargée de mauvais cholestérol et la merguez farcie de graisse toxique, de déchets de viande avariée, de cartilage vicié et de colorants cancérigènes, tuent ! Tout autant que la mayonnaise et le ketchup frelatés, la frite dégoulinant d'huile sursaturée, la chawarma gorgée de bactéries, la garantita dorée (fameuse calentita des Espagnols d'Oran), lemhadjèb bien de chez nous et tant d'autres mets gâtés anéantissent tout autant. Et les assassins portent les doux noms de Salmonella, staphylococcus aureus, Escherichia coli 0157, Campylobacter, ou encore les poétiques clostridium perfringens, clostridium botulinum, listeria, virus Norwalk ou encore le truculent Trichenella spiralis.
Ce «terrorisme alimentaire» est une véritable machine à occire dans un pays qui compte au moins dix millions de malades en liaison avec le régime et l'hygiène alimentaires. Les chiffres des médecins, des ministères concernés et des rares associations de consommateurs vigilantes, même imprécis, donnent froid dans le dos : bon an, mal an, 100 000 hospitalisations, environ 10 000 cas d'intoxication et quelque 1 000 morts par an en moyenne, alors que se pose encore plus la question du contrôle de la conformité et de la qualité des produits de consommation courante.
Dans un pays qui a renoué avec des maladies d'un autre âge comme la peste bubonique, le choléra ou la gale, intervient certes le problème du contrôle sanitaire et de la répression des contrevenants aux règles d'hygiène les plus élémentaires. Mais pas seulement, à vrai dire, car le problème est aussi ailleurs. Il est culturel, c'est-à-dire acquis, dans une société où manger s'apparente plus que jamais à une inquiétante prise de risque, voire à un danger mortel, au quotidien. En augmentation régulière, le nombre de contrôleurs de la qualité et de la conformité reste pourtant très faible par rapport à la masse de commerçants et particulièrement de marchands de tambouille empoisonnante (théoriquement, 32 laboratoires de contrôle, en 2023, pour une population globale de quelque 2 600 000 commerçants immatriculés en 2022 dans le pays).
Mais l'essentiel réside plutôt dans cette culture dominante qui fait que restaurants, gargotes, bouis-bouis, cafés, buvettes, boulangeries, fabriques et usines sont de véritables bouillons de culture parasitaire, et c’est pire d’année en année ! Foyers à haut risque qui favorisent, par exemple, le botulisme meurtrier. Dans notre belle Algérie, manger et danger sont consubstantiels quand ils ne deviennent pas synonymes. Et comment en serait-il autrement lorsqu'on constate que même de «hauts lieux» de la convivialité gastronomique peuvent être des espaces de prédilection pour des insectes et des rongeurs nuisibles. Blattes grassouillettes et bien d'autres cancrelats voraces, souris affamées, rats dodus, mouches nocives et autres anophèles contagieux font partie de la boutique et surtout de l'arrière-boutique.
Que peuvent donc, morbleu ! des campagnes de contrôle et de sensibilisation même nombreuses, mais par définition ponctuelles et souvent inefficaces ? Leur efficacité est surtout fonction du je-m'en-foutisme quasi général, ce fameux laxisme algérien qui fait que l'hygiène ne soit plus une valeur sociale. Au point que l'infortuné citoyen ne sait plus manger ou bien mange n'importe quoi, n'importe où, à n’importe quelle heure et n'importe comment, parfois de manière compulsive. Sans précaution, dans une fatale insouciance, inconscience diront les plus sévères. Surtout sans prendre le temps de voir que le danger est dans l'assiette et le verre, le sandwich, le pot de yaourt, le sachet de lait en plastique, la bouteille de «gazouz», le «cachir» et la «scaloupe» du gargotier du coin. Parfois dans la baguette panifiée avec des farines raffinées et dévitalisées, mélangées à des produits appelés «améliorants» par des poètes de la chimie nocive qui, eux, savent par quel bout déchiqueter le bon méchoui.
L’Islam, religion de mesure et d’équilibre, interdit cependant les excès de nutrition et ordonne une alimentation adéquate et équilibrée, et on le sait depuis toujours. Des maladies respiratoires, l’occlusion vasculaire, les affections de la voie biliaire, l’insuffisance cardiaque, le ronflement, les varices, la hernie abdominale, les maladies intestinales, et bien d’autres maux sont causés par le fait de trop remplir sa panse.
L’Islam a pourtant résolu ce problème dans le Coran et la Sunna. Avec notamment cette exhortation à la sobriété gage de plaisir : «Mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès» (al-A’raf, 7/31,). Le Prophète (sws) a pour sa part dit que «le fils d’Adam n’a pas rempli un récipient qui soit pire que son ventre, alors qu’il lui suffit de quelques bouchées pour se maintenir debout. Toutefois, s’il lui faut plus que cela, que ce soit alors un tiers pour sa nourriture, un tiers pour sa boisson et un tiers pour sa respiration» (Tirmidhi, Zuhd, 47).
Enfin, question à un dinar algérien constamment déprécié : que fait le gouvernement pour éradiquer le «terrorisme alimentaire» ? Terrorisme qui s’ajoute à la malbouffe généralisée qui est une surconsommation de produits salés, ultra-transformés, riches en additifs chimiques et en colorants artificiels, et caractérisée singulièrement par une absence de légumes et de fruits. Par conséquent, des carences sévères en vitamines et en fibres. La malbouffe, équivalent de l’anglais «junk food», le mot «junk» pouvant se traduire, au choix, par «déchet», «camelote» ou encore «ordure».
Bon appétit, bonne santé et saha ftourkoum !
N. K.

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NOUREDDINE KHELASSI
PUBLIÉ 18-04-2023, 11:00
Enfin, question à un dinar algérien constamment déprécié : que fait le gouvernement pour éradiquer le «terrorisme alimentaire» ? Terrorisme qui s’ajoute à la malbouffe généralisée qui est une surconsommation de produits salés, ultra-transformés, riches en additifs chimiques et en colorants artificiels, et caractérisée singulièrement par une absence de légumes et de fruits.
Au point que l'infortuné citoyen ne sait plus manger ou bien mange n'importe quoi, n'importe où, à n’importe quelle heure et n'importe comment, parfois de manière compulsive.
Sans précaution, dans une fatale insouciance, inconscience diront les plus sévères. Surtout sans prendre le temps de voir que le danger est dans l'assiette et le verre, le sandwich, le pot de yaourt, le sachet de lait en plastique, la bouteille de «gazouz», le «cachir» et la «scaloupe» du gargotier du coin. Parfois dans la baguette panifiée avec des farines raffinées et dévitalisées, mélangées à des produits appelés «améliorants» par des poètes de la chimie nocive qui, eux, savent par quel bout déchiqueter le bon méchoui.
Mais l'essentiel réside plutôt dans cette culture dominante qui fait que restaurants, gargotes, bouis-bouis, cafés, buvettes, boulangeries, fabriques et usines sont de véritables bouillons de culture parasitaire, et c’est pire d’année en année ! Foyers à haut risque qui favorisent, par exemple, le botulisme meurtrier. Dans notre belle Algérie, manger et danger sont consubstantiels quand ils ne deviennent pas synonymes. Et comment en serait-il autrement lorsqu'on constate que même de «hauts lieux» de la convivialité gastronomique peuvent être des espaces de prédilection pour des insectes et des rongeurs nuisibles. Blattes grassouillettes et bien d'autres cancrelats voraces, souris affamées, rats dodus, mouches nocives et autres anophèles contagieux font partie de la boutique et surtout de l'arrière-boutique.
Ce «terrorisme alimentaire» est une véritable machine à occire dans un pays qui compte au moins dix millions de malades en liaison avec le régime et l'hygiène alimentaires. Les chiffres des médecins, des ministères concernés et des rares associations de consommateurs vigilantes, même imprécis, donnent froid dans le dos : bon an, mal an, 100 000 hospitalisations, environ 10 000 cas d'intoxication et quelque 1 000 morts par an en moyenne, alors que se pose encore plus la question du contrôle de la conformité et de la qualité des produits de consommation courante.
Dans un pays qui a renoué avec des maladies d'un autre âge comme la peste bubonique, le choléra ou la gale, intervient certes le problème du contrôle sanitaire et de la répression des contrevenants aux règles d'hygiène les plus élémentaires.
Mais pas seulement, à vrai dire, car le problème est aussi ailleurs. Il est culturel, c'est-à-dire acquis, dans une société où manger s'apparente plus que jamais à une inquiétante prise de risque, voire à un danger mortel, au quotidien.
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