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Le peuple fantôme ! Placeholder HAKIM LAÂLAM PUBLIÉ 28-11-2023, 11:00 En même temps, quelle idée aussi de dépo

Publié le 28/11/2023
Le peuple fantôme ! Placeholder HAKIM LAÂLAM PUBLIÉ 28-11-2023, 11:00 En même temps, quelle idée aussi de déposer une plainte contre Netanyahu à la Cour pénale internationale un samedi ! La CPI ne travaille pas le samedi. C’est Shabbat ! C’est… comment te dire ? De la magie. De la magie noire, forcément. Lorsqu’un otage israélien est libéré par Hamas, tu as droit à la totale. Son nom. Son prénom. Son p’tit nom. Sa date anniversaire. Son signe astrologique. Voire s’il est allergique au gluten ou pas. Tu le vois au moment où il est libéré. Au moment où il passe la barrière du poste-frontière de Rafah. Lorsqu’un soldat gentil et prévenant de l’armée de poupées Ken tirées à quatre épingles lui prend le bras pour l’aider à marcher, même si, visiblement, l’otage est en forme et en mesure de marcher seul sans béquilles humaines. «Humaines», c’était de trop, je vous le concède. L’otage israélien est un visuel presque palpable. Il devient ton pote «bla djeddek» ! Et l’otage israélien est aussi vendu en pack. Jamais seul. L’otage israélien a une famille. Tu entres sans invitation chez les siens. Là aussi, le pedigree de sa tribu t’est servi généreusement. Tu découvres la souffrance minutée de chacun de ses proches durant ses 45 jours de captivité. Sous tous les angles. On va jusqu’à te feuilleter l’album de famille. Des couches, aux premiers émois amoureux. L’otage israélien est un humain. Des bras. Des jambes. Une tête qui ne peut être que sympathique. Et une dignité qui suinte à chaque image. Très important, ça, la dignité. L’otage israélien en toutes circonstances est digne. Visible et digne. Le prisonnier palestinien libéré par Israël, lui est… comment te dire, là aussi ? Invisible ! Il a passé de nombreuses années dans des pénitenciers israéliens, pour certains, ils y sont arrivés enfants ou ados, et en sortent adultes aux cheveux déjà grisonnants. Mais cette durée en captivité n’a pas réussi à le faire exister plus ou mieux sur les écrans. On te dit qu’il est sorti. Qu’il serait rentré chez lui. Mais personne pour te préciser s’il est lui aussi allergique au gluten ou si sa famille a encore un chez elle où l’accueillir. Le prisonnier palestinien est un «chabah». Un fantôme. Un concept non encore abouti, et les caméras, c’est connu ne peuvent saisir, filmer un concept inachevé, voire sans humanité. Voilà. C’est cela ! Le bagnard palestinien est déshumanisé dans son retour à la vie. En même temps, le décor de sa «nouvelle vie» s’y prête. Netanyahu et son armée y ont travaillé : le détenu-fantôme palestinien revient dans des villes elles-mêmes fantômes. Réduites en cendres et en gravats. Le prisonnier palestinien quitte une prison pour un centre de détention immense où sa seule preuve de vie, c’est de croiser d’autres fantômes comme lui, lucioles en errance. Alors, si, par hasard, tu vois toutes ces minuscules lumières flotter au-dessus de Ghaza et de Jabaliya, dis-toi que des familles palestiniennes fantômes, invisibles au monde, s’étreignent de douleur, autour d’un thé-brasero qu’elles fument pour rester éveillées à leur cauchemar sans images qui continue. H. L. Placeholder HAKIM LAÂLAM PUBLIÉ 28-11-2023, 11:00
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Le peuple fantôme !
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HAKIM LAÂLAM
PUBLIÉ 28-11-2023, 11:00
En même temps, quelle idée aussi de déposer une plainte contre Netanyahu à la Cour pénale internationale un samedi ! La CPI ne travaille pas le samedi.

C’est Shabbat !

C’est… comment te dire ? De la magie. De la magie noire, forcément. Lorsqu’un otage israélien est libéré par Hamas, tu as droit à la totale. Son nom. Son prénom. Son p’tit nom. Sa date anniversaire. Son signe astrologique. Voire s’il est allergique au gluten ou pas. Tu le vois au moment où il est libéré. Au moment où il passe la barrière du poste-frontière de Rafah. Lorsqu’un soldat gentil et prévenant de l’armée de poupées Ken tirées à quatre épingles lui prend le bras pour l’aider à marcher, même si, visiblement, l’otage est en forme et en mesure de marcher seul sans béquilles humaines. «Humaines», c’était de trop, je vous le concède. L’otage israélien est un visuel presque palpable. Il devient ton pote «bla djeddek» ! Et l’otage israélien est aussi vendu en pack. Jamais seul. L’otage israélien a une famille. Tu entres sans invitation chez les siens. Là aussi, le pedigree de sa tribu t’est servi généreusement. Tu découvres la souffrance minutée de chacun de ses proches durant ses 45 jours de captivité. Sous tous les angles. On va jusqu’à te feuilleter l’album de famille. Des couches, aux premiers émois amoureux. L’otage israélien est un humain. Des bras. Des jambes. Une tête qui ne peut être que sympathique. Et une dignité qui suinte à chaque image. Très important, ça, la dignité. L’otage israélien en toutes circonstances est digne. Visible et digne. Le prisonnier palestinien libéré par Israël, lui est… comment te dire, là aussi ? Invisible ! Il a passé de nombreuses années dans des pénitenciers israéliens, pour certains, ils y sont arrivés enfants ou ados, et en sortent adultes aux cheveux déjà grisonnants. Mais cette durée en captivité n’a pas réussi à le faire exister plus ou mieux sur les écrans. On te dit qu’il est sorti. Qu’il serait rentré chez lui. Mais personne pour te préciser s’il est lui aussi allergique au gluten ou si sa famille a encore un chez elle où l’accueillir. Le prisonnier palestinien est un «chabah». Un fantôme. Un concept non encore abouti, et les caméras, c’est connu ne peuvent saisir, filmer un concept inachevé, voire sans humanité. Voilà. C’est cela ! Le bagnard palestinien est déshumanisé dans son retour à la vie. En même temps, le décor de sa «nouvelle vie» s’y prête. Netanyahu et son armée y ont travaillé : le détenu-fantôme palestinien revient dans des villes elles-mêmes fantômes. Réduites en cendres et en gravats. Le prisonnier palestinien quitte une prison pour un centre de détention immense où sa seule preuve de vie, c’est de croiser d’autres fantômes comme lui, lucioles en errance. Alors, si, par hasard, tu vois toutes ces minuscules lumières flotter au-dessus de Ghaza et de Jabaliya, dis-toi que des familles palestiniennes fantômes, invisibles au monde, s’étreignent de douleur, autour d’un thé-brasero qu’elles fument pour rester éveillées à leur cauchemar sans images qui continue.
H. L.

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HAKIM LAÂLAM
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