Un trafic sans précédent, de plus en plus vaste, s’accomplit en douce à l’ombre de certaines officines dont nous ne citerons pas le nom, au détriment du pouvoir d’achat des malades mais non seulement, car il lèse aussi la majorité des pharmacies honnêtes, auxquelles les grossistes imposent l’achat concomitant de certains médicaments sujets à rupture, ces derniers mettant en avant le fait que cela est exigé à la source par l’importateur. Ces accusations, plusieurs fois émises auprès du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens par les propriétaires d’officines qui subissent un véritable diktat, n’ont pas eu de résultats concrets, malgré les nombreux avertissements infligés aux contrevenants, qui continuent à n’en faire qu’à leur tête, l’enjeu étant trop important pour eux. Mais qu’en est-il du malade, qui ne trouve pas le remède prescrit, et qui se rabat sur ces prédateurs sans scrupules ? Les exemples donnés aussi bien par des professionnels que par des malades sont légion . La liste est longue, et malades et pharmaciens n’en peuvent plus de subir cette situation permettant aussi bien aux importateurs qu’à certains grossistes et pharmaciens, de s’enrichir au détriment des malades saignés ainsi à blanc. « Dans chaque secteur, il y a un pharmacien qui s’adonne à ce genre de trafic » nous a confié un professionnel qui devait ajouter : « et pourtant, nous recevons la visite des contrôleurs pratiquement chaque semaine », qui devait ajouter : « Rien que cette semaine, nous avons dû accepter un médicament en vente concomitante avec d’autres produits, alors que pour réceptionner un autre en sirop, on nous a contraints d’acheter d’autres produits pour plafonner la facture à 100.000 DA. Pour nos sources, seul le directeur de la Santé est en mesure de faire cesser ce trafic. Et de citer un exemple qui illustre grandement la situation qui prévaut dans ce milieu pourtant très honorable, mais entaché par la cupidité de certains, « il y a quelques mois, le directeur de la Cnas avait retiré l’agrément de la convention : « Chiffa » à un pharmacien qui avait scanné des vignettes pour une somme de 180 millions de centimes, et c’est sur notre insistance qu’une plainte n’a pas été déposée, afin de ne pas salir la réputation de la profession. Mais malheureusement, ce pharmacien a retrouvé deux à trois mois plus tard son agrément, et continue d’être cité par les malades pour des problèmes de vignettes ».
lestrepublicain.com - 06 mars 2014 - Farida H.
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