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Entre l'Algérie et la France, c'est quand qu'on va où? par Salim Metre Une nouvelle fois l'Algérie se

Publié le 15/06/2023
Entre l'Algérie et la France, c'est quand qu'on va où? par Salim Metre Une nouvelle fois l'Algérie se voit invitée dans le débat politique franco-français. Ces manœuvres devenues récurrentes, malsaines et parfois gorgées de relents nostalgiques de l'Algérie française n'ont pourtant plus de raison d'être dans un contexte de refondation des relations internationales et de multiplication des pôles de puissance. Elles peuvent de surcroît faire voler en éclats ce qui reste encore de la relation de la France avec une Algérie libérée de tout complexe, qui s'assume désormais comme une puissance régionale en émergence, ne s'impose plus de limites et aspire à devenir un acteur régulateur des relations internationales et facilitateur de la résolution des conflits dans un monde devenu multipolaire. La remise en cause de l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968, par de nombreuses personnalités politiques de l'Hexagone, plutôt proches de la classe politique actuellement au pouvoir en France, mais pas seulement, risque d'hypothéquer les efforts entrepris pour relancer cette relation et d'en remettre même en cause le corpus issu dans sa quintessence des Accords d'Evian de 1962. La partie algérienne, quant à elle, a souvent mentionné que la remise en cause de ces accords qui constituent un véritable cordon sanitaire immunisant la relation algero-française contre la rupture, pure et simple, serait difficilement concevable. De plus et selon certains spécialistes de la question, cet accord de 1968, sur la circulation des biens et des personnes, n'apporte pas et contrairement à ce que certains affirment autant d'avantages pour les Algériens, est souvent dévoyé dans son application et serait même plutôt contraignant. En filigrane de la dénonciation de cet accord se dessine en réalité, et tel serait en réalité le but recherché, une véritable opération de sabordage de la relation avec l'Algérie enclenchée par les propos plutôt surprenants de l'ancien ambassadeur de France, en Algérie, qui nonobstant la réserve qu'imposent les fonctions qui ont été les siennes, fait également fi des moments d'émotion et d'hospitalité vécus en Algérie et dont il a, lui-même, révélé par le passé l'intensité. Mais cette première lecture serait sans doute incomplète si elle ne prenait pas en considération cette maladie congénitale de la classe politique française, toutes tendances confondues, et dont le symptôme majeur est de faire de l'Algérie un véritable marqueur de la vie politique de l'Hexagone. Cette situation dure depuis la guerre de Libération nationale, qualifiée à l'époque de simples évènements conjoncturels. La bataille pour la présidentielle française de 2027 est déjà lancée et le projet de loi sur l'immigration qui sera bientôt discuté et soumis à débat en constituera, sans doute, le principal élément déclencheur. Cette bataille se fera sans l'actuel locataire de l'Elysée qui après deux mandats successifs ne rempilera plus mais avec certainement son arbitrage notamment par rapport à nombreux de ses proches potentiellement candidats qui s'affrontent désormais et dont certains font dans la surenchèreen s'installant opportunément aux manettes de l'opération de dénonciation et de remise en cause de l'Accord algero-francais de 1968. Cette bataille se fera également avec l'émergence incontestable de deux blocs politiques qui, l'un comme l'autre, pourraient gagner l'élection de 2027. Le bloc national qui profite de la dérive inexorable du centre de gravité politique de l'Hexagone vers l'extrême droite, agrège de nombreuses sensibilités politiques et qui constitue, pour une bonne partie de l'opinion française, le véritable géniteur de l'idée de la préférence nationale et de l'arrêt total de l'immigration et le bloc de la gauche libérée de la tutelle d'une intelligentsia embourgeoisée et qui tient en mains les syndicats et la contestation sociale. Ces deux blocs se préparent l'un comme l'autre à gouverner ce pays. Réagissant à tout ce que pérore une bonne partie de l'élite politico-médiatique française sur les plateaux des chaînes d'info, un des prétendants à la magistrature suprême, François Bayrou, pour ne pas le citer et sans doute plus clairvoyant que les autres, a qualifié d'erreur monumentale ce tir groupé sur l'Accord de 1968, conseillé de ne pas hypothéquer l'avenir de la relation avec l'Algérie, tout en imputant à des facteurs plutôt endogènes tout ce qui, aujourd'hui, semble provoquer le déclassement de la France sur le plan international, l'appauvrissement de sa classe moyenne, les actes de violence qui n'épargnent même plus les campagnes et autres lieux réputés pour la qualité de vie qui est la leur et cette transition démographique, qualifiée par certains, de grand remplacement, jusque-là inédite. Mais la présidentielle de 2027 verra probablement l'arrivée de l'extrême droite en France que personne ne pourra objectivement retarder, la stratégie de l'extrême droite étant de provoquer une législative anticipée, remporter la majorité absolue et imposer une douloureuse cohabitation à l'actuel locataire de l'Elysée. La présence en France d'une forte communauté algérienne ou d'origine algérienne ne sera plus un facteur influent quant à la qualité de cette relation bilatérale. Et toutes ces gesticulations ne peuvent, cependant, faire oublier ce qui semble actuellement se concocter contre l'Algérie et dans lequel l'état profond français semble être l'une des parties prenantes aux cotes d'autres entités plutôt connues pour leur aversion pour l'Algérie. Si cette volonté d'attenter à une stabilité chèrement reconquise devait être mise en pratique, elle sera assimilée en Algérie à une véritable déclaration de guerre, un acte qui sous-estimerait, encore une fois, la capacité de résilience de l'Algérie et de son peuple et sa puissance en devenir. Elle révèlerait également un comportement imprudent, voire naïf qui ne tient pas compte non seulement d'un contexte international, devenu extrêmement turbulent, notamment par la prolifération de points de tension mais aussi d'une incontestable refondation en cours des rapports de force dans le monde dont le corollaire est la construction progressive d'un nouveau leadership de la planète.
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On veut le retour du canon de Baba Merzoug!.

La restitution du canon Baba Merzoug
Gillian Weiss
Gillian Weiss
Chaque semaine, Entre-Temps accompagne la diffusion du dernier numéro de « Faire l'histoire », le nouveau magazine d'Arte qui raconte l'histoire à partir des objets. L'historien·ne présent·e à l'écran exhume un article, des images, une vidéo pour prolonger l'épisode, plus loin, ou ailleurs. Gillian Weiss propose, cette semaine, de prolonger l'histoire du canon Baba Merzoug en nous donnant à lire différents articles de la presse française de 1914. À cette date, la question du rapatriement du canon à Alger fait l'objet de vives discussions, qui se sont prolongées jusqu'à aujourd'hui..



C’est un canon qui est, cette semaine, au cœur du nouvel épisode de Faire l’histoire. Il s’appelle Baba Merzoug en algérien – ou La Consulaire en français –, il protégeait la rade d’Alger depuis le XVIe siècle, et qui fut rapporté en France comme trophée de guerre en 1830.

Aujourd’hui conservé à Brest, sur le parking d’une base militaire, Baba Merzoug fait l’objet, depuis plusieurs décennies, de demandes de restitution. À travers l’itinéraire de ce canon devenu légendaire, Gillian Weiss, spécialiste de la Méditerranée à l’époque moderne, reconstitue quatre siècles d’histoire des relations franco-algériennes.

L’historienne propose, pour Entre-Temps, de prolonger cette histoire en nous donnant à lire différents articles de la presse française de 1914. À cette date, la question du rapatriement du canon à Alger fait l’objet de vives discussions, qui se sont prolongées jusqu’à aujourd’hui..



Le rapport de Benjamin Stora sur la « réconciliation des mémoires » remis au président Emmanuel Macron en janvier 2021, recommande la restitution à Alger du canon que les Français appellent « la Consulaire » et que les Algériens appellent « Baba Merzoug » (« père chanceux » en arabe). Ceci n’est, en fait, pas la première fois que les Français se mobilisent pour son retour à Alger. Légendaire pour avoir protégé la ville à partir du XVIe siècle et pour avoir tué le prêtre-consul français Jean Le Vacher en 1683, le canon fut saisi comme prise de guerre lors la conquête française en 1830, puis transformé en monument à la mission civilisatrice de la France en Afrique et installé à l’arsenal de Brest. Juste avant le déclenchement de la première guerre mondiale, comme on lit dans Le Figaro du 12 avril 1914, « le Comité du Vieil Alger » a dressé une plaque à la mémoire du regretté Le Vacher, pendant que les journalistes, hommes politiques et soldats vétérans en Algérie française militaient pour rapatrier le canon “dans notre capitale nord-africaine.” Les métropolitains, eux, n’étaient pas d’accord. “Les Brestois veulent garder ‘la Consulaire,’” annonçait Le Petit Parisien trois jours après. D’autre journaux – parmi eux, Le Petit Journal, Le Radical, L’Univers et L’Aurore – ont pris la suite…
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