Tout a été vain pour éradiquer le commerce informel. Malgré les instructions du chef du Gouvernement, l’économie parallèle n’a jamais été aussi florissante puisqu’elle elle n’a jamais été vraiment inquiétée. En fait, les vendeurs à la sauvette ne sont jamais partis, ils font profil bas lors d’une opération coup de poing et… reviennent. Ce n’est pas pour les priver de ce revenu que l’on dit ça puisque chacun de ces vendeurs invoque sa situation de chômeur et sa précarité même si quelqu’un qui dispose d’un véhicule utilitaire pour transporter sa marchandise peut prétendre à la précarité : non, c’est le bazar qu’ils ont mis en place qui est dérangeant, synonyme d’insécurité pour les citoyens d’abord et de manque à gagner pour l’Etat ensuite. Il n’y a nul besoin de revenir sur ces conséquences déplorables et auxquelles il semble que personne ne peut faire face à Annaba mais il y a au moins quelque chose que l’on peut faire puisque on ne peut mettre fin à ce commerce : on peut revenir à la «rahba» traditionnelle, ce souk quotidien qui avait peu à peu disparu ne laissant que les chineurs du quartier «Mercis». D’autant que la principale raison du maintien du commerce informel relève de la modicité des prix des produits. C’est cela qui attire à Annaba, quotidiennement, une grande partie de la population rurale et pour cette catégorie sociale justement ainsi que pour les ménages démunis existait la «rahba» qui se tenait en banlieue, loin des rues de la ville. En effet, une rue comme la rue Larbi Tébessi, déjà étroite, est devenue infréquentable du fait des étalages sur les trottoirs et la chaussée, et l’exemple qu’elle donne ainsi que tout le pourtour d’El Hattab a fini par déteindre sur d’autres espaces et jusqu’au Cours de la Révolution. Chacun a le droit de gagner sa vie, pourvu que ce soit d’une manière légale et sans empiéter sur les droits d’autrui, ce qui n’est pas le cas avec une économie parallèle du niveau du commerce informel qui sévit à Annaba. Ce commerce a atteint un tel degré qu’il est devenu une menace pour la stabilité sociale même si on pense pouvoir le contrôler en alternant tolérance et chasse. En 2001, quand plus de 1.400 communes majoritairement RND, avaient fait face à une fronde populaire pour leur gestion catastrophique, la commune d’Annaba, elle, a fait face à des émeutes orchestrées par un groupe de vendeurs à la sauvette, motivés par une saisie de vêtements.
L'EST - 10/11/2013 - Ammar Nadir
Les Commentaires
De l'autre côté, il faut évidemment trouver d'autres solutions à résoudre le problème du gagne pain de ces gens. En leur offrant par exemple un autre lieu à l'écart qui les conviendrait mieux etc...