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Ziani Chérif Ayad écrit à la ministre de la Culture «Pourquoi je suis en colère» «Je ne me suis pas contenté

Publié le 08/05/2023
Ziani Chérif Ayad écrit à la ministre de la Culture «Pourquoi je suis en colère» «Je ne me suis pas contenté d’attirer l’attention sur la crise que vit le théâtre algérien, mais j’ai fait plusieurs propositions concrètes pour son renouveau. Toutes sont restées sans réponse…» fait savoir, en colère, le metteur en scène... Apres le cinéma, voila la crise au 4eme art qui pointe le bout de son nez. Metteur en scène, scénographe et comédien, Ziani Cherif Ayad a récemment adressé une lettre ouverte à Madame la ministre de la Culture et des Arts, pour lui faire part de son mécontentement.Datée du dimanche 30 avril 2023, cette lettre se veut une mise au point en bonne et due en forme en réponse au discours de la ministre de la Culture quant à sa critique faite sur la situation qui prévaut dans le 4eme art en Algérie. «La colère légitime que vous avez manifestée lors de la Conférence nationale sur le théâtre qui s'est tenue les 14 et 15 mars 2023 m'interpelle et m'interdit de demeurer silencieux. Je ne peux me taire au nom d'une vie consacrée au théâtre en tant que comédien, metteur en scène, responsable, enseignant et organisateur d'événements culturels. Cette vie m'a conféré une légitimité qui m'impose des obligations dont celle de tirer la sonnette d'alarme s'il le faut et quand il le faut. Je n'ai jamais dérogé à ce devoir», fait savoir d'emblée Ziani Cherif qui monte au créneau à propos de la crise que vit le 4eme art en Algérie et que la ministre de la Culture aurait pointée du doigt. Le metteur en scène tient à signaler à juste titre: «En ce qui me concerne, je ne me suis pas contenté d'attirer l'attention sur la crise que vit le théâtre algérien, mais j'ai fait plusieurs propositions concrètes pour son renouveau. Toutes sont restées sans réponse». Il en donne comme exemple un document ayant été transmis au ministère en 2020. Baptisé «Réflexions sur le théâtre algérien et ses perspectives», ce dernier était accompagné d'une demande d'audience, qui n'a connu, selon lui, aucune suite. Des courriers sans réponses Et de souligner à propos de ce document: «J'y attirais l'attention sur le fait que l'avenir du théâtre en Algérie ne pouvait être envisagé sans une politique culturelle cohérente, une organisation rationnelle et un plan d'actions précises et coordonnées. Le document soumettait à l'étude des propositions concrètes qui avaient le dessein de contribuer à la relance du théâtre algérien. Il y a été question des institutions du théâtre, de la formation aux métiers du spectacle, des résidences d'écriture, des théâtres régionaux, du soutien à la création, de la création de l'école populaire de théâtre, des comités de lecture, des coopératives théâtrales et des festivals qui devaient ambitionner de contribuer au développement du théâtre et à la «construction» du goût du public. Il y était incorporé la diffusion d'oeuvres intégrant des master class sur la pratique du théâtre, projet structurant et d'envergure nationale où conférences, master class et production de l'oeuvre d'un dramaturge notoire devaient vivre en symbiose.» Et de se rendre à l'évidence: «Aucun écho, la marginalisation persiste.»M. Ziani Chérif Ayad estime que ce «document s'était également préoccupé de la constitution du répertoire théâtral. (...) Le projet était un plaidoyer pour un théâtre de répertoire et incluait des pleins feux sur l'oeuvre théâtrale des dramaturges les plus importants qui ont marqué le théâtre algérien de leur empreinte et nous servent de repères pour nous projeter vers l'avenir. Le projet qui, pour sa réalisation, sollicitait l'initiative publique et privée, prévoyait la création d'un centre national des archives théâtrales sans lequel la préservation de la mémoire du théâtre algérien demeurait un vain mot.». Des projets mort-nés Et de relever: «Le projet sur lequel nous avons commencé à travailler en 2019 avec les universitaires MM. Ahmed Cheniki et feu Hadj Miliani a été mis en veille à cause de la pandémie de Covid. Repris ces derniers mois avec l'accord du directeur du T.N.A, il devait être mis en chantier en mai 2023, mais comme pour les autres projets, il demeure sans suite.». Tous ces projets, tient à souligner le metteur en scène, devaient être couplés à un autre projet non moins important: le «Printemps des Arts» qui, selon M.Ayad, «se proposait de créer à Alger un moment fort où s'exposeront ses potentialités culturelles et artistiques et qui donne envie d'y venir et investir. Ses objectifs étaient de faire connaître l'Algérie des arts, de rendre visibles ses acteurs ainsi que leurs textes et créations qu'il donnera à voir et à entendre au public. Il devait permettre aux intellectuels et professionnels de confronter et d'échanger leurs points de vue, de favoriser les rencontres interdisciplinaires entre les générations et, en, touchant des publics divers (condition sociale, âge, sexe, etc.), tenter de faire des émules et susciter des vocations...»Autre projet qui devait se tenir nous apprend -on est «L'opéra fête son théâtre» dont le champ d'action national devait s'ouvrir progressivement à l'espace maghrébin. «Tous ces projets ont été transmis au ministère de la Culture. Au cas où ils ne peuvent être retrouvés, je puis, si vous le désirez, mettre leurs copies à votre disposition»fait savoir, M. Ziani Chérif Ayad qui soutient encore une fois en s'adressant à Madame Mouloudji: «Non, Madame la Ministre, le théâtre n'a jamais été pour moi une question de chiffres, de murs et de chaises. Même si je n'ai pas été invité dans les cénacles où on décidait du théâtre, je n'ai cessé de parler de théâtre, de rêve, de vision, de créativité, d'entrepreneuriat culturel, de formuler des propositions où l'art et l'artiste cesseraient d'être la dernière roue de la charrette. J'ai l'intime conviction aujourd'hui, d'avoir prêché dans le désert et ne peux dissimuler, moi aussi, ma colère et mon dépit. Je tenais à apporter ces précisions.»C'est avec ces mots remplis de tristesse et de mélancolie que s'achève cette lettre qui nous pousse à se demander vraiment où vont ces lettres qui sont adressées chaque année au ministère de la Culture, y compris de la part du monde du 7eme art? Les ministres sont-ils vraiment au courant de ces courriers, les lisent-ils au moins? Tout semble faire croire que non hélas... O. HINDO. HIND 00:00 | 07-05-2023 Share
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Ziani Chérif Ayad écrit à la ministre de la Culture

«Pourquoi je suis en colère»
«Je ne me suis pas contenté d’attirer l’attention sur la crise que vit le théâtre algérien, mais j’ai fait plusieurs propositions concrètes pour son renouveau. Toutes sont restées sans réponse…» fait savoir, en colère, le metteur en scène...


Apres le cinéma, voila la crise au 4eme art qui pointe le bout de son nez. Metteur en scène, scénographe et comédien, Ziani Cherif Ayad a récemment adressé une lettre ouverte à Madame la ministre de la Culture et des Arts, pour lui faire part de son mécontentement.Datée du dimanche 30 avril 2023, cette lettre se veut une mise au point en bonne et due en forme en réponse au discours de la ministre de la Culture quant à sa critique faite sur la situation qui prévaut dans le 4eme art en Algérie. «La colère légitime que vous avez manifestée lors de la Conférence nationale sur le théâtre qui s'est tenue les 14 et 15 mars 2023 m'interpelle et m'interdit de demeurer silencieux. Je ne peux me taire au nom d'une vie consacrée au théâtre en tant que comédien, metteur en scène, responsable, enseignant et organisateur d'événements culturels. Cette vie m'a conféré une légitimité qui m'impose des obligations dont celle de tirer la sonnette d'alarme s'il le faut et quand il le faut. Je n'ai jamais dérogé à ce devoir», fait savoir d'emblée Ziani Cherif qui monte au créneau à propos de la crise que vit le 4eme art en Algérie et que la ministre de la Culture aurait pointée du doigt. Le metteur en scène tient à signaler à juste titre: «En ce qui me concerne, je ne me suis pas contenté d'attirer l'attention sur la crise que vit le théâtre algérien, mais j'ai fait plusieurs propositions concrètes pour son renouveau. Toutes sont restées sans réponse». Il en donne comme exemple un document ayant été transmis au ministère en 2020. Baptisé «Réflexions sur le théâtre algérien et ses perspectives», ce dernier était accompagné d'une demande d'audience, qui n'a connu, selon lui, aucune suite.
Des courriers sans réponses
Et de souligner à propos de ce document: «J'y attirais l'attention sur le fait que l'avenir du théâtre en Algérie ne pouvait être envisagé sans une politique culturelle cohérente, une organisation rationnelle et un plan d'actions précises et coordonnées. Le document soumettait à l'étude des propositions concrètes qui avaient le dessein de contribuer à la relance du théâtre algérien. Il y a été question des institutions du théâtre, de la formation aux métiers du spectacle, des résidences d'écriture, des théâtres régionaux, du soutien à la création, de la création de l'école populaire de théâtre, des comités de lecture, des coopératives théâtrales et des festivals qui devaient ambitionner de contribuer au développement du théâtre et à la «construction» du goût du public. Il y était incorporé la diffusion d'oeuvres intégrant des master class sur la pratique du théâtre, projet structurant et d'envergure nationale où conférences, master class et production de l'oeuvre d'un dramaturge notoire devaient vivre en symbiose.» Et de se rendre à l'évidence: «Aucun écho, la marginalisation persiste.»M. Ziani Chérif Ayad estime que ce «document s'était également préoccupé de la constitution du répertoire théâtral. (...) Le projet était un plaidoyer pour un théâtre de répertoire et incluait des pleins feux sur l'oeuvre théâtrale des dramaturges les plus importants qui ont marqué le théâtre algérien de leur empreinte et nous servent de repères pour nous projeter vers l'avenir. Le projet qui, pour sa réalisation, sollicitait l'initiative publique et privée, prévoyait la création d'un centre national des archives théâtrales sans lequel la préservation de la mémoire du théâtre algérien demeurait un vain mot.».
Des projets mort-nés
Et de relever: «Le projet sur lequel nous avons commencé à travailler en 2019 avec les universitaires MM. Ahmed Cheniki et feu Hadj Miliani a été mis en veille à cause de la pandémie de Covid. Repris ces derniers mois avec l'accord du directeur du T.N.A, il devait être mis en chantier en mai 2023, mais comme pour les autres projets, il demeure sans suite.». Tous ces projets, tient à souligner le metteur en scène, devaient être couplés à un autre projet non moins important: le «Printemps des Arts» qui, selon M.Ayad, «se proposait de créer à Alger un moment fort où s'exposeront ses potentialités culturelles et artistiques et qui donne envie d'y venir et investir. Ses objectifs étaient de faire connaître l'Algérie des arts, de rendre visibles ses acteurs ainsi que leurs textes et créations qu'il donnera à voir et à entendre au public. Il devait permettre aux intellectuels et professionnels de confronter et d'échanger leurs points de vue, de favoriser les rencontres interdisciplinaires entre les générations et, en, touchant des publics divers (condition sociale, âge, sexe, etc.), tenter de faire des émules et susciter des vocations...»Autre projet qui devait se tenir nous apprend -on est «L'opéra fête son théâtre» dont le champ d'action national devait s'ouvrir progressivement à l'espace maghrébin. «Tous ces projets ont été transmis au ministère de la Culture. Au cas où ils ne peuvent être retrouvés, je puis, si vous le désirez, mettre leurs copies à votre disposition»fait savoir, M. Ziani Chérif Ayad qui soutient encore une fois en s'adressant à Madame Mouloudji: «Non, Madame la Ministre, le théâtre n'a jamais été pour moi une question de chiffres, de murs et de chaises. Même si je n'ai pas été invité dans les cénacles où on décidait du théâtre, je n'ai cessé de parler de théâtre, de rêve, de vision, de créativité, d'entrepreneuriat culturel, de formuler des propositions où l'art et l'artiste cesseraient d'être la dernière roue de la charrette. J'ai l'intime conviction aujourd'hui, d'avoir prêché dans le désert et ne peux dissimuler, moi aussi, ma colère et mon dépit. Je tenais à apporter ces précisions.»C'est avec ces mots remplis de tristesse et de mélancolie que s'achève cette lettre qui nous pousse à se demander vraiment où vont ces lettres qui sont adressées chaque année au ministère de la Culture, y compris de la part du monde du 7eme art? Les ministres sont-ils vraiment au courant de ces courriers, les lisent-ils au moins? Tout semble faire croire que non hélas...

O. HINDO. HIND
00:00 | 07-05-2023
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Faire des propositions à qui? Il faut des personnes qu'ils
soient à la hauteur ET NON DES BRÊLS:

traduction du mot brêle!.

brêle
nom féminin et adjectif

(de l'arabe bghel, mulet, par l'argot militaire)

Familier. Personne stupide ou incompétente ; imbécile ; nul : Quelle grosse brêle, celui-là !
Synonymes :

imbécile - nul
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