Les vacances d’été sont propices à un flux de touristes qui viennent prendre le soleil à Annaba. Ce n’est un secret pour personne, mais l’une des premières vocations de la quatrième ville d’Algérie reste le tourisme, en raison de sa situation géographique. Bordant la mer Méditerranée, et posant majestueusement au pied du non moins majestueux Edough, l’antique Hippone dispose de tous les atouts pour être une ville touristique de premier plan. Nous sommes en avril, certes, mais au niveau de la direction du tourisme, on s’active afin que tout soit fin prêt à l’ouverture de la saison estivale qui devrait commencer en juin, soit dans deux mois. Selon un responsable, cette saison « sera meilleure que la saison 2013. Nous allons tout mettre en œuvre pour qu’Annaba mérite son surnom de Coquette. Nous souhaitons attirer non seulement des touristes nationaux, mais aussi étrangers et, pour cela, nous comptons sur nos frères Tunisiens en particulier, en raison surtout de la proximité de ce pays ».
L’idée d’attirer des touristes tunisiens n’est pas nouvelle en soi. Déjà l’année dernière, un rush d’estivants venus du pays de Carthage, voire même de Libye avait été constaté, ceci, en raison des évènements qu’ont connu et que continuent à vivre ces deux pays. Reste que, pour beaucoup de Bônois, attirer des estivants des pays voisins est une chose, mais avoir les infrastructures adéquates en est une autre. « Je ne suis pas contre qu’Annaba attire des vacanciers de Tunisie ou de Libye, reconnaît un employé d’Algérie Poste. Mais nous manquons cruellement d’hôtels dignes de ce nom, à l’exception peut-être de l’hôtel Sabri (Sabri Golden Tulip, ndlr), ou de Rym El Djamil (Tulip In Rym El Djamil, ndlr), ou bien encore le Plaza (Hôtel Seybouse international, ndlr), encore que ce dernier a besoin d’une sérieuse réhabilitation. Et puis, il y a le Sheraton en chantier, mais pour le moment, il n’est pas prêt d’être terminé ». Et d’ajouter, non sans pertinence : « Attirer des touristes venus d’ailleurs, c’est bien, mais, pourquoi n’y a-t-il pas, ne fût-ce qu’un hôtel à proximité de l’aéroport Rabah-Bitat ? » Le parc hôtelier étant ce qu’il est, reste aussi l’état dans lequel se trouve la ville proprement dite, avec certaines rues où les automobilistes, en raison de l’état catastrophique du bitume, se retrouvent obligés de slalomer. « Comment voulez-vous que les touristes reviennent à Annaba ? s’interroge ce chauffeur de taxi urbain. Nos touristes à nous, rien qu’eux, sont déjà sceptiques, alors ajoutez les Tunisiens qui, eux, ont des infrastructures aux normes internationalement reconnues…
Faire d’Annaba une ville touristique de premier plan nécessite une véritable politique qui doit être prise conjointement à la fois par l’APC, l’APW, mais aussi plus haut, au niveau du ministère du Tourisme. Et surtout, tout privé qui souhaite investir dans la construction d’une infrastructure hôtelière, doit avoir des notions concrètes dans le domaine ». Et pendant ce temps-là, on attend l’ouverture de la saison, qui risque, une fois de plus, de ressembler aux précédentes avec un afflux massif de vacanciers, certes, mais dans une anarchie telle qu’on est à se demander si réellement Annaba pourra un jour devenir une destination touristique capable de rivaliser avec certaines villes tunisiennes ou marocaines.
L'Est republicain - 10 avril 2014 - Lakhdar Habib
Les Commentaires
{IL faut dire les choses comme elles sont}
Peut-on se promener en famille avec toute tranquillité?.
A moins d'être un milliardaire pour dormir dans ces hôtels, ce n'est pas à l'apporter d'un ouvrier!.
C'est mon budget pour un mois!.
Puis il y a la question des infrastructures,et là aussi on est loin du compte. Il faudrait, pour nous rapprocher des critères qui nous permettent d'avoir à peu près les conditions requises de ville touristiques,construire au cours des 3 ou 4 prochaines années au moins 10 hôtels de qualité à la portée des bourses et à plusieurs centaines de lits chacun tout le long de la côte.
Il faudrait encore...etc...
Il faudrait également prévoir, en dehors des activités de plage, plusieurs espaces de loisirs, de détentes et d'occupations de toutes sortes d'activités, d'amusements et de divertissement pour accueillir et occuper ces milliers de touristes et leur familles.