Moins de 5 000 lits, voilà tout ce que peut offrir Annaba, une ville, une wilaya balnéaire alors que sa zone d’extension touristique, s’étend sur 80 km de côte. Chetaïbi, la ville par exemple, est malheureusement comprise dans cette zone devenue une zone d’exclusion au lieu de servir au développement comme cela était entendu quand elle a été désignée comme telle. Cela veut dire que les constructions sont interdites dans cette zone sauf pour des projets touristiques et à condition qu’ils soient agréés ; cela peut compter des années et c’est d’ailleurs le cas y compris pour les propriétaires de terrains. Pourtant l’idée de créer cette zone n’était pas d’interdire les constructions mais de développer le tourisme par la construction de projets touristiques pas simplement des habitations particulières, mais allez le dire à des gens pour qui le tourisme est une vue de l’esprit. Autrement, chaque parcelle aurait été mise en valeur par des infrastructures spécifiques, respectant le paysage et l’environnement, telles que l’on voit dans des pays où le tourisme signifie revenus et croissance économique. Rendez vous compte qu’il n’y a même pas un camp de toile pour le tourisme de masse, dont aurait pu bénéficier la wilaya, pour y accueillir les estivants nationaux pour lesquels la destination Tunisie n’est plus aussi attractive depuis les évènements de la « révolution du jasmin ». Pas de syndicat d’initiative, pas de circuits ni de guides touristiques, aucun développement de l’hébergement, aucun encouragement pour les opérateurs activant dans le secteur, uniquement des manœuvres autour de l’exploitation des plages, une fois l’an pour la saison estivale alors que le développement véritable de ce secteur pourrait concerner toute l’année. Imaginez cela en nombre d’activités annexes et connexes, d’emplois directs et indirects et vous comprendrez ce que perd Annaba avec le peu de volonté de développement de ce secteur ; ou la simple initiative d’emmener des enfants handicapés nager dans une piscine même pas dans l’eau de mer, devient un événement majeur, médiatisé à outrance pour servir des intérêts personnels. Voilà comment on conçoit le tourisme à Annaba où on peut encore rêver longtemps d’un développement qui n’est prêt à voir le jour.
L'Est republicain - 29 avril 2014 - Ammar Nadir
Pas de commentaires, soyez le premier à commenter cette brève !