Ils étaient 114 vacataires de l’établissement hospitalier spécialisé (EHS) psychiatrique Errazi de Annaba à entrer en grève depuis avant-hier pour protester contre l’attribution de 30 postes de travail, a-t-on constaté sur place.
Ils ont bloqué l’accès au siège de la direction et comptent en découdre avec la direction des ressources humaines, qu’ils accusent d’avoir accordé, sélectivement, ces postes de travail. «Sur les 22 postes de travail accordés à notre établissement sur la base d’un concours, seuls 5 ont été attribués aux vacataires. Les autres qui restent ont été accordés aux étrangers à l’EHS. Nous sommes prioritaires d’autant plus qu’il y a parmi les vacataires qui cumulent 16 ans d’ancienneté», se plaignent ces travailleurs protestataires qui menacent de radicaliser leur mouvement malgré les menaces de l’administration.
Du côté de l’administration, l’on affirme: «L’attribution de ces postes d’emploi a été faite selon la réglementation en vigueur. Tout a transité par l’agence d’emploi ‘Anem’ et un concours en bonne et due forme a été organisé en novembre dernier. Il y a des vacataires qui ont bénéficié de la priorité, mais on ne pouvait pas pour le reste, qui n’est pas qualifié, vu les résultats obtenus au concours.» Devant l’enceinte de l’EHS Errazi, l’un des plus anciens vacataires entouré de ses collègues, a voulu nous expliquer la souffrance des grévistes. Et comme pour justifier leur mouvement de protestation et contredire l’administration, il a déclaré: «Nous effectuons quotidiennement 11 heures de travail. Parmi nous, il y a certains qui sont affectés au service des malades psychiatriques ce qui est contraire à la réglementation régissant ces établissements spécialisés. Nous suppléons aux missions des infirmiers spécialisés qui sont qualifiés pour ce travail.
Ils nous lèguent leur mission et ce sont les vacataires qui les remplacent pour s’occuper des malades mentaux avec tous les risques que cela engendre. Vous pouvez vérifier de vous-même que la plupart des services de l’EHS Errazi sont assurés par les vacataires qui n’ont ni formation ni qualification encore moins l’expérience dans le domaine de la prise en charge des malades mentaux.»
Le 20 février 2011, ces mêmes vacataires avaient protesté contre l’ancien directeur général l’accusant de faire dans l’exploitation humaine. Leur mouvement a été ponctué par la suspension et la poursuite en justice du directeur de l’établissement hospitalier spécialisé Errazi.
Les Commentaires
Maintenant, après plusieurs années, il est tout à fait normale que ces vacataires se sentent dans leur droit d'occuper en premier ces postes de CDI avant tout autre personne de l'extérieur.